Table nationale francophone de concertation technique
Édition 2002-2003
Document PDF
Document préparé par Marie-Paule Dessaint,
Ph. D. [email protected]
http://www.mapirol.com
pour le Réseau d'enseignement francophone à
distance (REFAD)
Ce projet a été rendu possible grâce
à un financement du Secrétariat aux affaires
intergouvernementales canadiennes du Québec (SAIC)
L'équipe du REFAD tient à remercier chaleureusement
Mme Marie-Paule Dessaint pour son professionnalisme et sa
grande implication, ainsi que les spécialistes, les
observatrices et les observateurs qui ont alimenté
les échanges.
Table des matières
Introduction
Compte rendu
Documentation
Vous trouverez dans cette section des liens vers des études
disponibles dans Internet sur les sujets à lordre
du jour de chacune des audioconférences.
Le carnet d'adresses
Vous trouverez dans cette section les coordonnées
de toutes les personnes qui ont participé à
la Table nationale francophone de concertation technique.
Glossaire
Vous trouverez dans Le grand dictionnaire terminologique www.granddictionnaire.com/_fs_global_01.htm,
élaboré et produit par lOffice québécois
de la langue française, la majorité des termes
techniques utilisés dans ce compte rendu et qui nont
pas été définis directement dans le texte.
Introduction
Pourquoi une Table nationale francophone
de concertation technique?
Cette seconde édition de la « Table nationale
francophone de concertation technique » organisée
par le REFAD, le Réseau denseignement francophone
à distance, avait pour but d'explorer les possibilités
de collaboration entre le Québec et les différentes
communautés francophones et acadienne du Canada. Ces
échanges devaient favoriser le partage dexpériences
et d'expertises francophones, dans le domaine technique, entre
les ordres d'enseignement secondaire et post-secondaire. Ces
échanges devaient notamment permettre aux participantes
et aux participants d'étudier la possibilité
de mettre en commun des ressources techniques dans le but
de développer conjointement des supports de cours ou
tous autres projets.
L'invitation à participer à cette « Table »
a été lancée aux spécialistes,
aux utilisatrices et aux utilisateurs des technologies en
éducation à distance, ainsi qu'aux réseaux
techniques déjà en place. Quatre rencontres
tenues par audioconférence ont permis de réunir
des spécialistes, des observatrices et des observateurs
de six provinces canadiennes, de France et de Suisse.
Thèmes des audioconférences.
Toutes les audioconférences se sont déroulées
le vendredi, entre midi et 13 h 30, heure de l'Est. Chaque
spécialiste invité disposait d'une dizaine de
minutes pour donner son point de vue sur le thème à
l'ordre du jour. Les observatrices et les observateurs étaient
ensuite invités à émettre des commentaires
ou des recommandations et à poser des questions aux
spécialistes ou à échanger entre eux.
29 novembre 2002. Pour travailler ensemble, il faut parler
le même langage : réflexion sur la standardisation.
Standardiser, cest accepter dadopter une approche
commune sur la production et la fourniture de technologies,
de contenus et de services dapprentissage. Cest
adopter des spécifications communes afin, par exemple,
de pouvoir transférer des contenus ou encore des informations
sur les apprenantes et les apprenants dune plate-forme
à une autre. Les spécialistes invités
nous ont mis au courant des plus récents développements
dans le domaine de la standardisation. Les principaux standards
étant américains (IEEE, par ex.) ou européens
(ARIADNE, par ex.), les participantes et les participants
se sont aussi demandé si ladoption de standards
et de normes internationaux ne risque pas de leur faire perdre
leur identité. Plusieurs autres questions ont été
soulevées. (Cliquez ici pour accéder
à cette audioconférence.)
13 décembre 2002. Pédagogie et technologies
: mettons-nous trop souvent encore la charrue avant les bufs?
Cest bien connu, les choix éducatifs (contenus,
stratégies dapprentissage, évaluations,
etc.) doivent être faits bien avant les choix technologiques.
Procéder autrement, cest risquer dutiliser
les technologies uniquement pour transmettre des informations
et non des connaissances pouvant être patiemment construites
par lapprenante ou lapprenant. Cest aussi
passer à côté de lopportunité
que nous offrent les technologies dinnover au niveau
de nos pratiques pédagogiques et de centrer davantage
ces dernières sur les apprenantes et les apprenants.
Les participantes et les participants à cette audioconférence
se sont donc demandé (oui, il faut encore et encore
se poser cette question) où se situe le bon dosage
entre les choix éducatifs et les choix technologiques
pour offrir des formations de qualité et quelles sont
les solutions technologiques gagnantes. Sachant que la médiatisation
des contenus (le choix des technologies et leur application)
est une tâche complexe qui exige que lon maîtrise
diverses habiletés (communication, techniques, etc.),
ils se sont également demandé si les solutions
gagnantes ne passent pas aussi (et surtout?) par la formation
continue des maîtres. Une formation qui pourrait, peut-être,
être «standardisée» et donc élaborée
en commun. (Cliquez ici pour accéder
à cette audioconférence.)
21 février 2003. Constructivisme et technologies
font-ils toujours bon ménage?
Pour les constructivistes, lapprentissage est un processus
actif de construction des connaissances alors que lenseignement
prend la forme dun soutien à ce processus de
construction et non dun simple processus de transmission
des connaissances. Les spécialistes invités
ont fait un inventaire des technologies informatiques de choix
pour créer des environnements dapprentissage
constructivistes. Les participantes et les participants se
sont ensuite demandé si, malgré toutes les possibilités
offertes par les technologies, suffisamment dénergie
est déployée pour développer des approches
pédagogiques centrées sur les apprenantes et
les apprenants. Ils se sont aussi demandé si le constructivisme
ne rend pas notre tâche et celle des apprenantes et
des apprenants plus lourde et plus complexe. (Cliquez
ici pour accéder à cette audioconférence.)
14 mars 2003. Gros plan sur les plates-formes et les portails.
Les plates-formes et les portails semblent répondre
à des besoins techniques, pédagogiques et organisationnels,
notamment au désir daméliorer les pratiques
pédagogiques et de rentabiliser les formations. En
étant «interopérables», les plates-formes
permettent, par exemple, de réutiliser des modules
de formation élaborés sur dautres plates-formes
ou dans dautres contextes, de définir des modèles
pédagogiques types ou déchanger des informations
de gestion sur les apprenantes et les apprenants. Les participantes
et les participants ont prolongé la discussion amorcée
en 2001-2002, lors de la première Table nationale francophone
de concertation technique, en traitant notamment des questions
suivantes : choix dune plate-forme en français,
adoption dune plate-forme existante ou élaboration
de notre propre plate-forme, licences dexploitation
(coûts, acquisition, licence provinciale, etc.), création
dalliances (comités inter-institutionnels, inter-provinciaux),
autres options envisageables, etc. (Cliquez
ici pour accéder à cette audioconférence.)
Notes à propos du compte rendu.
En rédigeant et en synthétisant le contenu
des quatre audioconférences, nous avons tenté
de reproduire le plus fidèlement possible les idées
et les commentaires émis par les spécialistes
et les observateurs et observatrices invités. À
certaines occasions, notamment lors des périodes de
discussions entre les participantes et les participants, nous
avons reproduit leurs propos presque mot à mot. Avant
de publier chacun des comptes rendus, nous avons demandé
à chacun et à chacune de valider ce que nous
avions écrit. Certaines personnes n'ont pas eu le temps
de donner suite à notre demande. Il se peut donc que
quelques erreurs ou mauvaises interprétations se soient
glissées. Dans ce cas, nous vous conseillons de contacter
directement les personnes concernées. (Les coordonnées
de toutes les personnes qui ont participé aux audioconférences
se trouvent dans la section « Carnet
dadresses ».)
Veuillez également noter que tous les termes nont
pas toujours été féminisés (par
exemple, professeures et professeurs, conceptrices et concepteurs,
apprenantes et apprenants, etc.) afin, dune part, de
respecter le style et le rythme des interventions des participantes
et des participants et, dautre part, de faciliter la
lecture du compte rendu.
Les participantes et les participants.
(Veuillez cliquer sur le nom de la personne de votre choix
pour accéder à ses coordonnées complètes.)
Audioconférence du 29 novembre 2002
Les spécialistes invités étaient mesdames
et monsieur :
Nathalie Even, chargée détudes,
Algora Formation ouverte et réseaux (France).
Line Cormier, directrice des bibliothèques
et du soutien technologique à l'enseignement, Université
du Québec (Québec).
Griff Richards, Research Integration
Officer/agent d'intégration de la recherche, Simon
Fraser University @ Surrey (Colombie-Britannique).
Les observatrices et les observateurs étaient mesdames
et messieurs :
Carole Émard, coordonnatrice de
l'enseignement en ligne en langue française, Alberta
Online Consortium (Alberta).
Marie-Josée Laforge, chargée
de projets, TéléÉducation NB (Nouveau-Brunswick).
Claire Mainguy, conseillère
en application pédagogique des TIC, Université
Laval (Québec) et présidente du REFAD.
Isabelle Vachon, analyste-conseil en
veille stratégique, Centre francophone d'informatisation
des organisations (CEFRIO) (Québec).
Denise Vigneault, conseillère
en application pédagogique des TIC, Université
Laval (Québec).
Pounthioun Diallo, chercheur associé
et coordonnateur du projet CYBERDIDAC/CIRADE, Université
du Québec à Montréal (Québec).
Raymond Guy, concepteur pédagogique,
Collège Boréal (Ontario).
Sébastien Rock, enseignant-développeur,
École canadienne française et coordonnateur
du Réseau fransaskois déducation et de
communication à distance (Saskatchewan).
Claude Potvin, conseiller en formation,
Université Laval (Québec).
Audioconférence du 13 décembre 2002
Les spécialistes invités étaient madame
et messieurs :
Claire IsaBelle, professeure agrégée,
Université de Moncton (Nouveau-Brunswick).
Pounthioun Diallo, chercheur associé
et coordonnateur du projet CYBERDIDAC pour le CIRADE, Université
du Québec à Montréal (Québec).
Paul Thériault, coordonnateur-développement
virtuel, Collège communautaire du Nouveau-Brunswick
(CCNB), Péninsule acadienne (Nouveau-Brunswick).
Thierry Karsenti, professeur agrégé,
Université de Montréal (Québec).
Les observatrices et les observateurs étaient mesdames
et messieurs :
Mireille Beaulieu-Caron, coordonnatrice-enseignement
médiatisé, Université de Moncton, Campus
de Shippagan, ainsi que quelques membres de son équipe.
Danny Cormier, concepteur pédagogique,
IDITAE (Intégration et développement des infrastructures
technologiques à lapprentissage et à lenseignement),
Université de Moncton (Nouveau-Brunswick).
André Séguin, coordonnateur,
Cyber-@pprentissage, Sciences de la Santé, Université
dOttawa (Ontario) (accompagné de : Isabelle Savard,
Anne Patry, Johanne Boisvert et Sophie Godboult).
Isabelle Vachon, analyste-conseil en
veille stratégique, Centre francophone dinformatisation
des organisations (CEFRIO) (Québec).
David Samson, auxiliaire de coordination,
Société dapprentissage à vie (SAVIE)
(Québec).
Audioconférence du 21 février 2003
Les spécialistes invités étaient madame
et messieurs :
Angéline Martel, professeure
et rédactrice en chef, DiversCité Langues, Télé-université
du Québec (Québec).
Gildard Haché, président,
Interactive VR, Dugas (Nouveau-Brunswick).
Pierre-François Coen, maître-assistant,
Université de Fribourg (Suisse).
Michel Aubé, professeur agrégé,
Université de Sherbrooke (Québec).
Les observatrices et les observateurs étaient mesdames
et messieurs:
Mireille Beaulieu-Caron, coordonnatrice
- enseignement médiatisé, Université
de Moncton, campus de Shippagan (Nouveau-Brunswick).
Anne Chartier, professeure, Télé-université
du Québec (Québec).
Nicole Lapointe, secrétaire,
Université de Moncton, campus de Shippagan (Nouveau-Brunswick).
Martine Lepire, conseillère en
application pédagogique des TIC, Université
Laval (Québec).
Nicole Lirette-Pitre, chargée
de cours en intégration pédagogique des TIC
et en didactique des sciences, Université de Moncton,
campus de Moncton (Nouveau-Brunswick).
Claire Mainguy, conseillère
en application pédagogique des TIC, Université
Laval et présidente du REFAD (Québec).
Claude Potvin, conseiller en formation,
Université Laval (Québec).
Alexandre Dumont, concepteur pédagogique,
Université dOttawa (Ontario).
Isabelle Savard, conceptrice pédagogique,
Centre du cyber-@pprentissage, Université dOttawa
(Ontario).
Denise Vigneault, conseillère
en application pédagogique des TIC, Université
Laval (Québec).
Audioconférence du 14 mars 2003
Les spécialistes invités étaient messieurs
:
Patrick Chevalier, directeur du développement
de l'Institut européen du e-learning EIfEL-
(France).
Yannick Sadler, directeur technique,
Canal Savoir (Québec).
Sébastien Rock, enseignant-développeur,
École canadienne française et coordonnateur
du Réseau fransaskois déducation et de
communication à distance (Saskatchewan).
Les observatrices et les observateurs étaient mesdames
et messieurs:
Martine Chomienne, conseillère
pédagogique, Cégep@distance (Québec).
Danielle Chiasson-Duguay, conseillère
pédagogique, CCNB Péninsule acadienne (Nouveau-Brunswick).
Carole Émard, coordonnatrice,
Alberta Online Consortium (Alberta).
Isabelle Vachon, analyste-conseil, CEFRIO
(Québec).
Denis Demers, conseiller pédagogique,
CCNB Péninsule acadienne (Nouveau-Brunswick).
Michel Gendron, agent de recherche,
Université du Québec à Rimouski (Québec).
Jean-Paul LItalien, directeur
de léducation permanente, Université de
Moncton, Campus dEdmundston (Nouveau-Brunswick).
Bruno Poellhuber, conseiller pédagogique,
Cégep@distance (Québec).
Haut
5. Dernier « tour de table »
: commentaires et recommandations.
Sébastien Rock (Saskatchewan). Il faudrait
étendre la discussion sur la question des formations
(à la maîtrise, par exemple). Comment le niveau
post-secondaire va-t-il faciliter la formation des intervenantes
et des intervenants et favoriser le développement de
communautés dapprenants au niveau pancanadien?
Pounthioun Diallo (CIRADE, Québec). Cette table
a montré, heureusement, que lon ne doit pas sinquiéter
pour notre identité (une question à lordre
du jour de cette audioconférence) et que nous ne nous
dirigeons pas nécessairement vers une interopérabilité
à 100%.
Marie-Josée Laforge (Télé-Éducation
NB, Nouveau-Brunswick). Toute la question de la formation
me semble importante, tout comme la qualité des objets
dapprentissage et la façon dutiliser les
dépôts. Les normes pourront probablement nous
aider à contrôler cette qualité et cette
question pourrait faire lobjet dun long débat.
Cette audioconférence a piqué ma curiosité
et nous pourrions continuer cette discussion durant de longues
heures.
Line Cormier (Québec). Nous devons devenir
des partenaires actifs dans le développement technique,
élargir le plus possible les compétences de
tous les intervenants et sassurer de pouvoir travailler
en français. Nous devons aider les gens à bien
distinguer la problématique des droits dauteur
de celle des éléments de conservation et de
gestion des objets dapprentissage. Nous devons également
faire en sorte de ne pas associer la question des normes et
des standards à une notion de restriction, mais plutôt
à une notion de liberté.
Nathalie Even (France). La réunion daujourdhui
a mis en évidence tout un ensemble de préoccupations
associées aux normes et aux standards (et même
un peu éloignées) : accompagnement des formateurs,
réduction des résistances de la part de toutes
les personnes participant à la chaîne de production
des objets dapprentissage (concepteurs pédagogiques
et techniques, graphistes, etc.), gestion des droits dauteur,
de la qualité, des coûts, etc. Il est important
déchanger sur toutes ces préoccupations
que nous avons en commun. Cela pourrait devenir le prétexte
à une coopération entre la France et le Canada.
Carole Émard (Alberta). Cette audioconférence
est la meilleure de toutes celles auxquelles jai participé
à ce jour. Et pourtant, je participe à beaucoup
dactivités de ce genre.
Isabelle Vachon (CEFRIO, Québec). La standardisation
était un sujet tout nouveau pour moi et cette table
ronde m'a permis de m'en faire une meilleure idée.
Il a été intéressant d'en apprendre sur
les diverses initiatives en cours dans les différentes
régions du Canada et en France.
II : Pédagogie et technologies
: mettons-nous trop souvent encore la charrue avant les bufs?
Le 13 décembre 2002, l'équipe du REFAD, l'animatrice,
ainsi que quatre spécialistes et plusieurs observatrices
et observateurs se sont donné rendez-vous « au
bout du fil » pour discuter du thème à
l'ordre du jour. Il sagit de madame Claire
IsaBelle et de messieurs Thierry Karsenti, Pounthioun Diallo et Paul
Thériault, (spécialistes), ainsi que des
observatrices et des observateurs suivants : Isabelle
Vachon, Mireille Beaulieu-Caron (et
une équipe de lUniversité de Moncton,
campus de Shippagan), Danny Cormier, André Séguin (et une équipe
de lUniversité dOttawa), ainsi que David
Samson.
Cest bien connu, les choix éducatifs (contenus,
stratégies dapprentissage, évaluations,
etc.) doivent être faits bien avant les choix technologiques.
