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Université de Montréal

Table d'échanges d'expertises et d'expériences pédagogiques en formation à distance
ÉDITION 2000-2001

Louise Marchand
Faculté des sciences de l'éducation
Département de psychopédagogie et d'andragogie
Université de Montréal
C.P. 6128, succursale A
Montréal (Québec)
H3C 3J7

Courriel : [email protected]
Site Web : http://www.scedu.umontreal.ca:2040/marchal/gravti/gravti_go.htm

Mise en contexte

Nous aborderons le sujet sous trois volets différents.  Celui de l'enseignement donné par les professeurs du département des sciences de l'éducation de l'Université de  Montréal.  Celui de l'attitude des étudiants, futurs enseignants, en regard de cet enseignement et, finalement, celui des orientations globales données par l'université de Montréal face à la formation à distance.

 La réaction des enseignants de la faculté des Sciences de l'éducation

Depuis 20 ans, la perception sur la formation à distance a beaucoup évoluée.  De parent pauvre en milieu universitaire, considérée comme non prioritaire, elle a évoluée pour devenir une option incontournable et prioritaire dans la vision des professeurs universitaires.  À l'université de Montréal cette année, le budget alloué est de 4 millions de dollars  d'investissement.  Nous avons 13 laboratoires à la faculté ; ces laboratoires sont consacrés à la recherche de conditions optimales d'utilisation pour chacun des enseignants.  De plus les TIC sont maintenant intégrées à  l'obligation de promotion des différents départements.  De surcroît, elles sont maintenant reconnues comme «tête chercheuse» au niveau pédagogique parce qu'elles permettent des initiatives pédagogiques.  Elles sont aussi  devenues, par le fait même, synonymes  d'avancement dans la promotion.  L'ensemble des enseignants du département des sciences de l'éducation reconnaissent conséquemment la formation à distance comme une pierre angulaire  d'un mouvement associé aux nouvelles approches pédagogiques.

La réaction des étudiants

À l'université de Montréal nous formons annuellement 1900 étudiants au baccalauréat.  L'obligation de la formation par les TIC est omniprésente dans le programme.  Les cours sont à la fois en mode synchrone et asynchrone, résultant des expériences de quelques professeurs et de quelques groupes.  La présence d'essais et d'erreurs au fil  des mois font preuve de l'ouverture grandissante de l'université face à la formation à distance.

La répartition des niveaux de techno-compétences des étudiants a basculé au fil des années.  Le classement réparti en niveaux, forts, moyens et peu instrumentés, s'est inversé, en nombre.  Il y a quelques années, le plus grand nombre d'étudiants était classé comme faible en tant qu'utilisateurs des TIC.  Maintenant, c'est la situation inverse, avec une majorité d'étudiants classés « forts ».  On constate même que les capacités de certains étudiants dépassent celles des enseignants.

Ce sont les professeurs en sciences humaines qui offrent le taux de résistance le  plus élevé aux TIC, comparé aux enseignants de sciences pures.  En sciences de l'éducation on offre une formation professionnalisante.  La compétence 7 du programme du ministère fait d'ailleurs en sorte que l'on doit  offrir des cours de technologie de l'information de façon obligatoire.  Cette intégration se fait selon des modes variés et selon les compétences des enseignants.  Nous offrons donc des cours basés sur une orientation  bi-modale ou présentielle ayant recours à l'Internet comme soutien à l'information.  Afin d'accélérer l'implantation des TIC, nous offrons plusieurs activités formatives gratuites pour les enseignants dans le but avoué de les rendre plus habiles à tenter ultérieurement des expériences faisant appel aux technologies.  Un soutien leur est fourni lors de leurs expérimentations.

Les orientations prises par l'université

Dans le milieu universitaire, il existe une certaine forme d'agacement face au choix d'un logiciel unique (WebCT), en fonction d'un modèle unique, utilisé par plusieurs universités.  Cette orientation d'un modèle « choisi » prend de plus en  plus de place au sein de l'institution.  Il favorise, en tant que nouveau médium, un enseignement individualisé.  Il permet également de vérifier les capacités d'autonomie des étudiants tout en leur permettant de  fréquents « feed-back » de la part des enseignants.  Cette façon de faire est exigeante pour l'enseignant, surtout la première année d'utilisation, année durant laquelle il doit médiatiser son cours.  Par contre, elle lui permet d'apprendre un langage technologique et facilite un ajustement en fonction de l'évaluation faite notamment par les étudiants.  Présentement les évaluations ont été pensées pour des cours sur le campus et non pour des cours à distance.

Conclusion

En conclusion, l'expertise qui se développe dans le milieu, favorisée par les groupes collaboratifs d'échanges entre universités (comme notre expérience avec les universités de Toronto  et de Sudbury), favorise une convergence importante permettant de faire disparaître certains préjugés entre divers milieux.  Cela permet aussi une ouverture au monde et une meilleure connaissance de ce qui se passe dans la francophonie canadienne.  Les nouvelles technologies sont, à cet égard, facilitantes.

 

Rapport

© 1998-2002 REFAD

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Mise à jour: 4/3/2002