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Compte rendu de la première rencontre (27 novembre 2001)


Intervention de monsieur Noël Thomas
Intervention de monsieur Allister Surette
Intervention de monsieur Francis Morin
Période de discussion entre les spécialistes et les observateurs et observatrices
Recommandations


Outre l'équipe du REFAD et l'animatrice, trois spécialistes, une observatrice et deux observateurs s'étaient donné rendez-vous pour discuter du thème à l'ordre du jour. Il s'agit de messieurs Noël Thomas, Allister Surette, Francis Morin, ainsi que de madame Mireille Beaulieu-Caron et messieurs Gilles Ménard et Alain Nogue.

Est-il toujours nécessaire de former ou d'appartenir à un réseau ?

Intervention de monsieur Noël Thomas
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Le Réseau INTERACTION Network: (http://rin.ca/)

Le Réseau INTERACTION Network, Inc. (RIN) est une firme canadienne incorporée en 1979 par Noël et Danielle Thomas. Les notions de réseau et d'interaction soulignent l'importance de la communication entre les gens et leur communauté et la nécessité de travailler en réseau afin de s'entraider.

Les outils télématiques du Réseau INTERACTION Network, Inc. sont présentés sous l'appellation «Village électronique francophone ™». Fondé en 1989, le VEF est l'un des plus vieux réseaux télématiques au Canada. Lors de son lancement en septembre 1989, il comptait une cinquantaine de membres. En 1996 lors de la création du Réseau d'éducation de l'Ontario (à partir du logiciel du VEF), il en comptait plus de 40 000 (aujourd'hui, ce réseau est autonome). Environ 450 membres participent toujours à des projets de travail et de gestion à distance en utilisant le nouveau portail du Village électronique.

Le Réseau INTERACTION Network regroupe des experts en consultation et en formation, ainsi qu'en technologie des communications. Les experts du RIN appuient diverses initiatives à distance; en ligne: les soins, la gouvernance et la gestion, la formation et le travail.


Les types de réseaux et exemples

· Les réseaux d'établissements. Ex.: Le REFAD existe grâce à la volonté de ses membres de partager des expériences et des expertises.

· Les réseaux de personnes. Ex.: Les rencontres interétablissements des Tables technologiques et pédagogiques du REFAD existent grâce à une volonté individuelle.

· Les réseaux technologiques. Ex. Utiliser une infrastructure technologique pour travailler collectivement (parler, partager des tâches ou des calendriers, etc.). La Table de concertation technique du REFAD traite surtout de ces types de réseaux.

Oui aux réseaux, mais pas à la religion des réseaux!

Un réseau qui fonctionne bien permet d'offrir un meilleur service ou un meilleur produit grâce à l'effet cumulatif et complémentaire des expertises et des spécialisations de chacun. Un tel réseau favorise et facilite aussi la communication entre les personnes. Pour éviter les conflits d'horaires et les problèmes de gestion du temps, il est toutefois essentiel de maintenir l'équilibre entre le temps passé en relation avec les autres sur le réseau et celui qui doit être consacré au travail quotidien: enseigner, travailler seul, etc.


Les faux espoirs des réseaux

· Les réseaux ne font pas vraiment économiser de l'argent.

· Les réseaux ne rendent pas toujours le travail plus rapide et plus efficace (produit ou service).

· À eux seuls, les réseaux technologiques ne peuvent résoudre le problème de la francophonie hors Québec. C'est l'interaction entre les personnes qui le permet.


Les défis à relever

· Un peu comme les enfants d'une même famille qui acceptent difficilement de partager leurs jouets, la mise en commun de ressources avec d'autres établissements ou d'autres réseaux n'est pas toujours facile. La générosité, l'équité et la démocratie ne sont pas systématiquement au rendez-vous.

· Pour que le travail en réseau soit efficace sur les plans humain et technique, l'infrastructure technologique doit être ouverte et efficace et les personnes doivent apprendre à communiquer entre elles et à l'aide des outils disponibles.