Procéder autrement, cest risquer dutiliser
les technologies uniquement pour transmettre des informations
et non des connaissances pouvant être patiemment construites
par lapprenante ou lapprenant. Cest aussi
passer à côté de lopportunité
que nous offrent les technologies dinnover au niveau
de nos pratiques pédagogiques et de centrer davantage
ces dernières sur les apprenantes et les apprenants.
Les participantes et les participants à cette audioconférence
se sont donc demandé (oui, il faut encore et encore
se poser cette question) où se situe le bon dosage
entre les choix éducatifs et les choix technologiques
pour offrir des formations de qualité et quelles sont
les solutions technologiques gagnantes. Sachant que la médiatisation
des contenus (le choix des technologies et leur application)
est une tâche complexe qui exige que lon maîtrise
diverses habiletés (communication, techniques, etc.),
ils se sont également demandé si les solutions
gagnantes ne passent pas aussi (et surtout?) par la formation
continue des maîtres. Une formation qui pourrait, peut-être,
être «standardisée» et donc élaborée
en commun.
- Intervention de monsieur Pounthioun Diallo.
- Intervention de monsieur Paul Thériault.
- Intervention de madame Claire IsaBelle.
- Intervention de monsieur Thierry Karsenti.
- Période de discussion entre les spécialistes,
les observatrices et les observateurs.
- Dernier «tour de table» : commentaires
et recommandations.
1. Intervention de monsieur Pounthioun
Diallo.
Pounthioun Diallo est chercheur associé
et coordonnateur du projet CYBERDIDAC pour le CIRADE, le Centre
interdisciplinaire de recherche sur lapprentissage et
le développement en éducation de lUniversité
du Québec à Montréal (www.er.uqam.ca/nobel/cirade).
La présentation de monsieur Diallo sest articulée
autour de lhypothèse selon laquelle les choix
à établir entre les dispositifs technologiques
et les approches pédagogiques sont dictés par
les situations de formation. Il y aurait toutefois une interaction
continue entre ces deux dimensions. Pour développer
son argumentation, monsieur Diallo sest appuyé
sur le projet CYBERDIDAC, un projet international de formation
dans lequel le CIRADE et le service de laudiovisuel
de lUQAM sont partenaires. Il a présenté
les idées générales qui ont animé
la mise en place de ce projet qui attend toutefois encore
un financement.
CYBERDIDAC met en partenariat onze universités de
la francophonie (Québec, France, Belgique, Maroc, Sénégal,
Burkina Faso, Guinée, Côte dIvoire et Congo).
Ce projet vise à former aux didactiques des disciplines
les formateurs qui ont la charge de cette formation dans les
institutions de formation des maîtres des différents
pays partenaires.
Lidentité du projet. Le projet
CYBERDIDAC némane pas dune commande officielle.
Son mandat est plutôt « provoqué »
puisque ce sont les institutions partenaires qui ont ressenti
le besoin de sassocier pour le mettre sur pied.
Les contraintes structurantes du projet. Il
y a un besoin de formation des formateurs aux didactiques
des disciplines dans les différents pays partenaires.
Il ny a pas de programme établi et les formations
existantes se font « sur le tas » ou sont données
localement, face à face, majoritairement à un
tout petit nombre de candidats. Les ressources sont dispersées
géographiquement et davantage encore à travers
le WEB.
Les choix pédagogiques et leur justification. Ce projet sinscrit dans le changement de paradigme auquel
on assiste actuellement dans le système déducation;
changement lui-même provoqué par larrivée
des nouvelles technologies. Ce changement de paradigme concerne
notamment le passage du modèle de lenseignement
vers celui de lapprentissage (répondre aux besoins
des apprenants). Nous voulons favoriser le développement
des connaissances dans un univers de surinformation selon
une approche socio-constructiviste. Les apprentissages doivent
seffectuer en contexte. Cest pourquoi tous les
partenaires didacticiens participeront à lélaboration
des dispositifs de formation.
Les choix technologiques et leur justification. Le modèle choisi est assez flexible. Nous avons
opté pour deux types de formations. (1) Une formation
en ligne complète (site web) supportée par divers
outils mis à la disposition des apprenants. (2) Une
formation en ligne partielle complétée par un
support multimédia lorsque les systèmes de communication
(qualité du réseau) ne sont pas suffisamment
performants, en Afrique notamment. Lenseignement à
distance constitue une solution au problème de la dispersion
géographique des partenaires et à celui de la
dispersion des ressources.
Le «bon» dosage entre les choix éducatifs
et les choix technologiques.Nous mettons laccent
sur les apprenants, par exemple en ne leur proposant pas doutils
quils ne pourront ou ne souhaiteront pas utiliser. La
plupart des expériences de formation en ligne en sont
dailleurs arrivées à cette même
conclusion. Nous privilégierons les outils pouvant
favoriser lautonomie des apprenants, ainsi que la discussion
et la collaboration entre eux. Nous voulons assurer un équilibre
entre la manipulation autonome des outils et une manipulation
supervisée accompagnée par des tuteurs, ainsi
quun équilibre entre la manipulation des outils
technologiques et la manipulation des dispositifs dapprentissage
hors ligne. Les tuteurs associés à la formation
des apprenants dans les différents sites devront suivre
une formation préalable.
2. Intervention de monsieur Paul Thériault.
Paul Thériault est détenteur d'un baccalauréat
en sciences administratives de l'Université de Moncton
et a poursuivi des études en technologie d'apprentissage.
Après avoir contribué à la mise sur pied
du Réseau de centre d'accès communautaire du
Nouveau-Brunswick, il a joint les rangs du Collège
communautaire du Nouveau-Brunswick, campus Péninsule
acadienne où il est coordonnateur du Département
du développement virtuel. Il s'intéresse tout
particulièrement au développement d'objets pédagogiques
selon les standards internationaux.
La formation à distance joue un grand rôle dans
la livraison des programmes et des services de ce collège
virtuel. Ce rôle s'inscrit bien dans le plan de prospérité
« Vers un meilleur avenir » que le gouvernement
Néo-Brunswickois a dévoilé récemment,
duquel est tiré cet extrait. « L'économie
d'aujourd'hui est axée sur le savoir. Le savoir, les
compétences et les idées sont les principaux
moteurs économiques. L'information se transmet à
la vitesse de la lumière dans le cyberespace. La concurrence
pour les travailleurs qualifiés et créateurs
est féroce. Les gens qui continuent d'apprendre et
d'adapter leurs compétences pour répondre aux
demandes d'un milieu de travail en constante évolution
sont les plus aptes à réussir. »
Monsieur Thériault a centré son intervention
sur le pouvoir de la technologie comme catalyseur du changement
des approches pédagogiques. Selon lui, dans un monde
éducationnel en transition, il est parfois nécessaire
d'ajuster la pédagogie à la technologie.
Un certain consensus existe dans les écrits à
leffet que la technologie doit être au service
de la pédagogie. Je suis personnellement un hybride
entre un pédagogue et un technologue et je vois donc
cette audioconférence comme une autre tentative de
résoudre la fameuse énigme de luf
et de la poule à laquelle japporterai mon grain
de sel
de façon plus théorique que pratique.
Sir John Daniel, directeur adjoint à léducation
à lUNESCO, expert mondial de lapprentissage
en ligne, résume bien ce dilemme dans son ouvrage intitulé
« La technologie est la réponse, mais quelle
est la question? ». Il nous invite tous, personnel
enseignant et administrateurs et décideurs en éducation,
à chercher au-delà du potentiel extraordinaire
des technologies de linformation et des communications
(TIC) afin de déterminer ce que nous voulons réaliser
lorsque nous les utilisons ou y investissons nos ressources.
Tous sont en faveur de lintégration des TIC dans
lenseignement. Nous sommes au cur dun énorme
potentiel de transformation qui ira jusquà la
manière de transmettre des connaissances. Comment les
TIC vont-elles sinsérer dans les pratiques pédagogiques
existantes? Vont-elles les maintenir, les transformer, les
renforcer? Si oui, dans quel sens et au service de qui et
de quoi? Les TIC peuvent-elles être des catalyseurs
de changement des approches pédagogiques?
Essentiellement, la pédagogie est linteraction
à laide de laquelle les enseignants réalisent
leur processus de travail avec les apprenants. Cette interaction
ne se limite pas à des objets et à des dispositifs
matériels, mais à lensemble des moyens
interactifs et communicationnels qui interviennent en classe
à laide desquels les enseignants sefforcent
dagir en profondeur sur les apprenants pour les instruire
et les socialiser. En ce sens lintégration des
TIC à la pédagogie ne se produit pas dans un
milieu neutre, un espace technologique vide, mais dans un
environnement déjà saturé de technologies
de linteraction. Cest pourquoi, larticulation
des TIC à la pédagogie soulève une série
de questions sur la compatibilité des technologies
en présence, sur les savoirs quils véhiculent,
sur les modes de contrôle de la communication pédagogique.
Elle soulève également la question des effets
possibles de lutilisation des TIC sur louverture
des classes pour la formation à distance et sur linteraction
humaine entre les enseignants et les apprenants par lintermédiaire
des outils de travail collaboratif et des outils de communication
tels le courriel, les forums ou le clavardage.
À ce stade, il y a plus de questions que de réponses.
Nous sommes à une croisée des chemins à
une époque où les leçons apprises des
expériences et des tentatives dintégration
des technologies et de médiation des contenus au cours
des dernières années nous ont permis dacquérir
un bagage de connaissances et de recourir à de meilleures
pratiques.
Dans la seconde phase du développement qui samorce,
nous nous intéressons aux livraisons hybrides où
la technologie est intégrée à des modules
de formation asynchrones à lenseignement magistral.
Voilà un exemple de lutilisation de la technologie
qui oblige lenseignant à ajuster ses méthodes
pédagogiques pour, en fin de compte, offrir aux apprenants
une livraison des contenus améliorée et plus
riche. Les dernières tendances dans lunivers
du e-learning nous mènent sur le terrain des objets
dapprentissage (voir à ce sujet la première
audioconférence de cette Table de concertation
technique). Lautonomie des objets dapprentissage
qui peuvent être utilisés indépendamment
les uns des autres de façon à former de nouvelles
unités, permet dimaginer de nouveaux scénarios
pédagogiques intéressants. Certes, la technologie
est toujours au service de la pédagogie, mais elle
a aussi le potentiel de devenir un catalyseur de changement
dans ladoption de différentes méthodes
pédagogiques.
Marcel Lebrun, de lInstitut pédagogique universitaire
du multimédia de lUniversité catholique
de Louvain (Belgique), affirmait que bien souvent, les technologies
ne font quautomatiser les anciennes pratiques. Certains
sites Internet denseignement ne font que reproduire
les pratiques des salles de cours où linformation
est transmise sans lengagement cognitif de lapprenant.
Pourtant une valeur ajoutée à lenseignement
et surtout à lapprentissage ne sera apportée
que si ces outils sont intégrés dans des dispositifs
qui respectent les nécessités dun apprentissage
de qualité. Il ny a pas de principe dapprentissage
avec lordinateur qui ne soit pas simplement déjà
un principe dapprentissage. Sommes-nous sur la bonne
route? Sans doute que oui.
Il reste beaucoup de chemin à parcourir avant que
lutilisation des TIC comme outil pédagogique
atteigne son plein potentiel. Je suis davis que nous
navons gratté que la surface et que pour que
le potentiel se réalise jose exprimer lavis
que la pédagogie devra faire ressortir ses approches
les plus adaptées aux possibilités des TIC.
Pour cela, la formation continue des enseignants est primordiale.
Ladoption de méthodes différentes ne se
fait pas sans heurts. Il ne sagit pas de réinventer
mais de faire en sorte que les choix et les méthodes
pédagogiques permettent dexploiter à fond
les possibilités offertes par les progrès technologiques.
De par leur nature, les TIC déterminent une nouvelle
façon de concevoir lenseignement. Ainsi les professeurs
ayant déjà intégré lordinateur
dans leur enseignement rapportent que lexercice les
a obligés à revoir complètement leurs
contenus de cours, leurs façons de dispenser leur enseignement
et même leur rôle. Pour plusieurs, cela a été
loccasion de développer une approche centrée
sur lapprenant, respectant donc les divers modes dapprentissage.
Dans la mesure où elles resserrent la communication
entre les apprenants, les TIC faciliteraient également
les apprentissages en coopération axés sur la
résolution de problèmes. Rappelons en terminant
que lordinateur nest pas une panacée et
que peu importent les situations dapprentissage, son
efficacité dépendra en premier chef de la pertinence
des stratégies pédagogiques auxquelles on voudra
lassocier.
3. Intervention de madame Claire IsaBelle.
Professeure agrégée à la Faculté
des sciences de l'éducation à l'Université
de Moncton, Claire IsaBelle dirige
le laboratoire de recherche CDÉF-TIC (Conception, Développement,
Évaluation et Formation avec les TIC). Elle oriente
ses recherches sur la conception de modèles de formation
des maîtres appuyés par les TIC, le développement
de matériel pédagogique hypermédia et
lévaluation de systèmes informatisés
de formation.
Madame IsaBelle est impliquée dans plusieurs projets
de recherche : Système hypermédia pour la
distribution de ressources pédagogiques adaptées
aux besoins des formateurs francophones : CREATIC.ca (http://creatic.ca/), Système de gestion des contenus dapprentissage
en 3D : les mondes virtuels en éducation à distance. Elle dirige également un projet dévaluation
dutilisation dordinateur portable dans les Facultés
dingénierie et des sciences de léducation
à lUniversité de Moncton. Elle a à
son actif plusieurs articles et communications, ainsi quun
ouvrage intitulé Regard critique et pédagogique
des technologies de linformation et de la communication
(2002), publié par les Éditions Chenelière
McGraw-Hill.
Parmi les sujets traités en lien avec le thème
à lordre du jour de laudioconférence,
madame IsaBelle a notamment insisté sur la nécessité
dallouer plus de temps et dargent pour la formation
continue du personnel enseignant si on veut vraiment favoriser
des apprentissages significatifs avec les TIC.
Mettre la charrue avant les bufs! Je
me suis beaucoup questionnée sur cette vieille expression!
Aujourdhui, les charrues sont tirées par des
tracteurs puissants
et non plus par des bufs et
on peut se demander où trouver lhumain dans tout
cela! Nous savons que pour que limplantation dune
innovation soit réussie, nous devons toujours respecter
trois dimensions : laspect technologique, laspect
pédagogique et lhumain. On se demande souvent
ce quon va faire avec les technologies, si ce que nous
faisons est pédagogique, quel type de formation on
va offrir, etc. mais on oublie souvent que derrière
tout ça (en avant de tout cela), il y a lenseignant.
Lenseignant avec ses craintes, son attitude, son bagage.
On entend beaucoup dire que la technologie est le catalyseur
de réformes pédagogiques, mais cela cache en
fait une réalité bien plus complexe. Ce ne sont
pas les technologies qui vont apporter les changements mais
bien ce quen feront les enseignants en créant
des milieux dapprentissage collaboratifs et plus significatifs
pour les apprenants. Lintégration des TIC dans
les milieux scolaires soulève bien plus quune
formation de compétences. En fait, elle souligne combien
les pratiques pédagogiques sont tributaires de nombreuses
conditions. Une de ces conditions est de tenir compte des
croyances des futurs enseignants, des enseignants en exercice,
ainsi que de tout formateur. Pour favoriser le changement,
les enseignants ont besoin de savoir quels avantages pédagogiques
(enseignement et apprentissage), le changement va apporter
à lapprenant.
La technologie avant la pédagogie? La
pédagogie avant la technologie? Jai demandé
à de futurs enseignants, ainsi quaux professeurs
de la Faculté dingénierie de lUniversité
de Moncton quels sont les obstacles qui limitent lintégration
des TIC dans leur enseignement. Beaucoup ont répondu
quils manquaient de temps pour essayer les technologies
et pour les mettre en pratique. Léquipement technique
insuffisant constitue un autre obstacle. La formation ne se
trouvait pas dans les premières priorités. Dans
une étude (rapportée par Rogers, en 2000), lauteur
indiquait que dans les écoles américaines, environ
88 $ par élève est consacré à
lachat et à lentretien de léquipement
informatique, mais seulement 6 $ pour la formation des maîtres
à lutilisation pédagogique des TIC. Cela
est étonnant quand on sait que la capacité des
futurs enseignants à intégrer les TIC dans le
processus pédagogique dépend de deux facteurs
: les habiletés techniques en informatique et un mentorat
significatif.
Un paradoxe technico-pédagogique pour les futurs
enseignants. Il est difficile de préparer les
futurs enseignants à lutilisation pédagogique
des TIC car ils ont beaucoup dautres compétences
et dautres informations à acquérir en
même temps. Luniversité leur propose dailleurs
peu de modèles dapplications technologiques.
Une fois confrontés au marché du travail, durant
leur stage notamment, ils utilisent alors très peu
les technologies pour favoriser des situations dapprentissage
qui conviennent aux apprenants. Les directions de plusieurs
écoles ne montrent pas tellement de leadership dans
lélaboration de stratégies dintégration
des technologies. Et pourtant, une fois sur le marché
du travail, on demandera aux futurs enseignants dutiliser
les technologies dans leur curriculum. Il est donc essentiel
de leur offrir une formation continue axée sur leurs
propres besoins avant tout, ainsi que sur les besoins informatiques
intégrés à la pédagogie. Puisquelle
devrait répondre aux besoins spécifiques des
milieux socio-culturels, cette formation ne devrait pas être
standardisée.
