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Deux expériences professionnelles seront ici abordées : une au niveau de l'entreprise et une au niveau de l'université pour traiter de deux contextes différents et aussi de deux façons d'aborder la
formation à distance.
Optimisation des compétences...
Au mouvement Desjardins, le projet Optimisation des compétences avait pour but d'offrir aux gens de gérer leurs projets de développement individuel de façon personnalisée. Cela permettait aux employés de se développer en tenant compte de leurs besoins spécifiques et non pas en fonction de besoins génériques plus ou moins adaptés établis par un tiers. Les nouvelles technologies ont été utilisées dans ce cadre pour gérer, via Internet, le développement de compétences. Le virage Internet a été abordé dans le but de donner des moyens de formation aux employés. Chacun peut donc décider de la formation à aller suivre et certaines de ces formations sont directement offertes sur le Web.
Plusieurs avantages, à la fois pour l'apprenant et pour l'entreprise, découlent de cette façon de penser la formation :
- l'apprenant n'a pas à se déplacer
- il peut suivre sa formation dans son lieu de travail
- la formation est plus personnalisée
- on y a accès plus facilement.
L'approche apparaît gagnante.
Ce virage a été mis en place chez Desjardins en s'appuyant sur un cadre d'apprentissage tourné vers des principes pédagogiques très andragogiques. On fait ici référence à la
responsabilisation de l'apprenant et à la prise en compte de ses compétences antérieures et de ses savoirs. C'est le point de départ pour bâtir une meilleure formation et assurer un meilleur apprentissage.
Le principal
problème rencontré lors de cette expérimentation touche la responsabilisation des gens. C'est beau de vouloir responsabiliser les gens, mais parfois ils ne montrent pas toute l'ouverture souhaitée face à cette responsabilisation. Pour un projet comme celui là c'est pourtant très important car la personne devient le premier moteur de son développement.
Ce qui a fort bien été par ailleurs, c'est la manière dont on a pu rendre disponibles les moyens d'apprentissage par Internet. Donc, des capsules de formation qui visent des apprentissages plus
techniques et également de petites unités de formation disponibles sur Internet sous la forme de pages HTML. Ces unités de formation constituent une séquence quasi complète : accès au savoir,
application des connaissances dans de petits exercices et finalement application directement dans le milieu de travail. Le
transfert à la tâche est donc complet. Cela a fort bien fonctionné, même si l'évaluation paraissait parfois un peu plus difficile car une portion de l'évaluation se fait à distance et une partie sur le terrain. Il faut des tuteurs, des « coachs » et des experts contenus pour aller chercher de l'information pour attester que la compétence a été atteinte.
L'expérience de la Polytechnique...
L'École Polytechnique de Montréal propose un environnement où il n'y a pratiquement pas de formation à distance pour le moment. Ici, tout se donne par cours magistraux, ou presque. Par contre,
par l'utilisation des technologies et la voie de la formation continue on regarde de plus en plus la possibilité d'approcher la formation à distance.
L'intérêt des entreprises pour la formation à distance invite la Polytechnique à considérer cette voie pour offrir des cours à
cette clientèle potentielle. En attendant, par le biais des nouvelles technologies, on prépare le terrain. Nous concevons nos outils et nous préparons des conseils pédagogiques aux professeurs pour rendre ces outils polyvalents. Utiliser un site Web pour compléter un cours donné de façon magistrale, c'est déjà un pas vers la formation à distance. L'utilisation d'un site Web de formation
doit être efficace et doit
aussi répondre aux besoins des apprenants. C'est bien beau de faire un site Web, mais si on ne va pas chercher ce que les apprenants veulent ce n'est pas tellement payant. Avec de belles réalisations dans ce domaine, la transition vers la formation à distance devrait être facilitée.
À l'école Polytechnique on sent une certaine résistance face à la formation à distance. En génie, on croît plutôt que c'est l'approche traditionnelle (cours magistraux, laboratoires et examens) qui va
assurer la meilleure
compréhension. Malgré tout, en intégrant les nouvelles technologies, nos cours dits présentiels deviennent de plus en plus des cours de formation à distance. On donne des outils aux étudiants pour les aider au niveau de la recherche d'information, du contenu, de la communication. Favoriser l'échange entre les différents acteurs et augmenter la qualité du matériel donné hors classe, voilà deux facteurs d'enrichissement pour l'apprentissage.
Quelques difficultés...
La charge de travail liée à des lectures ou à des activités préparatoires a été, dans certains cas, mal reçue par les étudiants et même aussi par certains professeurs. On avait des
commentaires du genre « Pourquoi n'avons-nous pas cette théorie en classe ? ». Le mode traditionnel de communication du savoir par l'enseignant vers l'apprenant est bien ancré et la transition vers une implication différente de l'apprenant devra faire l'objet d'une certaine évolution. Le forum de discussions du cours dont on parle ici s'est transformé d'un espace de travail coopératif à un espèce d'exutoire pour déverser le mécontentement des étudiants. Cela a même été jusqu'à entraîner la fermeture du forum.
Il faut aussi toujours faire attention à ce que la technique ne lâche jamais. Quand la technique ne suit pas, ça vient rompre le lien de confiance que doit avoir l'étudiant avec le moyen de
communication. Si le site n'est pas accessible 9 fois sur 10, le lien de confiance vient de se briser. Et c'est ce qui s'est passé !
Des succès à souligner...
D'autres cours, à l'inverse, réussissent très bien. En intégrant des moyens de communications, certains cours deviennent des mini-cours de formation à distance. On a des cours « Projets » qui
utilisent des outils pour faciliter le travail. Chaque étudiant travaille chacun de son côté, mais il a un espace commun pour aller parler, échanger, pour montrer une partie du travail réalisé.
Dans ces cours, les moyens de communications viennent grandement ajouter à l'apprentissage et viennent aussi transformer la situation d'apprentissage académique en une situation beaucoup plus près de la
réalité. Dans un cours «Projet», les étudiants peuvent vraiment fonctionner en équipe.
À la Polytechnique, ce qui va nous permettre de tendre vers plus de formation à distance, c'est probablement l'utilisation d'outils intégré comme WebCT que nous venons d'acquérir. Ce type d'outil va
nous aider parce que la technique utilisée est assez fiable. Cela va nous permettre de mettre l'outil de côté pour réfléchir à la pédagogie des cours. C'est vraiment là que ça va se jouer pour
que l'intégration de nos moyens de communications et de nos sites Web se fasse de façon optimale. Il faut qu'il y ait une réelle portée sur la qualité de l'apprentissage des étudiants.
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