· Un réseau est souvent une source de tracas et de problèmes avant de devenir une solution à des problèmes. Par contre, dès que la volonté commune de résoudre les problèmes prend le dessus, il est possible, ensemble, de mettre sur pied des projets de grande qualité et de grande envergure.


Quelques exemples de mise en réseau réussies

· En Ontario, 10 universités voulaient offrir conjointement un cours de sciences infirmières à distance. Ce consortium ne voulait pas développer ou gérer une telle infrastructure. La solution choisie a été de faire appel à une entreprise privée, neutre, en l'occurrence le Réseau INTERACTION Network. Les infirmières s'inscrivent à l'université de leur choix mais elles passent par le portail du RIN pour suivre leurs cours à distance; cela à un faible coût annuel.

· Il y a une dizaine d'années, la Fédération des enseignants de l'Ontario a demandé au RIN de créer un réseau pour réunir ses membres. En l'espace de 18 mois, le nombre d'usagers est passé de 300 à 40 000. Ce réseau a donné du pouvoir aux membres de la Fédération et a permis d'organiser un grand nombre d'activités d'éducation informelles.

· Plus récemment, l'Association des enseignants de l'Ontario a demandé au RIN de créer un babillard. Ce babillard a permis aux 600 membres de l'Association de régler rapidement un conflit syndical avec leur employeur situé dans la région d'Ottawa, sans avoir à se déplacer. (Le territoire de la région d'Ottawa s'étend sur 300 à 400 km).

· Le REFAD est un réseau d'établissements qui réunit ses membres par l'intermédiaire de son site web, mais aussi par ses bases de données, notamment:

le Profil de l'enseignement à distance en français au Canada (http://www.refad.ca/profil)

le Répertoire de l'enseignement à distance en français au Canada (http://www.refad.ca/repertoire)

la Banque d'expertises pour le perfectionnement professionnel en formation à distance
(http://www.refad.ca/bdrefad/expertises.html)


Les principaux ingrédients du succès

· La technologie doit être «humaine et humanisante». Elle ne doit pas paralyser ses utilisateurs par l'abondance des informations disponibles ou par la complexité des opérations à effectuer pour l'utiliser.

· La technologie doit être socialisante. Elle doit créer un sentiment d'appartenance au sein des groupes. L'animation est tout aussi importante et même plus importante que la technologie elle-même.

· La technologie doit être utile. Elle doit réduire le temps consacré aux tâches routinières (paiement de factures, gestion de projets, partage de documents, assignation des tâches, résolution de problèmes, etc.).

· La technologie doit être amusante. Elle doit permettre à ses usagers d'apprendre et de travailler tout en ayant du plaisir à le faire.


Intervention de monsieur Allister Surette
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Le Collège de l'Acadie et son réseau : http://www.ccfne.ns.ca

Le Collège de l'Acadie (Nouvelle-Écosse) a été créé en 1988 pour permettre aux communautés acadiennes, francophones, minoritaires et éloignées d'accéder à la formation post-secondaire collégiale. Jusqu'à la création du Réseau du Collège de l'Acadie, ces régions étaient non seulement éloignées les unes des autres géographiquement (certaines jusqu'à environ 800 km), mais aussi sur le plan des communications. Aujourd'hui, grâce au Collège de l'Acadie, la Nouvelle-Écosse s'est enrichie de cinq centres de formation, ainsi que d'un centre partenaire, dans l'Île-du-Prince-Édouard.

Les centres sont reliés par des lignes Internet à haute vitesse et communiquent principalement par vidéoconférence dans le cas des programmes réguliers. Grâce au protocole IP*, le Collège amorce aussi un virage vers la formation synchrone ou asynchrone sur le web. (IP: Sigle de Internet protocol. Il s'agit d'un protocole de transfert qui décompose l'information en «paquets». Chaque paquet (512 bits) conserve en mémoire l'adresse de l'envoyeur?adresse IP? et l'adresse de destination en plus de l'information comme telle.

Les principaux ingrédients du succès

· La façon d'utiliser la technologie est plus importante que la technologie elle-même. À condition, bien sûr, que les outils technologiques soient efficaces. Dès le début de ses activités, le Collège de l'Acadie et son fournisseur ont été confrontés à divers défis technologiques, notamment avec les nouvelles mises à jour (tout est réglé maintenant).