Prendre le temps de consulter, de collaborer, dévaluer
et daméliorer les projets existants. On
se pose beaucoup de questions et on discute beaucoup, partout,
de pédagogie et de technologie. Je me demande toutefois
combien de personnes ont pris la peine (et le temps) de consulter,
par exemple, les projets RESCOL (www.rescol.ca/accueil/f/)
élaborés dans les milieux scolaires et primaires.
Combien de personnes ont pris connaissance des projets élaborés
par les professeurs ou encore des productions des chercheurs
des différentes universités? Ici, à lUniversité
de Moncton, nous ne sommes quune quinzaine de professeurs
permanents et nous avons développé des projets
tels que CAMI (Chantier d'Apprentissages Mathématiques
Interactifs), de Nancy Vézina et Maurice Langlais (www2.umoncton.ca/cfdocs/cami/cami2/index.htm ), Portefolio en sciences humaines, élaboré
avec Richard Desjardins et CREATIC (http://creatic.ca/index2.asp ). Les universités, les écoles primaires et
les écoles secondaires regorgent de projets innovateurs
même si certains dentre eux sont encore en période
dévaluation. Faisons-nous notre part en participant
à la consolidation de ces projets (évaluation,
feedback aux concepteurs, etc.), en offrant notre collaboration
et en échangeant nos expertises et nos outils, ou bien
préférons-nous refaire chacun de notre côté
ce qui a déjà été créé
par dautres? Cest à ce niveau que lon
peut parler de solution gagnante!
4. Intervention de monsieur Thierry Karsenti.
Monsieur Thierry Karsenti est professeur agrégé
à lUniversité de Montréal (Faculté
des sciences de l'éducation) où il occupe un
poste en intégration des technologies de linformation
et de la communication à lenseignement. Il est
également chercheur au CRIFPE, le Centre de recherche
inter-universitaire sur la formation et la profession enseignante
(http://crifpe.scedu.umontreal.ca/ ). Monsieur Karsenti a reçu plusieurs distinctions,
prix dexcellence et hommages pour ses réalisations
et ses innovations techno-pédagogiques.
Veuillez cliquer sur le lien suivant pour prendre connaissance
de tous ces prix et distinctions, ainsi que de la biographie
de monsieur Karsenti, de ses intérêts de recherche
et de ses principales publications (www.scedu.umontreal.ca:2040/karsentt/).
Monsieur Karsenti est notamment co-auteur de louvrage
intitulé Les TIC... au cur des pédagogies
universitaires, publié par les Presses de l'Université
du Québec en 2001.
Monsieur Karsenti a entretenu les participantes et les participants
des facteurs qui freinent ou qui favorisent l'intégration
pédagogique des TIC. Selon lui, une meilleure connaissance
de ces facteurs pourrait permettre aux formateurs (formation
continue et formation initiale), aux décideurs et aux
différents acteurs scolaires de mieux se préparer
à intégrer les TIC dans leur milieu.
Joccupe un poste en intégration des technologies
à lUniversité de Montréal, mais
je ne suis pas informaticien, mais plutôt un ex-professeur
de français. À lUniversité, dans
le cadre de la formation des maîtres, jintègre
les technologies depuis 1990. Jai aussi développé
divers cours sur le web. Mon discours, aujourdhui, est
fondé sur mon expérience personnelle de formateur
en formation des maîtres, mais aussi sur des données
de recherche, notamment dune enquête, terminée
en juin dernier, menée auprès de 8 000 futurs
enseignants et enseignantes du Québec. Cette enquête
avait pour but didentifier les obstacles à lintégration
des technologies dans la pratique des futurs enseignants,
notamment dans les stages.
Un bon dosage, des professeurs «hybrides»
et des formations « combinées ». Avant de mentionner ces facteurs, je voudrais revenir sur
une préoccupation identifiée dans le thème
de cette audioconférence : Où se situe le
bon dosage entre les choix éducatifs et les choix technologiques
pour offrir des formations de qualité et quelles sont
les solutions technologiques gagnantes? Ma réponse
à cette question est le défi du « juste
équilibre ». Plusieurs personnes affirment,
quen théorie, les objectifs pédagogiques
doivent primer sur la technologie, mais dans la réalité
limportant est de retrouver une interaction entre les
deux.
Dans son intervention, Monsieur Thériault nous parlait
dailleurs du professeur « hybride », cest-à-dire
du professeur qui manifeste à la fois des compétences
technologiques et pédagogiques. La somme de ces deux
types de compétences na pas automatiquement pour
résultat des compétences techno-pédagogiques.
Dans le passé, au Québec, les formations technologiques
suivies par les professeures et les professeurs nont
pas eu beaucoup dimpact sur lintégration
des technologies dans leur pratique pédagogique. Lorsquil
sagit de formation, les deux approches (pédagogique
et technologique) doivent être combinées.
Le danger, dans le mauvais dosage, est de perdre le juste
équilibre. Ce juste équilibre varie selon les
contextes, selon les disciplines et selon bien dautres
facteurs (temps, évolution des technologies, etc.).
À lopposé, certaines personnes oublient
un peu trop les aspects pédagogiques et ne jurent que
par les technologies. Je lai constaté avec de
futurs enseignants. Lorsque je leur demande si le projet quils
viennent de réaliser leur permettra de mieux enseigner
ou sil permettra aussi à leurs élèves
de mieux apprendre, ils ne savent plus
car ils se sont
perdus en chemin! Ils ont un beau projet mais ils ont oublié
que la mission de lÉcole est dinstruire
et déduquer! Les technologies ne devraient pas
modifier cette mission mais seulement les façons de
faire. En fait, si les technologies augmentent la charge de
travail inutilement, si cela ne fait pas apprendre plus facilement
ou si cela ne permet pas denseigner dune meilleure
façon, il faut alors sinterroger sur leur pertinence.
Les facteurs qui freinent ou qui favorisent lintégration
des technologies.
Beaucoup denquêtes ont montré que léquipement,
les logiciels, le soutien technique et le temps peuvent favoriser
ou, au contraire, freiner lintégration des technologies.
Ce ne sont toutefois pas les seuls facteurs. Une étude
menée à lUniversité Stanford, aux
États-Unis, a montré que même si les professeures
et les professeurs disposaient de tous les moyens nécessaires
pour réaliser lintégration des TIC dans
leur enseignement (par exemple : nouvel ordinateur, logiciels,
soutien technique incomparable), lintégration
en salle de classe nétait pas toujours un succès.
À lopposé, dans certains milieux scolaires,
des professeurs réussissent à réaliser
des projets exceptionnels avec des équipements vétustes
et peu de ressources techniques.
Quelques freins possibles à lintégration
pédagogique des technologies. Les pratiques
pédagogiques dominantes (les tentatives de reproduire
le modèle béhavioriste, par exemple), les facteurs
psychologiques, sociaux, idéologiques et organisationnels
sont également importants car les technologies représentent
un changement et tout changement provoque certains problèmes,
voire dimportantes résistances.
Le facteur individuel. Ce facteur regroupe
lintérêt, la motivation, le sentiment dauto-efficacité
avec les technologies et la valeur accordée aux technologies.
Il compte bien plus que le temps et léquipement
dans les facteurs favorisant ou freinant lintégration
des technologies. Un enseignant qui perçoit que les
technologies nont pas vraiment de valeur ne sera pas
porté à les intégrer dans son enseignement
même sil est compétent dans ce domaine
et même sil dispose déquipements
sophistiqués. Doù limportance, dans
la formation initiale, de travailler sur les aspects psychologiques
de lintégration des technologies.
Autres facteurs freinant lintégration
des technologies. Le manque de temps, les difficultés
matérielles, les difficultés techniques, labsence
ou le manque de soutien durant lintégration des
technologies, le manque de leadership des directions décoles,
la culture de certains établissements (en faveur ou
non de lintégration), le manque de formation
à luniversité (les cours suivis ne permettent
pas toujours de développer des habiletés dintégration
pédagogique des technologies), ainsi que la taille
des groupes (32 à 34 élèves en 8e année,
par exemple) et leur hétérogénéité
constituent également des freins à lintégration
pédagogique des technologies.
Les facteurs sociaux. Même sils
ne croient pas toujours à la valeur des technologies
ou quils ne se sentent pas suffisamment compétents
pour les utiliser, beaucoup denseignants disent les
intégrer en salle de classe principalement à
cause dune certaine pression sociale ou encore à
cause de la mode sociétale que les TIC représentent.
Les solutions gagnantes.
Compte tenu des nombreux facteurs qui freinent lintégration
pédagogique des technologies et compte tenu aussi que
nous avons peu de pouvoir sur les montants dargent alloués
pour cette intégration, nous pouvons, lors de la formation
initiale ou la formation continue des enseignantes et des
enseignants, mettre laccent sur les facteurs psychologiques
(résistance à lintégration, etc.).
Il est possible, par exemple, comme nous le faisons à
lUniversité de Montréal, de les sensibiliser
à des pratiques exemplaires dintégration
des technologies. Cela a un impact positif sur leur motivation,
leur attitude face aux technologies. Cela semble être
une voie prometteuse que nous nous efforçons de documenter.
5. Période de discussion entre
les spécialistes, les observatrices et les observateurs.
Les échanges entre les participantes et les participants
ont été reproduits le plus fidèlement
possible, presque mot à mot, en raison de limportance
du sujet à lordre du jour.
Sophie Godboult (Université dOttawa, Ontario). Le projet RESCOL dont Claire IsaBelle a parlé précédemment,
est vraiment une excellente initiative à laquelle jai
participé en tant que formatrice dans les écoles
de lOntario. Dans ce projet, nous offrions des formations
aux professeurs et assurions laccompagnement pédagogique.
Est-ce quil y a des formules semblables au Québec?
Il me semble quon ne voit plus les conseillers pédagogiques
dans lintégration des technologies. Est-ce le
cas?
Claire IsaBelle (Université de Moncton, Nouveau-Brunswick). Au Nouveau-Brunswick, nous avons des mentors. Il sagit
denseignants libérés de leur tâche
pour travailler à temps complet avec les enseignants.
Les mentors ne sont pas forcément des experts en informatique.
Ils se sont surtout fait connaître par des projets pédagogiques
et technologiques dans leurs classes. Ils sont peu nombreux
: un seul pour 15 à 20 écoles. Une personne
est également libérée pour promouvoir
les projets RESCOL auprès des mentors et des enseignantes
et des enseignants de la province (Nouveau-Brunswick). Ici,
à la Faculté déducation de lUniversité
de Moncton, nous démarrons un projet RESCOL au début
de 2003, en collaboration avec le ministère de lÉducation.
Des ordinateurs portables vont nous être prêtés
afin que mes étudiants puissent créer un projet
RESCOL en collaboration avec des professeurs.
À propos de lintervention de Sophie Godboult
au sujet des conseillers pédagogiques, au Québec,
jajouterai que la plupart dentre eux sont en place
depuis plusieurs années et ne sont pas forcément
des experts en informatique. Ce sont plutôt des généralistes
qui ont un grand nombre de tâches à accomplir,
en plus de lintégration des technologies. Ils
sont peu nombreux et sont en charge de plusieurs écoles.
Thierry Karsenti (Université de Montréal,
Québec). Au Québec, dans le contexte scolaire,
le ministère de lÉducation a mis en place,
dans chaque région, des conseillers pédagogiques
afin de favoriser lintégration des technologies.
Il sagit généralement denseignants
reconnus comme étant exemplaires dans ce domaine. LAQUOPS
(www.aquops.qc.ca)
est une association québécoise qui regroupe
environ 5000 membres et qui favorise lintégration
des nouvelles technologies et fait la promotion du programme
RESCOL. Le Québec est la seconde province au Canada,
après lOntario, pour le nombre de projets RESCOL.
Thierry Karsenti (Université de Montréal). Pour favoriser lintégration des technologies
dans le contexte scolaire, le ministère de lÉducation
du Québec a mis en place, le RÉCIT, le Réseau
de personnes-ressources pour le développement des compétences
des élèves par l'intégration des technologies.
(Cliquez sur ce lien pour en apprendre davantage à
ce sujet : http://www.meq.gouv.qc.ca/drd/tic/recit.html.)
Sophie Godboult (Ontario), Thierry Karsenti (Québec)
et Marie-Paule Dessaint (Québec). Dans les universités,
nous avons assisté à la fusion des services
de linformatique, de laudiovisuel et des services
pédagogiques pour former, par exemple, le Service de
soutien à lenseignement, à lUniversité
de Sherbrooke (www.usherbrooke.ca/sse/ ), le Service de soutien à l'enseignement et à
la recherche dont fait partie le CÉFES (Centre d'études
et de formation en enseignement supérieur), à
lUniversité de Montréal (www.umontreal.ca/services.html ), le Réseau de valorisation de lenseignement,
à lUniversité Laval (www.rve.ulaval.ca ) ou encore, à lUniversité dOttawa,
le Service dappui à lenseignement et à
lapprentissage (www.uottawa.ca/services/saea/ ).
Ces services offrent diverses activités : formation
et information, soutien au développement de matériel
didactique, échanges dexpériences, créations
audiovisuelles, diffusion de cours à distance, support
aux professeures et aux professeurs pour le développement
de cours en ligne, formation en design de cours, création
dévénements à laide des technologies,
etc. À ce propos, madame Godboult a mentionné
quà lUniversité dOttawa, les
professeures et les professeurs mettent encore souvent « la
charrue avant les bufs ». Certains dentre
eux veulent, par exemple, développer un site web ou
un cédérom avant même davoir identifié
les objectifs pédagogiques de leur production.
Claire IsaBelle (Nouveau-Brunswick). À lUniversité
de Moncton, nous avons le Service IDITAE (Intégration
et développement des infrastructures technologiques
de l'information à l'apprentissage et à l'enseignement
: http://www.umoncton.ca/iditae/site/).
Ce service a pour mandat daider les professeurs à
intégrer davantage les technologies dans leur pédagogie.
Ce groupe est formé de pédagogues, danalystes
programmeurs, de designers, etc. Quand un professeur ou une
professeure désire, par exemple, développer
un site web ou un cours en ligne, léquipe IDITAE
gère tout le projet.
Paul Thériault (CCNB Péninsule acadienne
Nouveau-Brunswick). Chez nous, les cinq collèges
francophones du réseau se partagent de plus en plus
les tâches et les expertises en ingénierie pédagogique
et en médiatisation des cours en utilisant la plate-forme
Web-CT.
Claire IsaBelle (Nouveau-Brunswick). Jaimerais
en apprendre davantage sur les facteurs psychologiques mentionnés
par Thierry Karsenti; sur laspect humain de lintégration
pédagogique des technologies.
Thierry Karsenti (Québec). Lors des stages,
nous avons remarqué que ce facteur humain est déterminant
pour lutilisation ou la non-utilisation des technologies.
Il faut donc en tenir compte dans les formations que nous
offrons.
Dans beaucoup duniversités, ce sont souvent
les informaticiens qui vont aider les professeurs à
intégrer les technologies dans leur enseignement. Je
vois un certain danger dans ce mariage entre un informaticien
qui na pas de connaissances pédagogiques et un
pédagogue qui na pas de compétences techniques.
Il est important que les professeurs aient une certaine connaissance
technologique et les informaticiens une certaine connaissance
pédagogique.
Claire IsaBelle (Nouveau-Brunswick). Dans plusieurs
universités, dans les programmes dapplications
pédagogiques des technologies, on engage maintenant
des professeurs qui détiennent un doctorat en informatique.
Ceci est assez difficile à accepter quand on sait que
ce sont ces personnes (spécialisées en informatique)
qui devront prendre la relève pour assurer lintégration
pédagogique des technologies.
Marie-Paule Dessaint (Québec). Il y a un « gros »
travail à faire pour apprendre à collaborer.
Il est souvent plus difficile, lorsquon est conseiller
pédagogique, de défendre son point de vue de
pédagogue devant un informaticien. Autant les conseillers
pédagogiques doivent suivre des formations techniques,
autant les informaticiens devraient être initiés
à la pédagogie. La nouvelle génération
dinformaticiens et de pédagogues est plus ouverte
à la collaboration.
Claire IsaBelle (Nouveau-Brunswick). Quelle est votre
opinion à propos de certains établissements
qui exigent que les étudiantes et les étudiants
possèdent un ordinateur portable?
Thierry Karsenti (Montréal). À lÉcole
des hautes études commerciales (HEC, Montréal),
tous les étudiants et les étudiantes doivent
posséder un ordinateur portable (ils peuvent accéder
au réseau Internet partout dans le nouveau pavillon).
À lUniversité du Québec à
Hull où jenseignais avant, tous les futurs enseignants
et enseignantes avaient lobligation dacheter un
ordinateur car cela leur permettait de réaliser des
activités disponibles sur le réseau Internet.
Nous ne pensons pas adopter la même politique à
la Faculté des sciences de léducation
de lUniversité de Montréal.
6. Dernier « tour de table »
: commentaires et recommandations.
Mireille Beaulieu-Caron (Université de Moncton,
Shippagan, Nouveau-Brunswick). Dans cette audioconférence,
nous navons pas suffisamment traité de la formation
continue des maîtres, autant pour les futurs enseignants
que pour ceux qui sont déjà en exercice et qui
doivent intégrer les technologies dans leurs cours.
Le contenu de cette formation et lidée de créer
une formation de base commune devraient être abordés
car il y a un grand besoin dans ce domaine.
David Samson (SAVIE, Québec). Peu importe linteraction
entre la pédagogie et la technologie, le facteur humain
doit être pris en considération. Peu importent
les modes pédagogiques ou technologiques qui peuvent
accompagner lapprentissage, ce qui importe, cest
de développer la créativité et bonifier
lapprentissage.
