|
Contexte
En 1997, le Secteur de Formation de base du Ministère de la Formation, des Collèges et des Universités de l'Ontario et le Secrétariat national de l'alphabétisation reconnaissaient le besoin
d'étudier l'apport potentiel de l'Internet et des technologies du Web dans le milieu de l'alphabétisation. L'identification de ce besoin a été à l'origine de l'élaboration d'un projet d'alphabétisation qui a pour nom AlphaRoute. Les objectifs initiaux visés par ce projet étaient :
- Créer un site d'apprentissage en alphabétisation et en formation de base de l'Ontario, conçu en fonction d'apprenants adultes (coquille, outils de navigation, désign et traitement didactique, illustrations
sons, etc.).
- Effectuer une recherche afin de clarifier l'expérience et les besoins de cette clientèle.
AlphaRoute s'adresse à une clientèle variée intéressée par l'un des 5 niveaux offerts. L'offre va du niveau 1 qui est celui de l'apprentissage de la lecture (l'apprenant connaît les lettres et les chiffres
de 1 à 10, mais il ne peut pas former des mots ou compter) jusqu'au niveau 5 qui concerne les études secondaires.
Les questionnements
En ce qui concerne le soutien et l'encadrement, la première question qui a été posée est : «Que
va-t-on faire?». L'intuition de départ était que les besoins étaient grands, particulièrement pour les niveaux les plus bas). La clientèle en alphabétisation et en formation de base est une clientèle qui semble fragilisée pour un apprentissage ayant recours à la technologie Web. Les grandes interrogations :
Comment les apprenants en alpha peuvent-ils utiliser le Web?
Le Web est de plus en plus répandu, mais seront-ils vraiment intéressés?
Le Web peut être un outil motivateur, mais peut-il être aussi un outil d'apprentissage?
Les environnements de soutien et d'encadrement
L'équipe de développement d'AlphaRoute a opté, dès le départ, pour une approche très globale en ce qui concerne le soutien et l'encadrement. En s'inspirant des travaux de Céline Lebel, spécialiste à
l'encadrement à la Téluq, deux solutions complémentaires ont été retenues en ce qui concerne l'offre de soutien et d'encadrement proposée à l'apprenant.
Il s'agit, dans un premier temps, d'un encadrement administratif. Ici on assure un appui à tout ce qui a trait à la logistique administrative du cours (par exemple, s'informer, s'inscrire,
réserver du temps d'ordinateur…).
Vient ensuite le soutien pédagogique
qui prend, dans le contexte qui nous occupe, une importance cruciale. Le soutien pédagogique s'intéresse à l'appui qui touche directement l'apprenant et sa façon d'apprendre. Ce soutien s'exerce sur cinq plans dont les quatre premiers sont ceux identifiés dans les travaux de Céline Lebel. Il s'agit des plans cognitif, métacognitif, affectif et motivationnel. Un cinquième plan, celui du techno-fonctionnel, a été ajouté par l'équipe de AlphaRoute. Comme l'utilisation de l'ordinateur suppose le développement de compétences nouvelles pour plusieurs, on a voulu en offrant ce dernier type de soutien minimiser les problèmes potentiels liés à l'utilisation de la technologie, notamment en ce qui concerne la manipulation des fonctions du site Web. Une ligne 1-800 existe pour offrir un soutien technique spécialisé.
Une approche globale qui passe par un travail d'équipe
Un postulat de départ a été formulé ici :
- Tous les intervenants doivent comprendre qu'ils ont un rôle important à jouer dans l'élaboration d'une structure de soutien et d'encadrement.
C'est pour cette raison que pour assurer une cohérence dans l'approche chaque personne doit faire sa part. Les concepteurs pédagogiques, les experts de contenus, les concepteurs graphiques et les
illustrateurs, l'équipe de
conception technique, les animateurs locaux, les mentors, bref tout le monde doit réaliser qu'il s'adresse à un humain avec des besoins bien spécifiques. On aborde l'apprenant dans son monde, on peut lui proposer, par exemple, des jeux de manipulations souris-clavier afin d'évacuer la peur de la machine, on favorise la communication apprenant / apprenant / mentor en utilisant le courriel, on offre un espace « café » pour la discussion en groupe, même chose pour l'accès à plus d'informations par des liens complémentaires, bref tout un éventail de possibilités accessibles parce qu'il y a en amont une équipe qui comprend le sens du mot synergie. Cela va même jusqu'au choix de la grosseur des boutons qui pourraient tout à fait convenir à des apprenants de niveau 1 en alphabétisation et être perçus comme trop «enfantins» par des apprenants de niveau 5 qui poursuivent des études secondaires. AlphaRoute a donc choisi de former toute l'équipe à cette façon commune de voir les choses.
Une approche active, voire proactive
Un postulat de départ a aussi été formulé ici :
- Le soutien et l'encadrement forment une fonction qui doit être active et vivante. Il ne faut pas attendre les demandes, il faut aller au devant.
Les mentors ont le mandat de communiquer régulièrement avec les apprenants pour échanger et discuter de l'évolution de leurs démarches d'apprentissage. Comme ces communications sont au moins hebdomadaires,
ils sont donc en
mesure de découvrir très rapidement les difficultés et de proposer sans attendre des pistes de solutions avant que la difficulté ne devienne trop grande. Une formation d'une journée est offerte à chaque mentor pour qu'il soit mieux préparé dans sa tâche d'accompagnement.
Autre caractéristique intéressante quant au soutien, un rôle de mentor en chef a aussi été créé pour soutenir chacun des mentors. En plus du soutien à l'apprenant, il y a un soutien au mentor.
Cela constitue une sorte de chaîne d'entraide et, expérience faite, ce soutien au mentor est très apprécié par ceux qui sont en contact régulier avec la clientèle cible. En terme de fréquence, le
mentor en chef fait un suivi aux 2-3 semaines avec les mentors d'AlphaRoute.
Ce qui a été appris…
La plus grande leçon apprise est peut-être que l'apprenant mérite un encadrement
administratif et un soutien pédagogique de qualité aux 5 plans. Cela est pertinent, efficace et doit être maintenu. De plus, on l'a dit précédemment, l'encadrement doit être l'affaire de tout le monde et il faut préparer et former nos gens pour qu'ils comprennent l'influence qu'ils peuvent avoir et qu'ils agissent en conséquence. En dépit des contraintes budgétaires, il faut garder comme cheval de bataille de ne pas couper financièrement dans l'encadrement parce que c'est crucial.
Finalement, il faut retenir que les leçons apprises avec le projet AlphaRoute semblent assez bien s'appliquer et sont transférables à d'autres niveaux d'enseignement, le niveau universitaire inclus. C'est
du moins ce qui ressort des expériences réalisées avec d'autres clientèles.
Des liens à visiter
|