· Les activités d'un réseau doivent être bien encadrées. Au Collège de l'Acadie, les activités du réseau sont très bien coordonnées et encadrées sur les plans provincial et interprovincial (planification des activités, horaires, etc.).

· Les apprenants doivent être encadrés. Un «facilitateur» est toujours présent dès qu'il n'y a pas de professeur dans un site.

· Une équipe technique doit supporter l'ensemble des activités du réseau.


Un «inconvénient» qui devient l'occasion de développer des habiletés fondamentales

Les apprenants francophones de la Nouvelle-Écosse qui ne désirent pas suivre leur formation post-secondaire collégiale en anglais, n'ont pas d'autre choix que d'opter pour la formation à distance au Collège de l'Acadie. Ce qui pourrait être considéré comme un inconvénient se transforme en un avantage de taille pour les apprenants: les nouveaux défis qu'ils doivent relever en étudiant à distance les amènent en effet à développer ou à consolider des habiletés telles que l'autonomie, la motivation, la communication efficace, le travail en équipes et la résolution de problèmes. Ces habiletés sont appréciées par la société en général, et par le milieu des affaires en particulier.


Petit réseau deviendra grand s'il forme des partenariats

En s'associant avec d'autres partenaires, au Canada, mais aussi hors du Canada et de la francophonie, un réseau, petit ou grand, s'enrichit de l'expertise des autres. Par exemple, le Collège de l'Acadie voulait mettre sur pied une formation en technique d'aquaculture (Production des ressources marines). La Nouvelle-Écosse n'ayant pas toute l'expertise nécessaire pour mettre au point ce programme, le Collège a fait appel au Cégep de Grande-Rivière, en Gaspésie. Le Cégep offre de la formation à distance synchrone par vidéoconférence.


Peur de la compétition? De la concurrence?

Non, si chaque réseau, petit ou grand, se crée une «niche»; une spécialité, en devenant ainsi unique et différent, pour aller ensuite chercher l'expertise qui lui manque chez ses partenaires. L'Internet est un outil précieux pour identifier cette expertise. L'entraide, le partenariat et l'échange entre établissements sont essentiels pour la survie d'un réseau.


Intervention de monsieur Francis Morin
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Le Réseau fransaskois d'éducation et de communication à distance: (RFÉCD) (http://dsf.sk.ca/rfecd)

Suite au déploiement du Réseau national d'enseignement universitaire en français (RNEUF), grâce aux subventions reçues du ministère du Patrimoine canadien et du ministère de l'Agriculture et de l'Agro-alimentaire, une infrastructure technique a été mise en place un peu partout dans les communautés francophones de la Saskatchewan. L'acceptation de cette infrastructure impliquait non seulement de ne pas la laisser «dormir sur les tablettes», mais surtout d'en assumer les coûts d'opération.

La Division scolaire francophone 310 (DSF), l'Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), l'Université de Régina et le Service fransaskois de formation des adultes (SeFFA) sont les quatre partenaires qui ont pris en mains ce réseau.

Les partenaires ont commencé par identifier les besoins qui pourraient être comblés par cette infrastructure technique. Ils ont élaboré un calendrier de disponibilité et de partage de toutes leurs salles (généralement situées dans les écoles) et ils ont également convenu de partager équitablement les coûts d'opération. Un enseignant certifié est employé à mi-temps pour s'occuper des connexions et de l'appui aux connexions lors des activités du réseau. Lors des communications entre plusieurs sites, ce «coordonnateur de réseau» travaille en étroite collaboration avec les personnes responsables du pont vidéo à Ottawa.

Aujourd'hui, le réseau est utilisé pratiquement 7 jours par semaine; surtout du lundi au vendredi, entre 9 h à 15 h 30. La formation est offerte par des moyens synchrones et asynchrones: vidéoconférence, Internet, téléphone et télécopieur, capsules d'apprentissage, etc.