Isabelle Vachon (CEFRIO, Québec). Je trouve
intéressant et important de mener des études
comme celle dont monsieur Karsenti nous a parlé aujourdhui
car elles nous permettent de savoir comment les futurs enseignants
et enseignantes réagissent à lintégration
pédagogique des technologies. Il y a peu détudes
sur ce sujet. Aussi je trouve que la difficulté à
accéder aux ordinateurs dans les laboratoires des écoles
constitue un obstacle majeur à lintégration
des technologies. Être obligé, par exemple, de
sortir de la classe pour se rendre au laboratoire, surtout
pour des activités de courte durée, nest
pas un grand incitatif. Idéalement, il faudrait que
chaque classe soit équipée dordinateurs
comme cela est le cas dans cette classe de 3e secondaire de
l'École Les Compagnons-de-Cartier, à Sainte-Foy (cours de biologie). Je vous suggère de visiter
le site suivant : http://biolinux.levinux.org/ pour en apprendre davantage sur cette expérience
très intéressante.
Pounthioun Diallo (Université du Québec,
Montréal). Lintégration pédagogique
des technologies ne se fera pas directement comme on le désire;
de façon optimale, mais par détour, sur un long
laps de temps, au fur et à mesure où les technologies
simprégneront et simposeront dans la vie
éducative des enseignants et des élèves.
Paul Thériault (Nouveau-Brunswick). Dans létat
du Maine, aux États-Unis, une expérience menée
avec des ordinateurs portables au secondaire montre déjà
à quel point il est important dadapter la pédagogie
à lutilisation des technologies choisies. Les
modèles technico-pédagogiques devront évoluer
pour sadapter aux technologies du futur.
Claire IsaBelle (Moncton). De la formation continue
pour les enseignantes et les enseignants, oui, mais cette
formation doit avant tout être axée sur les besoins
humains et informatiques, afin de favoriser des apprentissages
significatifs avec les technologies. Je ne voudrais pas quune
telle formation soit axée uniquement sur des habiletés
techniques et quon oublie le volet pédagogique.
Cette formation peut être développée par
des équipes, mais elle ne doit surtout pas être
standardisée puisquil est fondamental quelle
réponde aux besoins spécifiques des milieux
socioculturels.
III : Constructivisme et technologies
font-ils toujours bon ménage?
Le 21 février 2003, l'équipe du REFAD, l'animatrice,
ainsi que quatre spécialistes, huit observatrices et
deux observateurs se sont donné rendez-vous «au
bout du fil» pour discuter du thème à
l'ordre du jour. Il sagit de madame Angéline
Martel et de messieurs Pierre-François
Coen, Gildard Haché et Michel
Aubé (spécialistes), ainsi que des observatrices
et des observateurs suivants : Mireille
Beaulieu-Caron, Anne Chartier, Nicole Lapointe, Martine
Lepire, Nicole Lirette-Pitre, Claire
Mainguy, Isabelle Savard, Denise
Vigneault, Alexandre Dumont et Claude
Potvin.
Pour les constructivistes, lapprentissage est un processus
actif de construction des connaissances alors que lenseignement
prend la forme dun soutien à ce processus de
construction et non dun simple processus de transmission
des connaissances. Les spécialistes invités
ont fait un inventaire des technologies informatiques de choix
pour créer des environnements dapprentissage
constructivistes. Les participantes et les participants se
sont ensuite demandé si, malgré toutes les possibilités
offertes par les technologies, suffisamment dénergie
est déployée pour développer des approches
pédagogiques centrées sur les apprenantes et
les apprenants. Ils se sont aussi demandé si le constructivisme
ne rend pas notre tâche et celle des apprenantes et
des apprenants plus lourde et plus complexe.
- Intervention de monsieur Pierre-François
Coen.
- Intervention de monsieur Gildard Haché.
- Intervention de monsieur Michel Aubé.
- Intervention de madame Angéline Martel.
- Période de discussion entre les spécialistes,
les observatrices et les observateurs.
1. Intervention de monsieur Pierre-François
Coen.
(Merci à monsieur Coen pour sa participation dans
lélaboration du compte rendu de son intervention.)
Monsieur Pierre-François Coen est responsable, depuis
plus de 5 ans, de la formation denseignantes et denseignants
(École Normale et Haute École Pédagogique),
ainsi que maître-assistant au département des
sciences de lÉducation de lUniversité
de Fribourg, en Suisse. Il est également professeur
de pédagogie musicale au Conservatoire de Fribourg.
(Pour en apprendre davantage sur monsieur Coen, veuillez cliquer
sur ce lien : http://www.unifr.ch/ipg/coen.html.)
Monsieur Coen a intitulé sa présentation «Socioconstructivisme
et technologie». Il a identifié six points dappui
sur lesquels les TIC peuvent agir dans un dispositif dapprentissage
constructiviste, puis a expliqué comment rendre possible
un changement de paradigme pédagogique instruction
vers construction. Il a enfin donné quelques pistes
et quelques exemples dans le cadre de la formation des enseignantes
et des enseignants.
Veuillez cliquer sur ce lien pour accéder aux aides
visuelles de cette présentation : http://www.unifr.ch/ipg/refad.pdf.
En préambule, monsieur Coen a souligné, en
reprenant les propos de Philippe Jonnaert (2003), que « le
socioconstructivisme nest ni une méthode, ni
un courant pédagogique [
]. Le socioconstructivisme
est un paradigme épistémologique de la connaissance ».
Cette perspective met bien en évidence le fait quil
ne peut y avoir des didactiques ou des logiciels socioconstructivismes
à proprement parler, mais bien plutôt des dispositifs
pédagogiques ou des situations dapprentissage
dans lesquels les apprenants peuvent construire leurs connaissances
à laide des technologies. Le modèle bicyclique
proposé aujourdhui permet en quelque sorte de
mieux identifier les différentes étapes ou les
passages obligés quun tel paradigme impose. Il
donne des points de repère qui balisent la réflexion
et laction du concepteur à lutilisateur.
Le modèle bicyclique.Le socioconstructivisme
postule en premier lieu le primat absolu du sujet connaissant.
Ce qui implique que lenseignante ou lenseignant
doit, dans un premier temps, identifier ce que le sujet connaît
déjà : ses représentations, ses connaissances
antérieures, ses théories implicites.
Et
cest seulement ensuite que lapprenante ou lapprenant
peut intégrer de nouvelles connaissances à travers
des expériences diverses. Cest le sens des deux
cercles du bicycle : OUT pour la phase extériorisation
des connaissances et des représentations et IN pour
la phase dimprégnation et dintégration
des connaissances nouvelles. (Voyez les diapositives 2 et
3 : http://www.unifr.ch/ipg/refad.pdf)
Le modèle bicyclique.
Le rôle de lenseignante ou de lenseignant
nest pas à négliger car cest lui
qui met en place des situations dans lesquelles les apprenantes
et les apprenants peuvent apprendre. Les différentes
étapes du bicycle sont orchestrées par lenseignante
ou lenseignant, même si les apprenantes et les
apprenants peuvent être impliqués dans leur élaboration.
En outre, léchelle temporelle du bicycle peut
varier et représenter trois semaines de travail, une
heure ou plusieurs mois.
- Étape 1. Lenseignante ou lenseignant
pose une question damorce qui aura pour but de situer
lapprentissage dans un contexte proche des apprenantes
et des apprenants. Cette question simple devrait, en quelque
sorte, allumer leurs représentations et les inciter
à mobiliser leurs ressources pour donner leur explication
ou déployer leur savoir-faire.
- Étape 2. Les apprenantes et les apprenants donnent
leur vision des choses, leur compréhension du phénomène,
etc.
- Étape 3. Cette étape présente une
première confrontation, des premiers échanges
entre apprenantes et apprenants sur les représentations.
Cette étape leur permet de consolider leurs représentations,
sils les partagent, ou au contraire (comme cest
souvent le cas), de déstabiliser ou même deffriter
sérieusement leurs convictions. Lenseignante
ou lenseignant capte toutes ces informations de la
façon la plus exhaustive possible.
- Étape 4. Lenseignante ou lenseignant
relance lapprentissage et crée véritablement
la dynamique de lapprentissage par une déstabilisation
plus sérieuse; une mise en mouvement (motus = motivation),
consécutive au déséquilibre produit
par une nouvelle question ou une situation problème.
Cette déstabilisation peut arriver également
par la confrontation des différentes représentations
des apprenantes et des apprenants.
- Étape 5. Cette étape est à proprement
parler le lieu des expériences dapprentissage.
Orchestrées par lenseignante ou lenseignant,
les situations permettent aux apprenantes et aux apprenants
de sapproprier les savoirs et den faire de vraies
connaissances viables dans la situation. Des dispositifs
variés peuvent intervenir : travail différencié,
collectif, en asynchronie temporelle, des moments où
lexpérimentation constitue lessentiel
des activités ou même des séquences
plus frontales.
- Étape 6. Cest le temps que lon donne
à lapprenante ou à lapprenant
pour objectiver ses apprentissages, pour analyser les traces
de sa progression ou de ses errances. Cest là
que se constituent le dossier dapprentissage, les
procédures dautoévaluation et la construction
dun savoir métacognitif. Cette analyse conduit
à létape 7.
- Étape 7. Cette étape apparaît comme
la formalisation individuelle de lintégration
des connaissances. Cette formalisation se fait par le constat
dun changement, dune évolution entre
les représentations initiales et les représentations
finales.
Six classes doutils. Après ce
bref rappel sur le socioconstructivisme, monsieur Coen a présenté
six classes dusages des technologies et a indiqué
comment elles peuvent sintégrer dans les différentes
étapes du bicycle. (Voyez les diapositives 4 à
6 : http://www.unifr.ch/ipg/refad.pdf.)
La
première classe doutils permet dentraîner,
dexercer des procédures. Tout en faisant allusion
aux logiciels de drill, de répétition, ou dentraînement,
monsieur Coen a mentionné quil faudrait néanmoins
privilégier les logiciels (ou les environnements) qui
permettent un entraînement moins mécanisé.
Par exemple, en favorisant lemploi de logiciels qui
donnent à lutilisateur la possibilité
de choisir les exercices à effectuer ou dautres
qui lui demandent le degré de certitude quil
accorde à la réponse. Il faudrait également
diversifier les feed-back, notamment par le renvoi
au contexte de lexercice.
La deuxième classe doutils permet de
tracer, denregistrer ou dactualiser la tâche.
Le travail dexplicitation du processus et la construction
des métaconnaissances peuvent être grandement
facilités par le recours aux traces de lactivité
(sous forme de protocole, de vidéo, denregistrements
sonores par exemple), ou par la réactualisation de
laction. Les technologies apportent sur ce plan un apport
propre que nul autre outil ne permet davoir. Monsieur
Coen mentionne quil a traité de ce sujet dans
sa thèse de doctorat (http://www.unifr.ch/ipg/coen.html).
La troisième classe doutils permet délaborer
ou de valoriser des productions. Pensons ici à toutes
sortes de progiciels comme les traitements de texte ou les
logiciels qui assistent les élèves dans la réalisation
de sites WEB. Lidée est de transmettre et de
rendre intelligible, par une communauté de savoir,
le travail effectué par les apprenantes et les apprenants.
En se conformant aux règles de présentation
et de distribution des connaissances, ils soumettent leurs
propres productions à la validation des autres (pairs
ou experts).
La quatrième classe doutils a trait aux
aspects de temps et despace. Autrement dit, aux outils
qui permettent de communiquer, de réduire les distances
ou de jouer avec le temps dans la communication asynchronique
notamment (clavardage, forum, courriel, vidéoconférence,
audioconférence, etc.).
La cinquième classe doutils représente
des outils qui sont en lien direct avec linformation
quelle quelle soit. Par exemple pour la rechercher,
la trier, lorganiser, la synthétiser. Pensons
aux moteurs de recherche, aux logiciels de traitement statistique,
aux bases de données, mais également aux produits
plus récents tels que WordMapper ou Tropes qui permettent
des approches plus qualitatives des contenus et de linformation.
La sixième classe doutils permet de questionner,
débranler ou de déstabiliser les conceptions
des apprenantes ou des apprenants. Pensons en priorité
à tous les logiciels de simulation, aux environnements
qui permettent de recréer des univers virtuels ou encore
aux outils de modélisation qui, à partir de
paramètres admis par lutilisateur, peuvent produire
des choses auxquelles ils ne sattend pas du tout.
Des usages multiples mais cohérents. Il ny a pas a priori de logiciels spécifiques
aux différentes étapes du modèle bicyclique.
Par exemple, le logiciel traceur peut tout aussi bien être
utilisé pour lanalyse réflexive à
la sixième étape, tout autant quà
la première étape comme question damorce.
Ce qui importe cest la cohérence de lutilisation
de TIC dans les différentes étapes du bicycle.
Dans ce sens, les critères de la grille dÉlisabeth
Murphy (constructivist cheklist) saccordent bien
aux étapes du bicycle. Cette liste de critères
est disponible dans Internet à ladresse suivante
:
http://www.stemnet.nf.ca/%7Eelmurphy/emurphy/cle4.html.
Notons que Madame Angéline Martel a traduit cette grille
dans un article intitulé « La transition
des instructivismes aux constructivismes par les technologies
de la communication au service de l'enseignement / apprentissage
à distance » : http://www.refad.ca/recherche/constructivisme/constructivisme.html.
Deux exemples (Voyez la diapositive 7 : http://www.unifr.ch/ipg/refad.pdf).
Le premier exemple présente un tableau danalyse
en composantes principales réalisé avec le logiciel
SPAD-T, à partir dun corpus lexical. Voici une
utilisation intéressante pour lenseignante ou
lenseignant qui veut traiter les représentations
de ses élèves. Il sagissait de demander
à de futurs enseignants et enseignantes à quoi
leur faisait penser le mot « évaluation »
selon quils étaient élèves ou stagiaires.
Le traitement manuel de ces données est très
laborieux, mais lopportunité des TIC est très
intéressante pour lenseignante ou lenseignant.
Lanalyse des représentations des apprenantes
et des apprenants, à laide dun logiciel
danalyse lexicométrique, permet de les «
voir » différemment ; de les traiter de façon
plus approfondie.
Le deuxième exemple présente une analyse qualitative
de textes écrits par des stagiaires, futurs enseignants
et enseignantes, dans un forum électronique. La technologie
(forum Internet) a permis dans un premier temps de préserver
les messages pour pouvoir identifier lordre chronologique
dapparition et le nombre de lectures. Mais plus encore,
il a permis deffectuer après coup une analyse
du discours. Cette analyse a conduit les apprenantes et les
apprenants à construire un regard critique de leur
discours et à effectuer une prise de conscience sur
les jugements quils pouvaient porter sur les situations
pédagogiques abordées.
En guide de conclusion, monsieur Coen
a souligné trois points :
- La posture socioconstructiviste nécessite des balises
et des points de repère, aussi bien pour les enseignantes
et les enseignants que pour les apprenantes et les apprenants.
Les différentes étapes du bicycle jouent ce
rôle et permettent de situer de façon plus
pertinente à la fois les gestes techniques de lenseignante
et de lenseignant, mais plus encore ses options de
base, ses conceptions de lapprentissage et finalement
son paradigme épistémologique de la connaissance.
- Les TIC ne sont pas en soi uni-usage (si on peut dire).
Elles peuvent être utilisées aussi bien par
lenseignante ou lenseignant que par les apprenantes
et les apprenants, à nimporte quel moment du
bicycle. Ne voir que les gestes accomplis par les uns et
par les autres est réducteur. Il convient donc de
voir dans quelle situation, dans quel dispositif lactivité
est accomplie. Monsieur Coen ne croit pas à lintégration
des dispositifs pédagogiques dans les technologies,
mais pense, par contre, que les technologies doivent sintégrer
de façon aussi différentes que possible dans
les dispositifs pédagogiques. En ce sens, lapport
technologique ne constitue quun élément
de la situation parmi beaucoup dautres. Parfois, il
la rend plus intelligible; parfois, il la complique : en
tout cas, il la questionne sur le plan même de lapprentissage.
- Il est nécessaire de sinterroger sur ce que
les technologies apportent réellement aux
apprentissages (et pas nécessairement à la
situation). En disant cela, monsieur Coen dit se centrer
aussi bien sur le mot « apport » (cest-à-dire
de quoi est constitué le plus de ce que lon
essaie de vendre aux utilisateurs), mais également
sur le mot « apprentissage ». Revenant
aux propos de Philippe Jonnaert cités au début
de son intervention, il mentionne que le socioconstructivisme
fait appel à trois dimensions : une dimension de construction (propre et interne à lindividu),
une situation orchestrée par lenseignante
ou lenseignant et des interactions entre la
situation et les apprenantes et les apprenants entre eux.
Partant de là, la position épistémologique
peut se clarifier et déterminer de façon fondamentale
les usages des technologies quelles quelles soient.
En quoi les technologies favorisent-elles véritablement
la construction des connaissances, en quoi enrichissent-elles
intelligemment la situation et en quoi permettent-elles
et diversifient-elles les interactions.
2. Intervention de monsieur Gildard Haché.
Monsieur Gildard Haché est président de Interactive
VR, à Dugas, au Nouveau-Brunswick, une entreprise qui
réalise des plates-formes tridimensionnelles, immersives
et multiusagers. Ces plates-formes favorisent la collaboration
constructive entre les apprenantes et les apprenants dans
une situation de formation à distance.
Monsieur Haché a intitulé sa présentation
« Le constructivisme et les mondes virtuels ou
comment une démarche éducative dans un environnement
3D peut aider à bâtir des connaissances durables ».