Le RFÉCD comble des besoins qui ne pourraient l'être autrement


Le Réseau a permis d'offrir des formations que les partenaires n'auraient pu offrir autrement. Les apprenants sont donc peu enclins à critiquer ce mode d'enseignement, d'autant plus que les cours offerts à distance ne remplacent pas ceux donnés en salle de classe. Par exemple, des cours d'espagnol (3e langue) et des cours spécialisés dans le domaine des technologies sont offerts dans certains villages alors que cela était impossible avant. Dans certains cas, les élèves ont même le choix de suivre un même cours en salle de classe ou à distance.

La formation à distance, surtout lorsque la technologie utilisée est conviviale, permet aussi, et de plus en plus, d'offrir des formations d'aussi bonne qualité qu'en salle de classe (parfois de qualité supérieure) et de s'adapter aux besoins de diverses clientèles.


Les principaux ingrédients du succès

Parler de technologie et de réseau, c'est surtout parler des défis qui entourent la formation à distance, les réseaux et la réseautique*.

· Opter pour une infrastructure conviviale. Les outils techniques sont, heureusement, de plus en plus compatibles. À titre d'exemple, la convivialité de l'infrastructure technique du RFÉCD, notamment des systèmes Tandberg, a constitué un atout majeur dans le succès de l'implantation du Réseau. Ces systèmes, une fois programmés, ont en effet la capacité de se mettre directement en réseau sans intervention humaine. Cette convivialité a non seulement éliminé certaines craintes et réticences de la part des utilisateurs, mais elle a surtout permis d'épargner du temps et des frais considérables pour la formation de techniciens; ce qui aurait pu mettre un frein à l'utilisation du réseau.

· Prendre le virage IP. Tout comme le Collège de l'Acadie, le RFÉCD attend avec impatience le virage vers le protocole IP; ce qui lui permettrait de diminuer ses coûts d'opération. Le Réseau n'est toutefois pas prêt à prendre de risques tant que cette technologie ne sera pas totalement au point.

· S'associer avec des partenaires d'autres provinces. Le fait de réunir 5 ou 6 sites pour une même formation, au lieu de 3 par exemple, et cela même si certains d'entre eux sont situés dans une autre province, permettrait certainement de rentabiliser les opérations. À tire d'exemple, le RFECD travaille actuellement en collaboration avec la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM). La DSFM met d'ailleurs en place son infrastructure technique à l'aide du Réseau national d'enseignement universitaire en français (RNEUF) et du ministère du Patrimoine canadien.

· Identifier les besoins communs et les stratégies d'intervention avant de s'associer. Pour travailler en réseau, il faut non seulement identifier des besoins communs à combler, mais aussi s'assurer de disposer de stratégies différentes pour répondre à ces besoins. Par exemple, le milieu de l'éducation publique (financé par les provinces et parfois aussi par le Gouvernement fédéral) est différent de celui de l'entreprise privée, mais leur expertise en réseautique et leurs outils de communication sont identiques.

· Éviter de tout reconstruire chaque année et de dédoubler les interventions. Pour ce faire, il suffit de partager toutes les expertises disponibles. Partager les expertises permet non seulement de diminuer les coûts d'opération mais évite aussi de refaire ce qui a déjà été fait par d'autres. Par exemple, l'expertise répartie un peu partout dans la francophonie canadienne pourrait être utilisée dans le cadre du perfectionnement des enseignants et des formateurs qui auront à utiliser tous les outils technologiques en réseau.


Les grands défis à relever

· La connexité («connectivité»). La connexité permet de profiter des avantages de la collaboration entre les provinces. Certaines communautés n'ont pas encore accès à des lignes ou à des connexions qui leur permettraient de joindre le réseau et d'exploiter les possibilités de la formation à distance.

· La réseautique («réseautage»). Même s'il constitue un avantage indéniable pour la francophonie, la mise en réseau représente aussi un grand défi à relever. Cela en grande partie à cause des longues distances entre les sites et des infrastructures provinciales qui ne sont pas toujours compatibles. Mais bien sûr, cela vaut la peine d'essayer et d'y investir du temps et des énergies.

Connexité («connectivité») : Propriété d'un réseau de téléinformatique dans lequel il est toujours possible de relier directement ou indirectement deux équipements quelconques. Le terme «connectivité» qui dérive de l'anglais connectivity doit être évité. On utilise aussi le terme «connectabilité» (connectivity) pour indiquer l'aptitude d'un équipement informatique à fonctionner dans un réseau donné du fait de ses caractéristiques matérielles et logicielles.

Réseautique ou mise en réseau : La réseautique est l'ensemble des techniques destinées à concevoir et à mettre en œuvre des réseaux informatiques. Le terme «réseautage» qui dérive de l'anglais «networking», ne devrait pas être utilisé.


Période de discussions entre les spécialistes et les observatrices et les observateurs
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Se parler et créer des liens et des ententes

· Compte tenu des besoins communs de formation et de perfectionnement des enseignants, en Alberta et en Saskatchewan, et même ailleurs au Canada, cela vaut la peine d'investir du temps et des énergies dans le «réseautage», à se parler, à créer des liens et à s'informer des besoins des autres et de ce qu'ils font. (F. Morin)

· Le regroupement des surintendants ou des directeurs généraux des Conseils scolaires, partout au Canada, constitue un bon moyen pour se parler, d'autant plus que dans les provinces maritimes, les directeurs généraux des écoles secondaires ont les mêmes besoins. (A. Surette)

· Dans le discours, chacun veut bien établir des collaborations et des ententes, mais en pratique cela ne semble pas si facile à réaliser. Un réseau neutre comme le RIN peut résoudre une partie du problème. (M. Caron-Beaulieu)


Développer le perfectionnement des maîtres, en ligne

Le problème du perfectionnement des maîtres est un problème général et une bonne partie des contenus de formation sont identiques d'une province ou d'un territoire à l'autre. Il serait dommage que chaque organisation développe ses propres contenus sans les partager avec les autres. En Ontario, par exemple, à cause de la nouvelle réglementation des ordres professionnels, le Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques développe massivement des contenus pour le niveau secondaire, ainsi qu'une stratégie de formation à distance pour la formation des maîtres en cours d'emploi. Ceci en collaboration avec, entre autres, l'Association des enseignants franco-ontariens (AEFO) (N. Thomas)


Le virage IP: attirant mais pas encore au point actuellement (pour la voix)… et cher

· La qualité des communications téléphoniques canadiennes est tellement élevée qu'il faudra certainement attendre bien longtemps avant d'obtenir une qualité semblable avec le protocole IP. Aussi, en Amérique du Nord, les tarifs sont peu élevés (6 à 7 cents la minutes, soit environ 5$ l'heure, pour chaque site). Le protocole IP est bon pour partager et transmettre des documents, des images et des images vidéo (même si celles-ci sont un peu saccadées). Pourquoi alors ne pas établir un pont audio par les lignes traditionnelles pour se parler et un pont vidéo par les lignes IP? Aussi, le IP n'est pas gratuit, loin de là. Il suffit de commencer à s'en servir pour s'en rendre compte. Par exemple, dans un projet de réseau devant relier 700 usagers simultanément, à travers le monde, pour faire du videostreaming (vidéo compressée, une personne à la fois). À elle seule, la connexion IP coûterait 95 000 $… par mois, et cela sans compter les coûts du matériel, des logiciels et de l'installation. (N. Thomas).

· Pour réunir ses Centres de formation (6 sites), le collège de l'Acadie a opté pour le protocole IP pour réduire ses frais de télécommunication (comparativement aux lignes ISDN). Deux des cinq systèmes du Collège sont dotés du protocole IP (audio, vidéo, Internet…) et ils le seront tous en 2002. Aussi, toutes les écoles du Conseil scolaire acadien sont dotées du protocole IP, ce qui rend les communications plus efficaces et permet de participer à des vidéoconférences tout en s'échangeant des documents. La qualité de la voix est très bonne mais celle de la vidéo ne l'est pas. Nous avons encore quelques défis techniques à surmonter, mais cela va se régler. Nos appareils nous permettent de passer facilement d'IP à ISDN. (A. Surette)

· Les provinces de l'Ouest attendent le protocole IP d'ici 3 à 5 ans. Actuellement, l'infrastructure («la tuyauterie IP») est utilisée pour les branchements Internet. Elle pourrait l'être également pour la vidéoconférence mais pas encore dans des centres spécifiques. Le protocole IP pourrait nous permettre de réaliser des économies de 20 000 à 30 000 $ par année. Les tentatives du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse serviront d'inspiration à la Saskatchewan. (F. Morin).