Il a illustré sa présentation par des aides
visuelles. (Cliquez ici pour y accéder : www.gildardhache.com.)
Les mondes 3D immersifs sont des reproductions d'un espace
réel. Ces espaces étant créés
en trois dimensions (profondeur, largeur, longueur), on peut
donc y « circuler » (à droite,
à gauche ou en profondeur). Il est possible, par exemple,
dentrer dans une maison, dans un édifice ou dans
une salle de classe. À cet espace, on peut ajouter
des objets (volumes) qui peuvent être utilisés
lors dactivités collaboratives. Lors dactivités
pédagogiques, les apprenants peuvent se rencontrer
dans cet espace en représentation d'acteurs guidés.
(Voir
la page écran 2.)
LInternet semble être la forme de communication
privilégiée en formation à distance et
deviendra probablement le seul moyen de communication dans
lavenir. Les mondes 3D doivent donc être accessibles
par Internet. Pour que les apprenants puissent participer
à une expérience sociale collaborative efficace,
les mondes 3D doivent inclure des rencontres synchrones (multiusagers)
tout en offrant un espace de travail calqué sur la
réalité (immersif). La représentation
de la présence des apprenants dans ces mondes 3D doit
aussi leur permettre de se distinguer les uns des autres.
(Voir
la page écran 3.)
Lavantage principal de ce type de plate-forme est doffrir
aux apprenants un environnement de travail ressemblant à
la réalité. La représentation des tables,
des pupitres, du tableau ou de tout autre objet ressemblant
à la réalité leur permet de se sentir
plus à laise et de ne pas être isolés.
(Voir
la page écran 4). La reproduction d'un contexte
particulier peut aider les apprenants à se rapprocher
de la situation réelle où les symboles, associés
à ce même contexte, sont présents. Il
est possible, par exemple, de représenter un quartier
chinois comme espace de travail pour des activités
sur l'histoire de la Chine ou encore la réception dun
hôtel pour une activité de jeu de rôle
dans le domaine de lhôtellerie.
Si nous comparons les mondes 3D à dautres environnements
éducatifs synchrones, nous en comprenons tous les avantages.
À titre dexemple, le clavardage et l'audioconférence
ne permettent pas la communication d'expressions non verbales
alors quelles constituent une part importante de la
communication. Pour sa part, la vidéoconférence
ne donne pas limpression aux apprenants dêtre
ensemble dans le même contexte spatial. Grâce
aux acteurs guidés, les mondes 3D offrent des représentations
humaines interactives intéressantes. Même si
dans la plupart des cas, il est impossible de représenter
exactement chacun des apprenants, chacun des acteurs guidés
peut être différent. Lors dune activité
collaborative synchrone, chacun des apprenants fait partie
du même contexte spatial (virtuel); ce qui est unique
aux mondes 3D. (Voir
la page écran 5.)
Puisque les mondes 3D sont « multiusagers »,
ils incitent beaucoup les apprenants à travailler en
mode synchrone; ce qui augmente les possibilités de
contacts sociaux et favorise les échanges constructifs.
(Voir
la page écran 6.)
3. Intervention de monsieur Michel Aubé.
Monsieur Michel Aubé est professeur agrégé
à la Faculté déducation de lUniversité
de Sherbrooke. Pour en apprendre davantage sur monsieur Aubé,
notamment ses intérêts de recherche et ses publications
récentes, veuillez cliquer sur ce lien : http://www.usherbrooke.ca/educ/personnel/corps/maube.html.
Monsieur Aubé a intitulé sa présentation
« Comment exploiter au mieux les TIC à distance
dans une perspective socio-constructiviste ». Monsieur
Aubé a abordé ce thème de façon
très concrète à partir d'un projet collaboratif
déjà en marche dans des classes du Québec
et de la France. Intitulé : « Le Monde de
Darwin » (http://darwin.cyberscol.qc.ca).
______________________________________________________________________________
« Le monde de Darwin » s'inscrit au
sein du projet Cyberscol (http://cyberscol.qc.ca)
qui vise à offrir aux enseignants et aux enseignantes
un répertoire d'activités pédagogiques
couvrant éventuellement l'ensemble du curriculum du
primaire et du secondaire. Ces activités y sont regroupées
par « Mondes », selon le champ disciplinaire
abordé. Par exemple, « le Monde de Félix
et Gutenberg » propose des ensembles complexes
d'activités sur la langue et l'écriture, alors
que « Le Monde de Mendeleïev et Galileo »
rassemble des projets portant sur la chimie et la physique.
« Le monde de Darwin » a pour objectif
d'amener de jeunes enfants (8-14 ans) à développer
et à exercer une pensée rigoureuse, à
la manière des scientifiques, en exploitant les ressources
des TIC pour favoriser leur insertion dynamique au sein d'une
communauté de chercheurs adultes. L'objectif principal
du projet porte sur l'acquisition d'une pensée scientifique
et rigoureuse par les jeunes apprenants. Il repose sur la
mise en place d'un contexte de recherche significatif pour
de jeunes élèves qui puisse correspondre, au
moins sur trois points essentiels, à celui qui existe
pour les chercheurs scientifiques adultes.
Monsieur Aubé a présenté les principes
qui sous-tendent cette approche, les outils d'encadrement
et de réalisation qui sont disponibles pour les enseignants
et les élèves, et la façon dont un tel
dispositif permet de rencontrer les principes énoncés.
Il a souligné le caractère collaboratif et socio-constructiviste
de l'approche adoptée, l'efficacité du dispositif
proposé pour favoriser le transfert des connaissances
acquises et le potentiel motivationnel qu'une telle démarche
peut offrir aux jeunes apprenants. Les établissements
qui désirent utiliser le site web peuvent en faire
la demande à monsieur Aubé qui en autorise lutilisation
à certaines conditions (le choix de lanimal à
«adopter» par la classe, par exemple, etc.). Laccès
au site est gratuit. « Le monde de Darwin »
nest disponible quen français mais pourrait
être traduit en collaboration avec les établissements
intéressés.
Pour en apprendre davantage sur « Le monde de
Darwin », veuillez consulter cet article :
http://fc.educ.usherb.ca/~michel.aube/Darwin-General.html.
4. Intervention de madame Angéline
Martel.
(Merci à madame Martel pour sa collaboration dans
lélaboration du compte rendu de son intervention.)
Madame Martel est professeure de sociolinguistique et de
didactique des langues à la Télé-université
du Québec et rédactrice en chef de la revue
électronique DiversCité Langues (http://www.uquebec.ca/diverscite).
Madame Martel a beaucoup travaillé sur les pédagogies
constructivistes et elle est en train de préparer une
méthode multimédia avec une approche constructiviste
et interculturelle. Pour en apprendre davantage sur Madame
Martel, notamment sur son parcours professionnel et sur ses
publications, veuillez cliquer sur le lien suivant : http://www.amartel.net.
Lintervention de madame Martel avait pour objectif
de lier les approches éducatives que lon appelle
les constructivismes avec leur raison dêtre dans
la construction des sociétés. Elle avait également
pour objectif de permettre une approche critique qui éveillerait
à la compréhension dun discours constructiviste
mettant en uvre des pratiques instructivistes.
Une mise en organisation. Madame Martel a invité
les participantes et les participants à consulter le
tableau 1 dun de ses articles intitulé « La
transition des instructivismes aux constructivismes par les
technologies de la communication au service de l'enseignement/apprentissage
à distance » (http://www.refad.ca/recherche/constructivisme/constructivisme.html).
Ce tableau, fruit danalyses et de recherches depuis
cinq années, explicite les diverses dimensions des
approches constructivistes et instructivistes. Sur le plan
des définitions, les approches constructivistes se
rapportent à un paradigme éducatif qui postule
que lapprenant construit sa propre interprétation
des événements et de linformation. Les
connaissances ne sont pas figées une fois pour toutes.
Des tâches et des projets authentiques sont considérés
comme étant motivants. La collaboration est constante.
Par contre, les approches instructivistes se réfèrent
aux modes éducatifs traditionnels basés sur
le positivisme. Elles tentent de cultiver chez lapprenant
des informations et des connaissances vues comme « vraies »
et sont pré-construites indépendamment de lapprenant,
de sa situation et de sa culture.
Madame Martel a ensuite mentionné quelques références
sur les constructivismes (Cliquez ici pour y accéder). Elle avait également placé
ces références, avant laudioconférence,
dans une classe de Nicenet (http://www.nicenet.net/),
un site public gratuit au service de tous les enseignants
et enseignantes sur lequel elle avait dailleurs convié
les participantes et les participants avant laudioconférence.
Il est notamment possible de déposer sur Nicenet des
documents, dorganiser des forums de discussion et de
faire connaître les horaires et les travaux à
réaliser.
Quel type de société voulons-nous construire
ensemble? Madame Martel a fait le lien entre les constructivismes
et les sociétés que ces approches tentent de
construire par léducation en posant la question
suivante : quel type de société voulons-nous
construire ensemble ? Afin de se donner des balises danalyse,
elle a présenté deux paradigmes idéologiques
contemporains qui saffirment de plus en plus à
la base de nos pensées et de nos actions. Il sagit
dune part des idéologies de la concurrence (compétition
et compétitivité) qui divisent les humains et
cultivent des pratiques de survie des plus forts. Ce paradigme,
sous ses variantes idéologiques, tend à substituer
« individualité » pour concurrence
inévitable.
Une poussée de plus en plus articulée forme
graduellement un paradigme de solidarité que de nombreuses
manifestations contemporaines tentent de mettre en uvre.
Ce paradigme réfute la notion de survie du plus fort
et tente plutôt de protéger les moins nantis
de nos sociétés par des actions de collaboration
et de coopération. (Cliquez sur le lien suivant pour
en apprendre davantage sur ces paradigmes : http://www.linguapax.org/congres/taller/taller4/Martel.html.)
Madame Martel a conclu cette section en indiquant que ces
paradigmes sont souvent exprimés de manière
ambivalente dans les discours et dans les actions. Cest
ce qui permet dexpliquer que nos sociétés
soient elles-mêmes ambivalentes par rapport à
la solidarité et à la concurrence. Une distinction
claire entre les deux et une remise en question des prémisses
prises pour acquises est lun des buts de léducation,
dans une perspective constructiviste. À ce titre, lhypothèse
de base à considérer serait que les instructivismes
tendent à construire des sociétés plus
hiérarchiques et concurrentielles alors que les constructivismes
sorientent vers le développement de sociétés
solidaires.
Comment vivre les constructivismes? Madame
Martel a ensuite posé la question « Comment
vivre les constructivismes? ». Pour amorcer des
pistes de réflexions sur ce sujet de grande importance
lorsque lon est enseignant et enseignante et que lon
a la responsabilité de la formation des autres, elle
invite les participantes et les participants à lire
le texte de Martin Dougiamas (http://dougiamas.com/writing/constructivism.html).
Dougiamas explique notamment les diverses tendances, complémentaires
et additives, en constructivisme. Il sagit du :
- « trivial constructivism »
ou celui qui na pas de vision sociale mais une vision
«psychologisante» et personnelle;
- constructivisme radical qui mise sur ladaptation
dynamique de chaque interprétation de lexpérience;
- constructivisme social qui invite les individus
à la participation collective de constructions conjointes
et communes;
- constructivisme culturel qui montre comment les
connaissances historiquement construites agissent comme
influences culturelles;
- constructivisme critique qui vise à réformer
individuellement et collectivement les autres dimensions
des constructivismes en fonction de principes et de valeurs
choisis.
Dougiamas conclut que le constructivisme est létablissement
et le maintien dun langage et dun moyen de communication
entre enseignants et apprenants.
Pour conclure son exposé, Madame Martel a fait part
aux participantes et aux participants que sa contribution
à latelier avait surtout pour but de présenter
des ressources que chacune et chacun pourra exploiter à
sa convenance dans son contexte et selon ses intérêts
et ses expériences.
5. Période de discussion entre
les spécialistes, les observatrices et les observateurs.
Nicole Lirette-Pitre (Université de Moncton, Nouveau-Brunswick).
Merci aux spécialistes pour toute linformation
quils ont mise à notre disposition dans le cadre
de cette audioconférence (documents disponibles dans
Internet, etc.). Cela est très utile, notamment lorsquon
est, comme moi, inscrite au doctorat.
Anne Chartier (Télé-université à
Québec). Adopter une posture constructiviste est
un défi car notre réflexe est souvent dadopter
une approche plutôt linéaire et de vouloir donner
à lapprenant un bagage quil va terminer
le plus facilement et le plus rapidement possible. Quels conseils
les spécialistes nous donnent-ils, quelles balises
nous proposent-ils pour nous assurer dadopter une démarche
constructiviste sans en dépasser les cadres?
Michel Aubé (Université de Sherbrooke, Québec).
Il ny a pas de « bonne » façon
dêtre socioconstructiviste. Le socioconstructivisme
est une «posture» : on adopte une position parce
quon reconnaît, quon croit que les individus
quon essaye de former ont déjà acquis
des connaissances et que les nouvelles connaissances apparaissent
en construisant sur ce qui existe déjà. Ceci
se fait en interaction, en échange et en communication
avec dautres personnes qui construisent elles aussi
des connaissances. Nous devons prendre en compte ces connaissances,
les activer et mettre les apprenants dans des situations où
ils ont loccasion non seulement de travailler sur des
tâches quon leur donne, mais de communiquer à
dautres personnes et de traduire ce quils sont
en train délaborer et de construire.
Angéline Martel (Télé-université
à Montréal, Québec). Le meilleur
test de cette posture douverture est de se demander
constamment si ce que nous sommes en train de faire va aider
les apprenants à construire leurs propres connaissances.
Pierre-François Coen (Université de Fribourg,
Suisse). Il faut faire preuve de souplesse, construire
un rapport au savoir particulier, différent de celui
auquel nous sommes habitués. Les apprenants sont eux-mêmes
constructeurs dun savoir partagé. Je suis toujours
un peu réticent à la notion de scénario
pédagogique car pour moi un scénario est associé
au cinéma et il y a peu de place pour improviser. Je
préfèrerais parler dimprovisation pédagogique.
Michel Aubé (Sherbrooke). Pour pouvoir improviser,
il faut toutefois posséder un grand répertoire;
un peu comme au théâtre. Lire beaucoup et avoir
imaginé plusieurs simulations de plusieurs situations,
etc. Certains socio-constructivistes affirment ne pas avoir
besoin de livres. Cela est plutôt étrange car
dans tout domaine (ébénisterie ou construction
mentale), pour construire, il faut disposer de matériaux,
doutils et souvent aussi de plans de construction. Plus
nous disposons dexemples, plus limagination est
sollicitée pour supporter le travail.
Angéline Martel (Montréal). Lorsquon
est bien préparé, une fois dans la situation
dapprentissage, on peut se délester des plans
même sils sont toujours là
en arrière-plan.
Alexandre Dumont (Université dOttawa, Ontario). Monsieur Aubé, êtes-vous toujours en accord avec
ce que vous avez écrit dans votre article publié
en 1996, intitulé « Sur lautoroute
électronique, les voyages formeront-ils la jeunesse? ».
(http://perso.cyberscol.qc.ca/michel.aube/Textes/ViePedagogique-1996.html).
Vous y affirmiez notamment que
« À contre-courant des postulats de
base de la science cognitive contemporaine - qui a pourtant
contribué à les produire - ces outils risquent
en effet de renforcer chez les enseignants et les enseignantes,
tout comme chez les parents et chez les élèves,
des attitudes et des comportements complètement à
l'opposé à la fois de l'approche constructiviste
et de l'approche socio-cognitive. Ils accentuent en effet
cette idée que les connaissances existent complètement
par elles-mêmes «à l'extérieur»
des individus, comme un paysage à parcourir et à
visiter, plutôt que comme des processus dynamiques
à construire dans la tête des apprenants. Ils
évacuent la notion de relation pédagogique
dans l'apprentissage, et donnent l'impression que l'interaction
entre sujets apprenants reste superflue dans l'élaboration
de l'identité et de la structure cognitive des élèves. »
Michel Aubé (Sherbrooke). Dans cet article,
je faisais surtout une mise en garde contre la valeur inconditionnellement
positive de ce genre doutils. Je présentais à
la fois les risques et les mérites de ces outils. Chaque
fois quil arrive de nouveaux outils, ceux-ci ne sont
pas parfaits : ils dépendent de la vision de la personne
qui les a produits, du contexte dans lequel elle les a produits
et des moyens dont elle disposait. Internet est une démocratisation
non seulement dans laction de savoir mais aussi dans
la production des savoirs. Le savoir utilisé socialement
ne peut cependant pas faire léconomie dune
validation qui se fait dans un processus socioconstructiviste.
Ce qui est déposé dans Internet ne traverse
pas les cribles de validation collective. Lorsquon publie
un livre ou un article, ceux-ci sont critiqués et validés
avant dêtre publiés. Sur Internet, il suffit
dun code daccès pour déposer des
productions. Il est donc essentiel déduquer nos
apprenants à ne pas déposer nimporte quoi
et à se sentir responsables de leurs productions. Je
pense aussi que lorsquon place des choses sur un site
web, tout est «à plat»; au même niveau.
Si on na pas un dispositif pédagogique qui structure
et organise les connaissances, on donne limpression
que tout se vaut.
Gildard Haché (Interactive VR, Dugas, Nouveau-Brunswick). Nous navons pas encore vraiment développé
de cours dans un environnement 3D, mais cela sest fait
en Europe et aux États-Unis. Nous y avons toutefois
organisé des rencontres et des échanges. Un
monde 3D qui noffre pas doutils de collaboration
adéquats pour les usagers ne pourra pas supporter une
approche constructiviste. Nous avons constaté que chacun
des participants se sentait au même endroit, dans le
même contexte, la même salle et y voyait les mêmes
choses. Si nous nous étions rencontrés par vidéoconférence,
nous aurions vu des endroits et des contextes différents.
Lenvironnement 3D peut être modifié selon
le besoin et le contexte de formation. Il est possible, par
exemple, de «meubler» lenvironnement 3D
de meubles, dobjets et de peintures spécifiques
à la culture des apprenants. Cest pourquoi le
contenu doit être indépendant de la structure.
Lenvironnement 3D est une métastructure, tout
comme lest une salle de classe traditionnelle. La classe
contient les contenus. Les contenus ne sont pas attachés
à la structure. Si je déménage, je peux
prendre avec moi mes tableaux sans modifier la structure.
Si le contenu change, la structure na pas à être
changée.
Michel Aubé (Sherbrooke) Tout ce travail de
recherche sur les mondes 3D est intéressant. Nous sommes
à laube de ces développements. Nous commençons
à peine à exploiter le C (communication) des
TIC. Les mondes 3D contribuent à réduire la
sensation de distance entre les apprenants. Jai lu dans
des recherches que, si on représente un ensemble de
personnes qui sont en train déchanger (par exemple,
sur lécran, un ensemble dicônes qui
représentent chacun des participants), la disposition
des icônes (des personnes virtuelles) détermine
le type dinteraction. Par exemple, les personnes (virtuelles)
représentées par des icônes éloignées
dans la salle, communiquent moins que celles dont les icônes
sont rapprochées.
Un autre commentaire à propos de ce qua dit
monsieur Coen, au sujet de limportance de permettre
aux apprenants de publier leurs productions et de les mettre
en valeur. Dans « Le monde de Darwin »
nous avons accordé une part importante à la
mise en valeur des productions des élèves. Si
nous voulons rendre les apprenants socialement responsables
de leurs connaissances, nous devons leur permettre de les
mettre en valeur de façon attrayante (les publier,
les éditer, etc.). Aussi, si les élèves
nont pas la possibilité déchanger
avec des chercheurs de bon niveau, nous nobtiendrons
pas la même motivation, ni la même qualité
de production. Tous les outils utilisés permettent
daméliorer la production des élèves.
Même chose pour la recherche dinformation avec
les moteurs de recherche, bien que les élèves
apprennent aussi à utiliser dautres sources dinformations
: bibliothèques scolaires et municipales, centres dinterprétation
de la nature, zoo, émissions de télévision
portant sur la nature, département de biologie des
universités, etc.
Enfin, jai un petit malaise à propos de lopposition
radicale que madame Martel fait entre socioconstructivisme
et instructivisme, entre valeurs ascendantes et descendantes,
coopération et compétition. Il me semble que
les choses ne sont jamais aussi tranchées. La coopération,
par exemple, na du sens que dans un monde où
il y a une compétition. Plutôt que dêtre
en opposition, on peut essayer de voir quel profit on peut
tirer dun point de vue que lon ne privilégie
pas mais qui offre quand même des ressources utilisables.
Angéline Martel (Montréal). Le malaise
est le début dune autre compréhension.
Trancher les choses entre collaboration et concurrence est
fait à dessein afin de mieux comprendre ces deux notions.
Dans notre société on a trop largement mis laccent
sur la nécessité de la compétition et
de la concurrence. Cest devenu une sorte dair
quon respire sans voir que, peut-être, on peut
vivre sans une concurrence outrancière (lindividualité
nest pas une concurrence). Je ne suis pas daccord
avec lidée de coopération qui na
pas de sens sans la compétition. Voilà un grand
débat, non seulement de société mais
aussi planétaire.
Laudioconférence sest terminée
par une longue discussion entre les spécialistes sur
cette notion de compétition et de coopération.
IV : Gros plan sur les plates-formes
et les portails
Le 14 mars 2003, l'équipe du REFAD, l'animatrice,
trois spécialistes, quatre observatrices et quatre
observateurs s'étaient donné rendez-vous « au
bout du fil » pour discuter du thème à
l'ordre du jour. Il sagit de messieurs Patrick
Chevalier, Sébastien Rock et Yannick Sadler (spécialistes),
ainsi que des observatrices et des observateurs suivants : Martine Chomienne, Danielle
Chiasson-Duguay, Carole Émard; Isabelle Vachon, Denis
Demers; Michel Gendron, Jean-Paul
LItalien et Bruno Poellhuber.
Les plates-formes et les portails semblent répondre
à des besoins techniques, pédagogiques et organisationnels,
notamment au désir daméliorer les pratiques
pédagogiques et de rentabiliser les formations. En
étant «interopérables», les plates-formes
permettent, par exemple, de réutiliser des modules
de formation élaborés sur dautres plates-formes
ou dans dautres contextes, de définir des modèles
pédagogiques types ou déchanger des informations
de gestion sur les apprenantes et les apprenants. Les participantes
et les participants ont prolongé la discussion amorcée
en 2001-2002, lors de la première Table nationale francophone
de concertation technique, en traitant notamment des questions
suivantes : choix dune plate-forme en français,
adoption dune plate-forme existante ou élaboration
de notre propre plate-forme, licences dexploitation
(coûts, acquisition, licence provinciale, etc.), création
dalliances (comités inter-institutionnels, inter-provinciaux),
autres options envisageables, etc.
- Quelques définitions et synonymes
bien utiles!
- Intervention de monsieur Patrick Chevalier.
- Intervention de monsieur Sébastien
Rock.
- Intervention de monsieur Yannick Sadler.
- Période de discussion entre les spécialistes,
les observatrices et les observateurs.
1. Quelques définitions et synonymes
bien utiles !
Tentons de nous y retrouver un peu dans labondance
de termes utilisés dans cette audioconférence
et, bien sûr aussi dans les textes publiés sur
le sujet. Laissons donc le grand dictionnaire terminologique
(Office de la langue française : www.granddictionnaire.com/_fs_global_01.htm)
nous éclairer et nous permettre, peut-être, de
« parler le même langage», de préférence
en français ! Profitons-en pour recueillir au passage,
quelques explications supplémentaires.
Code source libre (Synonymes : code source
ouvert ; code source accessible. En anglais : open source)
Code source que l'on rend disponible gratuitement pour qu'il
puisse être modifié et redistribué, dans
un contexte de développement communautaire.
e-learning (synonymes : online learning, eLearning,
virtual learning, apprentissage en ligne)
Quasi-synonymes : telelearning; distance learning.
Variante graphique : on-line learning.
Logiciel libre (synonyme : logiciel ouvert.
En anglais : free software). Logiciel livré
avec son code source de manière qu'il puisse être
copié, modifié et redistribué, évoluant
ainsi de façon continue vers une version plus perfectionnée,
dans un contexte de développement coopératif
et communautaire. Le concept de « logiciel libre »
est issu de la Free Software Foundation (FSF) (littéralement,
Fondation pour le logiciel libre) dont le fondateur et président,
Richard Stallman, soutient que l'utilisation des logiciels
à des fins non commerciales ne devrait pas être
soumise à des restrictions. Bien que cette vision des
choses soit difficilement conciliable avec la commercialisation
des logiciels, l'idée du développement coopératif
et communautaire qui sous-tend l'évolution des logiciels
libres est, en revanche, de plus en plus populaire.
Malgré certaines similitudes, il ne faut pas confondre
le logiciel libre (free software) avec le gratuiciel
(freeware), le partagiciel (shareware) et le
publiciel (public domain software). Ici, free signifie « libre » (« sans contrainte »)
et non « gratuit », même si, à
l'heure actuelle, la plupart des logiciels libres sont distribués
gratuitement ou à un prix dérisoire. Le logiciel
libre est également protégé par des droits
d'auteur. Le système d'exploitation libre Linux (du
nom de son premier concepteur, le Finlandais Linus Torvalds,
et du système Unix qui est à son origine) et
le serveur Web Apache (qui tire son nom de l'expression a
patchy server) sont deux exemples de logiciels libres.
On emploie également le terme logiciel ouvert, parce
que le code source est rendu public.
Plate-forme (ou plateforme). Structure matérielle
d'un système informatique, principalement basée
sur le type de système d'exploitation utilisé.
Par exemple, un ordinateur IBM fonctionnant avec le système
d'exploitation DOS constitue une plate-forme. Ce même
ordinateur IBM, fonctionnant avec le système d'exploitation
UNIX, constitue une autre plate-forme.
Les termes plate-forme et environnement sont souvent utilisés
indifféremment.
Système d'exploitation libre. Système
d'exploitation qui est livré avec son code source de
manière qu'il puisse être copié, modifié,
redistribué, évoluant ainsi de façon
continue vers une version plus perfectionnée, dans
un contexte de développement coopératif et communautaire.
Le système Linux est l'exemple du système d'exploitation
libre. Il est à l'origine de l'enthousiasme que suscitent
actuellement les logiciels libres, dans le monde de l'informatique.
Comme le terme anglais operating system est souvent abrégé
en « OS », on trouve parfois, en français,
la forme « OS libre » pour parler d'un système
d'exploitation libre
2. Intervention de monsieur Patrick Chevalier.
Monsieur Patrick Chevalier travaille dans le domaine de la
formation depuis une quinzaine dannées. Il a
déjà été directeur du CNAM, le
Conservatoire national des arts et métiers (http://www.cnam.fr/)
où il a eu loccasion daider des régions
à mettre en place des systèmes de formation
à distance. Aujourdhui, monsieur Chevalier est
directeur du développement de l'Institut européen
du e-learning (EIfEL : http://www.eife-l.org/)
et consultant pour ASKA (http://www.aska.fr/),
un cabinet spécialisé en e-learning. Monsieur
Chevalier mentionne quil a eu loccasion de rencontrer
monsieur Jean-Paul LItalien il y a quelques années
à Edmundston.
 
Après avoir rapidement présenté son organisation (EIfEL),
monsieur Chevalier a identifié les principales caractéristiques
et les grandes fonctions des plates-formes. Il a ensuite fait
un survol d'une étude réalisée par EIfEL : http://www.eife-l.org/solutions/default.htm.
« Cette étude effectue une présentation assez complète
des fonctionnalités, de la mise en oeuvre et de l'intégration
technique des plates-formes. Sans entrer dans le détail pour
chacune des plates-formes, l'étude indique tous les points
à considérer avant d'arrêter son choix sur l'une ou l'autre
solution. C'est un outil réaliste. » (Thot).
Les
plates-formes (Learning Management System, en anglais).
Les plates-formes sont constituées dune base
de données qui peut être supportée par
différents progiciels. Ces données comprennent
lensemble des cours, des modules de formation, des participants
et des acteurs, ainsi que lensemble des événements.
La base de données permet denregistrer et de
restituer cet ensemble. La plupart du temps, ces données
peuvent être traitées sur des bases ORACLE, SQL,
etc.
Les plates-formes sont également constituées
de procédures daction et de consultation. Cette
partie est plus ou moins paramétrable, cest-à-dire
quil est possible de modifier les procédures
en fonction de lentreprise ou de lorganisme qui
utilise la plate-forme. Chez IBM, par exemple, chaque fois
quun employé veut suivre une formation, il doit
en faire la demande à son responsable hiérarchique.
Dès quil se pré-inscrit à une formation
se trouvant dans la base de données, son responsable
hiérarchique, lui aussi inscrit dans la base de données,
est immédiatement informé de sa demande. Il
peut alors lui envoyer rapidement son autorisation par courriel
ou à laide dun formulaire.
La plate-forme peut communiquer avec divers éléments
extérieurs : des informations (sur les apprenants,
par exemple), des outils (des documents pédagogiques,
par exemple) et des ressources humaines (les tuteurs, par
exemple).
Cette architecture peut être retrouvée dans
la plupart des plates-formes analysées dans létude
dEIfEL.
 
LÉtude réalisée par EIfEL présente
tout dabord une description dune trentaine de
plates-formes (Thot en a répertorié 235 !),
puis des tableaux comparatifs de leurs caractéristiques
essentielles (environ 150 pages!). Cette étude est
mise à jour en permanence en fonction des demandes.
Cette année, par exemple, les plates-formes en open
source (code source libre) ont été ajoutées
à létude.
Un vocabulaire bien... défini. Un vocabulaire
bien précis a été utilisé pour
comparer un même objet dans plusieurs plates-formes.
Par exemple, la plupart des plates-formes disposent dun
agenda (ou prétendent en avoir un). Toutefois, dans
certains cas, il sagit simplement dun formulaire
sur lequel il est possible de prendre des notes. Ce type de
dispositif qui ne permet pas aux différents intervenants
de communiquer entre eux, de consolider des informations provenant
de plusieurs sources ou au tuteur de fixer des rendez-vous,
nest donc pas considéré comme étant
un agenda dans notre étude.
9 tableaux et 4 critères. Les deux illustrations
suivantes indiquent quels éléments ont été
comparés entre les plates-formes, ainsi que les critères
de choix. Aux trois critères identifiés sur
cette illustration, il faut ajouter la complexité des
processus à gérer. Par exemple, le processus
pédagogique implique-t-il beaucoup dopérations
et de communications entre les gens? Alors, dans ce cas, tout
doit être géré automatiquement.
 
Les grandes fonctions des plates-formes
 
A lorigine, les plates-formes sont des logiciels dorganisation
et de suivi de parcours pédagogiques, avec communication
asynchrone, puis synchrone (support des apprentissages). Ces
capacités se sont ensuite élargies vers dautres
domaines : gestion de loffre de formation, processus
de conception de loffre de formation et pilotage de
la formation. Aujourdhui, dans les grandes entreprises,
les plates-formes jouent un rôle de marché de
la formation, en lien avec la demande : inscriptions, processus
dentrée et de sortie des formations, etc. Les
plates-formes permettent dautomatiser toutes les tâches
en ayant à la fois la possibilité dindividualiser
et de traiter des nombres importants.
Mentionnons enfin quaucune des plates-formes étudiées
par EIfEL ne peut assurer toutes les fonctions énumérées
ci-dessus. Par exemple, WebCT est très axée
sur la gestion des activités pédagogiques, alors
que dautres plates-formes, Aspen par exemple,
sont plus axées sur lorganisation et la gestion
des moyens.
Pour éviter de commettre des erreurs !
Une organisation (entreprise, établissement scolaire,
etc.) fait souvent lacquisition dune plate-forme
en pensant que « cest pour la vie ».
Après avoir réuni un grand nombre dexperts
et consacré bien du temps à arrêter ce
choix, elle se rend compte, après un an ou deux, que
ses besoins ont évolués. Il vaut donc mieux
passer par une étape-pilote en ayant en tête
que lon modifiera probablement son choix plus tard.
Une plate-forme se situe dans un ensemble dautres logiciels
(administration, portail, etc.). Toute organisation a donc
intérêt à distinguer trois grands outils
: loutil pédagogique (pour gérer les contenus
et la documentation), loutil administratif et loutil
de relation avec les partenaires et les clients. Ce dernier
outil est en fait un portail faisant office de place de marché.
La plate-forme pédagogique peut difficilement assumer
cette fonction. En fait, il est difficile de trouver un outil
qui puisse à la fois assumer ces trois grandes fonctions
même si certaines plates-formes le prétendent.
3. Intervention de monsieur Sébastien
Rock.
Monsieur Sébastien Rock est enseignant-développeur
à la Division scolaire francophone no. 310, en Saskatchewan,
ainsi que coordonnateur du Réseau fransaskois d'éducation
et de communication à distance (http://www.dsf.sk.ca/rfecd/).
Monsieur Rock est également membre du conseil dadministration
du REFAD et coordonnateur de lAssociation provinciale
des enseignantes et des enseignants des écoles fransaskoises.
Monsieur Rock a relaté aux participantes et aux participants
les expériences de son organisation avec différents
types de plates-formes et leur a fait part des raisons qui
lont amené à comparer les fonctions et
les caractéristiques de sept dentre elles. Monsieur
Rock a terminé son exposé par une recommandation
au RUFHQ,
le Regroupement des universités de la francophonie
hors Québec.
En préambule, monsieur Rock a insisté sur limportance
de mettre à lessai une plate-forme (étape-pilote)
avant son acquisition finale. Aussi, selon lui, même
si la distinction entre une plate-forme, un portail ou un
système est importante, il semble que nous nous dirigeons
vers une intégration de plus en plus complexe de tous
ces éléments.
Petits mais créatifs. Même si
nous appartenons à divers réseaux, dont le réseau
ATRIUM qui comprend environ 12 000 intervenantes, intervenants
et élèves de l'ouest et du nord canadien, notre
division scolaire francophone n'est qu'un petit noyau francophone
en Saskatchewan. Nous sommes donc à la fois un «petit»
consommateur, avec des moyens financiers qui ne sont pas énormes,
et nous travaillons avec des partenaires qui ont tous des
besoins et des priorités qui leur sont propres.
Un autre problème rencontré dans notre démarche
et dans notre processus décisionnel est dêtre
confrontés à une réalité corporative.
Développer de lexpertise ou collaborer avec dautres
partenaires est parfois lent et compliqué. Nous éprouvons
des difficultés à trouver des outils de gestion
(contenus, formation, apprentissage). Même si nos administrateurs
voient les avantages financiers à acquérir de
tels outils, ils ne peuvent y consacrer beaucoup de moyens
financiers, dénergie et de ressources. Pour résoudre
notre problème, nous avons décidé dévaluer
différentes plates-formes qui pourraient convenir à
nos besoins, particulièrement à nos moyens financiers
et à notre désir de communiquer en mode synchrone.