· La rapidité ou l'efficacité de l'implantation du protocole IP repose aussi sur les subventions consenties pour son implantation. (N. Thomas)

· Notre établissement ne dispose pas encore de la vidéoconférence, mais ça ne saurait tarder car nous allons obtenir une subvention pour acquérir des équipements identiques à ceux de la Saskatchewan. Le Collège Yukon dispose toutefois d'un système Tandberg et utilise son propre réseau qui fonctionne très bien. Au Yukon, utiliser les lignes téléphoniques est très onéreux et nous ne sommes pas «branchés avec le reste de la planète». Nous cherchons donc un moyen de nous relier à moindre coût. Les francophones ont intérêt à créer des liens avec le reste du Canada. Il s'agit d'une force à préserver. (G. Ménard)


Le coordonnateur de réseau est essentiel (voir à ce sujet l'audioconférence du 12 mars 2002)

Lorsque plusieurs établissements sont branchés lors d'une activité, il est essentiel de recourir aux services d'un coordonnateur de réseau. Celui-ci est responsable de la réservation des sites, de l'accès aux salles, des branchements, de la formation des formateurs (généralement dans les établissements) et de celle des animateurs (par vidéoconférence et face à face). Notre coordonnateur de réseau peut gérer plusieurs sites simultanément, à distance, à partir d'un ordinateur qui active le pont d'Ottawa même s'il n'y a pas de technicien sur place, à Ottawa. Sans coordonnateur de réseau et sans l'argent pour le payer, les équipements dormiraient certainement sur les tablettes. (F. Morin)


Recommandations
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· Regrouper les expertises afin de ne pas dédoubler les interventions. (M. Caron-Beaulieu)

· S'informer sur les expériences passées; se parler, afin d'éviter de commettre les mêmes erreurs et profiter des bons coups. (G. Ménard)

· Identifier les besoins avant de créer un réseau ou un portail. Regrouper ces besoins. Par exemple, les besoins des collèges communautaires et des cégeps sont différents de ceux de la formation à distance ou de ceux des universités. (A. Surette)

· Envisager le formation «juste assez et juste à temps» et la possibilité de la «Consommation d'objets d'apprentissage» à des heures variées, au moment du besoin et sortir des cours crédités traditionnels à des heures spécifiques. (N. Thomas)

· Former à l'utilisation des technologies, mais surtout à la communication (relation humaine). En vidéoconférence, par exemple, certains formateurs ne regardent pas la caméra qui est pourtant son seul lien avec les apprenants des autres groupes. Il est essentiel de les former à l'animation. Même chose pour les audioconférences. (N. Thomas). Former également les concepteurs de cours en ligne pour que les cours sur le web soient plus amusants et intéressants et non pas une série de pages à faire défiler à l'écran et qu'on pourrait simplement photocopier. (A. Surette). Éviter de mettre nos énergies et nos ressources uniquement sur les outils. Les mettre plutôt sur les raisons que ces outils sont utilisés. Mettre l'accent sur le perfectionnement des formateurs. Les formations à distance seront alors de meilleure qualité et le décrochage probablement moindre. (F. Morin)

· Les modules réalisés par le Réseau franco-ontarien de l'enseignement à distance (RFO) sont très utiles en ce sens et touchent, entre autres, l'animation de vidéoconférences, d'audioconférences ou encore les activités d'apprentissage. Ils sont disponibles gratuitement sur le web, aux adresses suivantes:

http://www.distance.uottawa.ca/
http://platon.lacitec.on.ca/

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Mise à jour: 4/3/2002