Le tableau 1, plus loin, présente une synthèse
des fonctions étudiées pour chaque plate-forme.
Ce tableau na pas de base scientifique, mais il est
assez exhaustif quant aux obstacles à franchir pour
établir une relation à distance à laide
dune plate-forme (besoins, langue, service, hébergement,
etc.).
Histoires de plates-formes.
Comme bien des établissements, nous avons commencé
avec WebCT. Les coûts dutilisation ayant considérablement
augmenté, nous avons cessé dutiliser cette
plate-forme pour nous tourner vers LearningSpace de Lotus. Cette plate-forme présentait plusieurs
avantages, notamment la possibilité dutiliser
le tableau blanc. La lourdeur administrative de cette plate-forme
doublée de limpossibilité dobtenir
du service en français, nous ont amenés à
labandonner. Nous avons ensuite fait affaire avec un
fournisseur de services local, Inroad Solutions pour
expérimenter la plate-forme LearnSphere. Cette fois,
il nous manquait la possibilité de communiquer en mode
synchrone. Le Réseau des universités francophones
hors Québec nous a alors recommandé SameTime,
mais ce ne fut pas
un grand succès : le système
nétait pas suffisamment stable, même sil
semblait être très intéressant pour le
mode mixte (synchrone et asynchrone). Ce fut ensuite au tour
de Globe
eCom, une solution toute récente dune entreprise
québécoise
un peu trop jeune. Cette entreprise
nous a réservé quelques surprises, notamment
au sujet de certains frais supplémentaires qui nétaient
pas prévus au moment de lentente. À long
terme, cette entreprise est prometteuse. Elle offre entre
autres laudiophonie Internet et le «full duplex»
qui permettent déchanger en temps réel
dans les deux directions. Il y a encore beaucoup de problèmes
avec la gestion du système. Nous avons ensuite décidé
dessayer PictureTalk.
Nous avons fait peu de tests à ce jour, mais nous avons
été impressionnés par lergonomie
du logiciel, par la simplicité de cette plate-forme
et par la promesse du partage dapplications. Tout sest
bien passé aussi bien avec un PC quavec un McIntosh.
Et pour finir, nous avons fait lessai de Moodle, la seule plate-forme parmi celles que nous avons
expérimentées dont le code source est ouvert.
Moodle a été développée par des
concepteurs de WebCT. Lidée du code source libre
nous tente beaucoup. Nous pourrons modéliser cette
plate-forme jusquà intégrer les outils
avec lesquels nous aimerions travailler. Il nexiste
toutefois pas de tableau blanc; ce qui est indispensable pour
nous.
Recommandations pour le Réseau des universités
francophones hors Québec (RFHQ).
Nous espérons quil ny aura pas trop dargent
qui se perdra dans le développement darchitectures
et dinfrastructures, sans consultations préalables.
Il ne faut pas répéter les même erreurs
que celles qui ont été commises avec la vidéoconférence
: certains membres du regroupement ne peuvent tout simplement
pas administrer ou financer l'utilisation de linfrastructure
mise en place. La technologie ne doit pas constituer un obstacle
au partage; bien au contraire.
|
LearnSphere |
LearningSpace |
Globeecom |
Picture Talk |
Moodle |
Learning
Sametime |
WebCT |
|
Code source |
Fermé |
Fermé |
Fermé |
|
ouvert |
Fermé |
Fermé |
Base de développement |
Mixte |
Web |
Locale |
Locale |
Mixte |
Locale |
Mixte |
Modes |
Asynchrone |
Bimodal |
Bimodal |
Synchrone |
Asynchrone |
Bimodal |
? |
Outils
synchrones |
Non |
Tableau blanc |
Tableau blanc IP voix (full duplex)
Partage d'applications
Clavardage
Quiz
Vidéo |
IP voix
(full duplex)
Partage d'applications
Clavardage |
Non |
Tableau blanc |
? |
Outils
asynchrones |
Archives
Babillard
Glossaire
Signets
Gabarits d'évaluation |
Archives
Gabarits
d'évaluation |
Archives (vidéo, opérations) |
Non |
Archives
Babillard
Gabarits
d'évaluation |
Archives |
Archives
Calendrier
Signets
Gabarits d'évaluation |
Hébergement |
Distant |
Distant |
Mixte |
Mixte |
Local |
Mixte |
Mixte |
Coût |
2 500$ /an |
2 500$ /an |
25 000$
et
1 500$/an à l'heure
|
25 000$
20 clients
Temps illimité |
1000$ d'intégration |
N /d |
7 000$ / an |
Service |
*** |
* |
*** |
**** |
* |
* |
*
|
Courbe d'intégration |
Moyenne élevée |
Haute |
Moyenne haute |
Moyenne |
Haute |
Moyenne |
Faible |
Administration |
Moyenne lourde |
Lourde |
Moyenne lourde |
Légère |
N/d |
Moyenne |
Légère |
Bassin d'utilisateurs |
Très restreint |
Moyen |
Restreint |
Restreint |
Moyen |
Restreint |
Grand |
Langue d'opération |
Bilingue, surtout anglais |
Bilingue |
Bilingue |
Anglais, ouvert à la traduction |
Bilingue |
Bilingue |
Bilingue |
Langue de service |
Anglais |
Anglais |
Bilingue |
Anglais |
Anglais |
Anglais |
Anglais |
Suivi de l'utilisation |
5 /5 |
2 |
0 |
0 |
5 |
2 |
4 |
Rendement |
4/5 |
2 |
2 |
nd |
nd |
2 |
5 |
Système d'opération |
Pc |
Mixte |
Pc |
Mixte en juin |
Mixte |
Pc mixte en juin ? |
Mixte |
4. Intervention de monsieur Yannick Sadler.
Monsieur Yannick Sadler est directeur technique pour Canal
Savoir. CANAL (Corporation pour l'avancement de nouvelles
applications des langages) est un consortium privé
à but non lucratif qui regroupe la plupart des universités
québécoises, des collèges, ainsi que
des partenaires clés du domaine des télécommunications.
Ces intervenants mettent en commun leurs efforts et leurs
compétences respectives afin d'offrir à la collectivité,
par l'utilisation des télécommunications audiovisuelles
et multimédias, un accès privilégié
à l'offre de formation des établissements d'enseignement,
organismes et entreprises de formation.
Monsieur Sadler a entretenu les participantes et les participants
du logiciel libre et des standards ouverts dans le développement,
l'intégration et l'utilisation des plates-formes. Il
a ensuite analysé comment les principales plates-formes
existantes se situent par rapport à ces principes et
en quoi cela est bon ou mauvais.
De par mes fonctions, je me situe un peu au milieu de tout
ce qui se passe actuellement dans les universités et
les collèges. Jentends souvent des plaintes (fondées
ou non) à propos des différentes plates-formes.
Je ne suis pas impliqué dans lexpérimentation
de ces systèmes, mais je peux poser un regard, vu de
lextérieur, sur la façon de déployer
des solutions technologiques. Jai en effet été
impliqué dans le projet SavoirNet, un projet de développement
dinfrastructures de diffusion à haut débit
sur Internet pour le domaine de léducation. Ce
projet était principalement fondé sur le déploiement
de logiciels libres. Je peux donc vous offrir des conseils.
À lorigine, les plates-formes de formation à
distance ne répondaient quà un seul besoin.
Elles ont ensuite évolué pour répondre
aux besoins des utilisatrices et des utilisateurs internes
ou pour sadapter à des fonctionnalités
offertes par des concurrents; eux aussi en recherche de solutions
pour répondre à des besoins spécifiques.
Parmi les solutions recherchées par les déploiements
initiaux de plates-formes, il y avait
- La communication et linteraction synchrone
et asynchrone entre les professeures, les professeurs, les
apprenantes et les apprenants, mais aussi uniquement entre
les apprenantes et les apprenants : échanges de plans
de cours et de notes de cours; échanges dans les
courriels et les groupes de discussions, etc.
- Lingénierie pédagogique, soit
lencadrement, le suivi personnalisé, le tutorat,
etc.
- La gestion centralisée de contenus afin
den contrôler les accès (demandes des
bibliothécaires, par exemple).
- La création de questionnaires par des professeures
ou des professeurs.
La plupart des plates-formes ont évolué en
fonction des recherches de solutions à ces besoins.
La concurrence a fait en sorte que certains concepteurs de
plates-formes y ont inclu de telles fonctions sans posséder
lexpertise et lexpérience nécessaires
dans ces domaines. Les solutions développées
pour lenseignement à distance (sans rencontres
face à face) sont plus complexes car elles exigent
un suivi plus strict des apprenants étant donné
que le professeur nest pas accessible en salle de classe
pour communiquer certaines informations. Le fait de chercher
à intégrer à la fois les processus pédagogiques
et administratifs dans un seul outil rend le processus plus
complexe.
Une autre sélection naturelle
à lhorizon.
Aucune solution ne peut répondre aux besoins spécifiques
de chaque établissement; cest dailleurs
pourquoi Thot a répertorié 225 plates-formes.
La majorité des établissements transforment
les produits existants afin de les adapter à leurs
besoins spécifiques avec pour résultat que la
majorité des plates-formes ne sont pas très
stables, ni sécuritaires, en plus dêtre
incompatibles entre elles! Il faut savoir que, à part
quelques plates-formes commerciales, la plupart dentre
elles ne sont pas développées par des spécialistes
de linformatique, mais par des laboratoires de recherche
ou des universités cherchant avant tout à répondre
aux besoins de leur milieu. Cela en fonction des budgets dont
ils disposent. Trop souvent, les gens, particulièrement
les laboratoires universitaires, imaginent que dès
quils ont une bonne idée pour faire évoluer
une plate-forme dans leur milieu (une théorie pédagogique,
la plupart du temps), le résultat sera celui quils
ont escompté. Ce nest pas souvent le cas! Enfin,
il faut savoir que, en plus du coût dachat dune
plate-forme, il est très difficile dévaluer
combien coûtera son implémentation et son adaptation.
Étant donné quil ny a pas de place
pour tout le monde, on assiste actuellement à une consolidation,
une fusion et une élimination de certains « joueurs »
afin de réduire le nombre de produits disponibles.
Si un établissement doit faire un choix de plate-forme
en ce moment, il est important quil sache que ce produit
pourrait disparaître, évoluer ou changer dans
les prochaines années. Il est donc préférable
de se diriger vers des logiciels libres (standards ouverts).
Vive le logiciel libre!
(Cliquez ici pour accéder aux
diverses définitions : logiciel libre; code source
libre ou ouvert, etc.)
Les logiciels libres offrent plus de souplesse car laccès
au code source permet de les modifier et de les adapter en
fonction des besoins spécifiques dune organisation.
Leur coût dacquisition nest pas toujours
moins élevé, comparativement aux autres logiciels,
mais largent économisé (puisquil
ny a plus de montants à débourser pour
la licence dexploitation) peut alors servir à
adapter ces logiciels, mais surtout à former le personnel
qui gèrera la plate-forme. Ce personnel pourra alors
non seulement résoudre les problèmes qui se
poseront une fois la plate-forme en opération, mais
aussi améliorer le produit. Puisque le code source
de ces logiciels est ouvert, la communication entre les différents
systèmes dun même établissement
devient également plus facile. Enfin, il faut mentionner
la sécurité. Certains produits commerciaux sont
peu fiables à ce sujet, notamment pour la gestion des
examens et des notes.
Tout ne pouvant toujours être parfait, lacquisition
de logiciels libres présente quelques inconvénients
(ou défis à surmonter) : le personnel informatique
doit développer des compétences pour implanter
des solutions basées sur ce type de logiciel, ce qui
nest pas toujours le cas dans les organisations. Il
faut donc prévoir des budgets pour former les gens.
Il faut aussi savoir que linterface des logiciels libres
nest pas toujours très «élégante»,
mais plutôt austère, puisque largent a
surtout été consacré au développement
des fonctions. Les logiciels ne sont pas toujours complets.
Puisque certains logiciels libres sont élaborés
à partir dun ou de plusieurs autres logiciels
libres, il faut donc maîtriser plusieurs bases de données
avant de pouvoir les modifier.
Pour pallier certains inconvénients des logiciels
libres, il peut être intéressant de travailler
en collaboration avec dautres établissements
afin de former des consortiums. Ceci permet de réduire
considérablement les coûts de développement
et de perfectionnement, ainsi que les coûts de main-duvre,
dopération et de diffusion. Cest dailleurs
ce genre de mandat que nous avons eu à Canal Savoir,
soit celui de développer et dimplémenter
des solutions basées sur le logiciel libre. Toutes
les universités membres de CANAL peuvent aujourdhui
profiter de linfrastructure, des services et des connaissances
acquises par CANAL à un coût bien moins élevé
que si elles avaient fait tout cela chacune pour soi.
Quelques recommandations.
- Ne pas chercher à tout modifier et à tout
développer en même temps! Il vaut mieux développer
parfaitement (à 100%), seulement 10% des fonctionnalités
dune plate-forme, plutôt que de tout faire
à 10%.
- Dans un regroupement, les expertises internes de chacun
devraient être complémentaires.
- Il ne faut pas croire, comme lont cru bien des laboratoires
de recherche, que le développement dune plate-forme
va systématiquement générer des revenus
exceptionnels. Au contraire, cela génère plutôt
des dépenses supplémentaires qui seront toutefois
compensées par un bien meilleur rendement.
- Éviter de mettre tous ses ufs dans... la
même plate-forme! Il vaut mieux parfois miser sur
la complémentarité de quelques plates-formes,
autant pour lefficacité de leurs fonctions
que pour contourner le risque den voir certaines disparaître.
- Se souvenir quune plate-forme nest quun
squelette sur lequel il faut greffer
de la chair; cest-à-dire
des contenus. Léchec de bien des plates-formes
est davoir dépensé beaucoup dargent
pour leur implémentation technologique au détriment
du développement des contenus et des services aux
usagers. Cest un peu comme si une université
investissait des millions de dollars pour construire un
nouveau pavillon mais quelle naurait plus dargent
ensuite pour payer les professeures et les professeurs qui
y donnent des cours.
- Toujours avoir en tête que les usagers dune
plate-forme seront plus impressionnés par la qualité
des contenus déposés et de lenseignement
offerts que par les choix technologiques.
5. Période de discussion entre
les spécialistes, les observatrices et les observateurs.
Bruno Poellhuber (Cégep@distance, Montréal,
Québec). Quel est le potentiel des plates-formes
en code source libre pour la télé-collaboration?
Jen ai vues plusieurs, mais je ne connais pas celles
qui sont ou seront les plus intéressantes, en tenant
compte notamment des normes dinteropérabilité.
(Note de lanimatrice : cliquez sur ce lien pour
prendre connaissance des 28 plates-formes en code source libre
identifiées par Thot: http://thot.cursus.edu/rubrique.asp?no=12074)
Patrick Chevalier (EIfEL, Paris, France). Il faut
commencer par décider si on désire une plate-forme
simple ou une plate-forme plus complexe. Par exemple, Ganesha (http://www.anemalab.org/)
est très simple et donc très bien adaptée
à un premier usage de la formation individualisée
au sein dun établissement. Ganesha permet dinscrire
les apprenantes et les apprenants, de les faire communiquer
entre eux, de déposer de la documentation et de suivre
leur parcours. Par contre, cette plate-forme ne prend pas
du tout en compte lélaboration des contenus (partage
du travail entre les personnes qui doivent mettre en commun
tout le processus délaboration du contenu et
déposer divers documents.). Dautres plates-formes,
telles que Acolad de l'Université de Strasbourg
(http://acolad.u-strasbg.fr/)
sont beaucoup plus complexes. Cette plate-forme facilite les
travaux dirigés, le travail en groupe, etc., mais elle
est assez lourde à utiliser car on y trouve notamment
une métaphore de la classe. Plus lourd encore, il y
a de très gros systèmes, par exemple Zope (http://www.zope.com/; http://www.zopera.org/ ). Zope est une énorme boîte à outils
qui permet la collaboration à distance, mais qui demande
beaucoup de travail dintégration. Il y a aussi
un très gros consortium, EuropaLearn (http://www.europalearn.org)
qui travaille sur la plate-forme AlphaBase qui est plus axée
sur la gestion de contenus (gérer des objets de contenu
de manière compatible, gérer des mises à
jour, etc.).
Jaimerais ajouter que le ministère de lÉducation
français a donné à EIfEL la mission détudier
les outils open source. Nous serions prêts à
vous donner nos résultats en échange des vôtres
pour pouvoir travailler plus rapidement.
Michel Gendron (Université du Québec à
Rimouski, Québec). Monsieur Chevalier, comment
avez-vous procédé pour ne retenir que 30 plates-formes
pour votre étude? Sur quels critères vous êtes-vous
appuyés? Aussi, comment fait-on pour évaluer
toutes ces plates-formes? Faut-il se procurer les licences?
Patrick Chevalier (Paris). Nous avons commencé
notre étude il y a quatre ans avec une dizaine de plates-formes
seulement et nous en ajoutant à chaque édition.
Nous ne sélectionnons que les plates-formes commercialisées
de manière professionnelle et répondant aux
besoins des entreprises (des entreprises ont financé
partiellement notre étude). Nous ne voulions pas étudier
des produits universitaires à usage local afin de nous
assurer dobtenir un vrai service commercial et une garantie
de fonctionnement.
Jean-Paul LItalien (Université de Moncton,
Nouveau-Brunswick). Monsieur Chevalier, avez-vous identifié
des plates-formes qui facilitent avant tout la tâche
des apprenants?
Patrick Chevalier (Paris). Il y a toute une série
de plates-formes dont la partie pédagogique pour les
apprenants est assez sommaire. Dans ce cas, la pédagogie
se trouve à lintérieur des ressources
et des documents pédagogiques que la plate-forme met
à la disposition des apprenants. La plate-forme ne
fait que gérer les personnes, attribuer les bonnes
ressources aux bonnes personnes et mettre en relation les
tuteurs, les administrateurs, etc. Ce type de plate-forme
ne permet pas de faire du travail collaboratif.
Dautres plates-formes sont plus intéressantes.
Elles permettent de gérer des groupes qui partagent
des documents, qui font des travaux pratiques à plusieurs,
qui corrigent les travaux des uns et des autres, etc. Elles
permettent de faire des études de cas, de gérer
des projets, etc.
Le laboratoire Trigone de lUniversité de Lille,
qui a dailleurs participé au projet recto-verso
avec des partenaires québécois, a créé
la plate-forme Campus virtuel (http://www.archimed.fr/ABV/framesetPortail.asp).
Cette plate-forme (portail) permet la coproduction, la collaboration,
etc. Sur les 35 plates-formes que nous avons étudiées
il ny en a que 5 ou 6 qui sont intéressantes
à ce point.
Isabelle Vachon (CEFRIO, Québec). Monsieur
Chevalier, existe-t-il des rapports ou des documents disponibles
sur les résultats de votre étude?
Patrick Chevalier (Paris). Notre étude nest
pas disponible intégralement sur Internet puisque nous
la commercialisons. Nous pourrions toutefois conclure un accord
avec le REFAD afin quil puisse vous la distribuer.
Carole Émard (Alberta Online Consortium, Alberta). Deux commentaires.
À propos du tableau blanc et du partage dapplications.
Nous utilisons Elluminate Vclass (http://www.elluminate.com/hosted/aoc/)
que nous trouvons vraiment extraordinaire. On peut lutiliser
avec un McIntosh ou un PC. Elluminate Vclass nest disponible
quen anglais et jaimerais le traduire. Il en coûterait
environ 7000 $ pour traduire linterface et la documentation
et nous aimerions partager les coûts de licence et de
traduction avec des partenaires du REFAD.
Aussi, lUniversité Laval utilise la plate-forme
Moodle, mentionnée par Sébastien Rock. La personne
responsable est Nicolas Gagnon. Cela pourrait être intéressant
de connaître son avis.
Sébastien Rock (École canadienne française,
Saskatoon, Saskatchewan). Nous allons probablement nous
lancer dans laventure du code source libre en collaboration
avec nos partenaires anglophones de la Saskatchewan. Quant
à Elluminate, le coût de la licence provinciale
est de 24 000 $. Cela peut être intéressant de
faire des tests avec vous, Carole, et de partager les coûts
de licence et de traduction.
Yannick Sadler (Canal Savoir, Montréal, Québec).
Le milieu semble mûr pour le logiciel libre, plus quavant,
et il serait intéressant de mettre sur pied une organisation;
un consortium afin de partager les développements de
ces logiciels et leurs frais de développement ou dadaptation.
Michel Gendron (Rimouski). Monsieur Rock, pourquoi
et comment, dans votre tableau, vous êtes-vous limité
à 7 plates-formes?
Sébastien Rock (Saskatchewan). Nous sommes
partenaires dun mini consortium (Atrium) et à
travers nos membres, les idées fusent et rebondissent
Si nous avons utilisé WebCT, cest parce
quon nous avait donné une licence. Pour LearnSphere,
il sagissait dune entreprise locale qui a pris
du temps pour développer la plate-forme. Lentreprise
nous a offert un échange : au lieu de payer les frais
de traduction en français, elle a proposé de
réduire les frais de service et dhébergement.
Un peu comme PictureTalk nous le propose actuellement.
Quant à LearningSpace qui favorise le travail
de groupe, nous navions pas le choix! Un de nos partenaires
du Manitoba ne pouvait utiliser la vidéoconférence
puisque sa compagnie de téléphone ne collaborait
pas. Aussi, je suis allé explorer du côté dAcolad, de Ganesha et du Campus Virtuel pour me rendre compte que, dans le monde du code source
libre, il y a encore bien des portes fermées. SameTime
nous avait été recommandé par lUniversité
dOttawa qui pilotait le projet du RUFHQ. Vous pouvez
constater que notre parcours nétait pas en ligne
droite et que faute dargent nous devons faire de notre
mieux.
Patrick Chevalier (Paris). Aujourdhui, LearningSpace
ne permet plus le travail collaboratif. Les plates-formes
évoluent à une vitesse incroyable; de nouvelles
plates-formes voient le jour chaque année. Mon collègue
responsable de notre étude éprouve des difficultés
à la mettre à jour. Cela serait intéressant
de travailler ensemble et de partager nos recherches en se
donnant un plan de travail. À EIfEL, nous travaillons
déjà avec des Allemands, des Italiens, des Anglais,
des Espagnols et nous avons donc un principe de répartition
du travail que nous pourrions étendre jusquau
Canada. Nous communiquons à travers langlais.
Sébastien Rock (Saskatchewan). Je suis ouvert
à toute initiative concernant des échanges,
des plans de travail, la création dun consortium.
Haut
Documentation
La liste de documents et de sites web suggérée
ici est loin dêtre exhaustive. Elle a été
bâtie au fil des recherches menées pour préparer
cette Table nationale francophone de concertation technique
et a été enrichie par certains des spécialistes
invités à cette Table.
Informations générales.
Bibliographie du site Profetic.
http://profetic.org/rubrique.php3?id_rubrique=12
Sites de la formation à distance, en ligne et en
réseau : Thot et Cursus.
http://cursus.edu/
Un site incontournable
Cursus pour le
répertoire de la formation à distance (cours,
manuels et logiciels éducatifs francophones du monde
entier) et Thot pour les nouvelles de la formation
à distance.
Ressources en formation à distance. TéléÉducation
NB.
http://teleeducation.nb.ca/francais/index.cfm
Section consacrée aux recherches et publications,
sur le site de L'INRIA, « un institut de recherche
au cur de la société de l'information ». http://www.inria.fr/publications/index.fr.html
50 liens sur la formation. Lannuaire au service
de ces acteurs de la formation.
http://50liens.com
Le concepteur de ce site participe aussi au développement
de la plateforme de téléformation gratuite et
en open source : Ganesha.
Normes et standards.
Bibliographie, en anglais, sur le site de DSpace du MIT.
http://dspace.org/news/readings.html
Faces of Virtual Education.
http://www.uquebec.ca/pder/vprosp/lect/chfacesfin.pdf
Résumé analytique, en français, réalisé
par le Bureau de la planification de lUniversité
du Québec du Rapport préparé pour le
Commonwealth of Learning The Changing (Dr. Glen M. Farrel,
editor).
Les normes et les standards de la formation en ligne (e-learning).
État des lieux et enjeux Conférence des
recteurs et des principaux des universités du Québec-CRÉPUQ. http://www.uquebec.ca/pder/vprosp/doss/elearning/normesbpf.pdf
Les référentiels dobjets dapprentissage.
Analyse et recommandations concernant ladoption dune
approche nationale à limplantation de référentiels
au Canada CANARIE inc., avec la participation financière
dIndustrie Canada et de TeleLearning NCE. http://www.canarie.ca/funding_f/elearning_f/lor_f.pdf
Le répertoire Thot des dépôts dobjets
dapprentissage. Plus de 12 000! Denys Lamontagne,
Thot/Cursus.
http://thot.cursus.edu/rubrique.asp?no=18059
Les standards de la e-formation: LSTC, ECTS, AICC, DublinCore,
SCORM, IMS, EDNA, CanCore, ISO, AFNOR. Denys Lamontagne,
Thot/Cursus. http://thot.cursus.edu/rubrique.asp?no=12195
Normalisation de la formation en ligne : Enjeux, tendances
et perspectives. Document dorientation stratégique.
Agence universitaire de la francophonie. http://amerique-nord.auf.org/documents/Rapport_normalisation.pdf
Normes. Ministère du Patrimoine canadien.
http://www.chin.gc.ca/Francais/Normes/index.html
Un dossier très complet sur les normes : Introduction
aux normes : normes relatives aux métadonnées,
normes de vocabulaire et schémas de classification,
normes de catalogage, normes d'échange de données,
normes concernant les méthodes et pratiques de documentation,
etc.
Normes et démarches de qualité. État
des lieux des études et projets. Algora Formation.
http://ressources.algora.org/reperes/economie/qualite/normes.asp
Standardiser pour mieux échanger. CEFRIO.
http://www.infometre.cefrio.qc.ca/loupe/sistech/1202.asp#1
Pédagogie, technologie, constructivisme.
Formation des acteurs de la e-formation. Michel Noël,
le groupe Initiatives Thot/Cursus.
http://thot.cursus.edu/rubrique.asp?no=17891
- Références proposées par madame
Angéline Martel
Constructing learning with technologies.
Second/foreign languages on the Web. Angéline Martel,
Télé-université du Québec.
http://ourworld.compuserve.com/homepages/michaelwendt/Seiten/Martel.htm
La transition des instructivismes aux constructivismes
par les technologies de la communication au service de l'enseignement/apprentissage
à distance. Angéline Martel, Télé-université
du Québec.
http://www.refad.ca/recherche/constructivisme/constructivisme.html
CONSTRUCTIVISM. From Philosophy to Practice. Elizabeth
Murphy.
http://www.stemnet.nf.ca/%7Eelmurphy/emurphy/cle.html
Sur les expériences personnelles :
A Journey into Constructivism. Martin Dougiamas.
http://dougiamas.com/writing/constructivism.html
Sur lhistoire du socio et du psycho constructivisme
:
Constructivisme. Lise Roy.
http://www.nyiteez.org/EDIN777/strategies.htm
Sur le constructivisme appliqué à la formation
à distance:
Constructivisme et formation à distance. André-Jacques
Deschênes et al.
http://cqfd.teluq.uquebec.ca/Deschenes.pdf
Sur le constructivisme et les réflexions critiques
:
Le constructivisme structuraliste. Pierre Bourdieu.
Les nouvelles sociologies, Coll. Philippe Corcuff. 128, Nathan
Université.
http://www.chez.com/sociol/socio/socionouv/consstru_bourdieu.htm
Sur le constructivisme et les stratégies denseignement
:
Teaching Strategies. A Guide to Better Instruction. Orlich,
et al.
http://www.nyiteez.org/EDIN777/strategies.htm.
- Références proposées par monsieur
Michel Aubé
Le monde de Darwin : une exploitation concrète
des TIC selon une approche socio-constructiviste. Michel
Aubé et Robert David.
http://fc.educ.usherb.ca/~michel.aube/Darwin-General.html
Le monde de Darwin : une démarche intégrée
pour favoriser latteinte des compétences dans
lesprit de la réforme. Michel Aubé.
http://fc.educ.usherb.ca/~michel.aube/Darwin-Competences.html
Le monde de Darwin : un dispositif exploitant les TIC
pour favoriser le transfert des apprentissages. Michel
Aubé, Robert David et Paul de la Chevrotière. http://fc.educ.usherb.ca/~michel.aube/Darwin-Transfert.html
VIRTU-AILES. Mirages et prodiges du virtuel à l'aube
du troisième millénaire. Michel Aubé.
http://perso.cyberscol.qc.ca/michel.aube/Textes/AQUOPS-1999.html
Sur lautoroute électronique, les voyages
formeront-ils la jeunesse? Michel Aubé.
http://perso.cyberscol.qc.ca/michel.aube/Textes/ViePedagogique-1996.html
Les TIC : des outils pour enseigner et apprendre autrement. Monique Linard.
http://www.balises.org/actu/isp/presmoniquelinard/texte.htm
Portails et plates-formes.
225 plates-formes e-formation, plates-formes e-learning. Denys Lamontagne, Thot/Cursus, novembre 2002.
http://thot.cursus.edu/rubrique.asp?no=12074
Guide complet pour choisir un environnement de-learning. EIfEL (European Institute for e-learning), France.
http://www.eife-l.org/solutions/default.htm
Guide de choix et dusage des licences de logiciels
libres pour les administrations. ATICA (Agence pour les
technologies de linformation et de la communication
dans ladministration).
http://www.atica.pm.gouv.fr/upload/documents/guide_LL.pdf
Introduction aux licences de logiciels libres GNU/GPL. Vitrine APO.
http://www.ntic.org/guider/textes/logiciel_libre.pdf
La révolution du libre.
http://profetic.org/article.php3?id_article=45
Les plates-formes d'apprentissage en ligne. P.-J.
Guay et C. Barrette.
http://clic.ntic.org/clic47/plate.html
Répertoire des solutions libres et gratuites.
(Thot).
http://thot.cursus.edu/rubrique.asp?no=18073
XML, le traitement des documents et les logiciels libres,
leçons de lAtelier du 27 février 2003. Atica, France.
http://www.atica.pm.gouv.fr/upload/documents/xml.pdf
Haut
Le carnet dadresses
|
Adresse |
Courriel, téléphone et adresse Internet
|
Aubé, Michel, Ph. D.,
professeur agrégé |
Faculté déducation, Université
de Sherbrooke,
Sherbrooke, (Québec) J1K 2R1
|
[email protected]
(819) 821-8000, poste 2426
Usherbrooke |
Beaulieu-Caron, Mireille,
coordonnatrice enseignement médiatisé |
Centre d'intégration du multimédia à
lenseignement,
Université de Moncton, Campus de Shippagan,
218, boul. J.D. Gauthier, Shippagan (Nouveau-Brunswick)
E8S 1P6 |
[email protected]
[email protected]
(506) 336-3410
http://www.umcs.ca
|
Chartier, Anne,
professeure |
Télé-université, UER
Travail Économie et Gestion,
455 rue de l'Église, C.P. 4800, Québec (Québec),
G1K 9H5
|
[email protected]
(418) 657-2747, poste 5512 |
Chomienne, Martine, conseillère
pédagogique |
Cégep@distance, Service de la recherche et du
développement,
C.P. 1000, succ. Rosemont
Montréal (Québec) H1X 3M6 |
[email protected]
(514) 864-6464
http://cegepadistance.ca
|
Chevalier, Patrick,
directeur du développement de
L'Institut européen du e-learning (EIfEL)
et consultant pour ASKA |
EIfEL, 7, rue Louise Thuliez, 75019 Paris (France) |
[email protected]
06 80 84 95 95
http://www.eife-l.org/
www.aska.fr |
Chiasson Duguay, Danielle,
conseillère pédagogique |
CCNB Péninsule acadienne,
secteur du développement virtuel,
9, boul. St-Pierre Est, Caraquet NB E1W 1B6 |
[email protected]
(506) 726-2505
www.peninsuleacadienne.ccnb.nb.ca |
Coen, Pierre-Francois, Ph. D., maître-assistant |
Université de Fribourg, département des
Sciences de l'Éducation, 2 Route de Faucigny,
1700Fribourg (Suisse) |
[email protected]
41 26 300-75-43
http://www.unifr.ch/ipg
http://www.unifr.ch/ipg/coen.html (thèse) |
Cormier, Danny, concepteur pédagogique |
IDITAE (Intégration et développement
des
infrastructures technologiques à l'apprentissage
et à l'enseignement), Université de Moncton,
Campus de Moncton, Pavillon Jeanne-de-Valois,
Moncton (Nouveau-Brunswick) E1A 3E9 |
[email protected]
(506) 858-4949
http://www.iditae.umoncton.ca/ |
Cormier, Line, directrice des
bibliothèques
et du soutien technologique à l'enseignement |
Université du Québec, 475 rue de l'Église,
Québec (Québec) G1K 9H7
|
[email protected]
(418) 657-4286 |
Diallo, Mamadou Djan Pounthioun,
Ph. D.,
chercheur associé et coordonnateur
Projet CYBERDIDAC
CIRADE |
Université du Québec à Montréal,
C.P. 8888, succursale Centre-ville, Montréal
(Québec) H3C 3P8 |
[email protected]
(514) 987-3000, poste 2191
http://www.er.uqam.ca/nobel/cirade
|
Demers, Denis, conseiller pédagogique |
CCNB Péninsule acadienne
9, boul. St-Pierre Est, Caraquet (Nouveau-Brunswick)
E1W 1B6 |
[email protected]
(506) 726-2404
www.peninsuleacadienne.ccnb.nb.ca |
Dumont, Alexandre, concepteur
pédagogique |
Centre du cyber-@pprentissage, Université dOttawa
(Ontario) |
[email protected]
(613) 562-5850
Uni
Ottawa |
Émard, Carole, coordonnatrice
de
l'enseignement en ligne en langue française |
Alberta Online Consortium, Édifice Devonian,
9th Floor West, 11160 avenue Jasper,
Edmonton (Alberta) T5K 0L2 |
[email protected]
(780) 427-1686
www.albertaonline.ab.ca |
Even Nathalie, chargée d'études |
ALGORA-Formation Ouverte et Réseaux
(ex-ORAVEP / IOTA+), Immeuble Évolution,
18-26 rue Goubet 75959 PARIS Cedex 19 (France) |
[email protected]
33.1.48.03.85.65
www.algora.org |
Gendron Michel,
agent de recherche |
Université du Québec à Rimouski,
Bureau du doyen des études de premier cycle,
300, allée des Ursulines, C.P. 3300,
Rimouski (Québec) G5L 3A1 |
[email protected]
(418) 723-1986, poste 1542
http://www.uqar.qc.ca/uqar/index.html
|
Guy, Raymond,
concepteur pédagogique |
Collège Boréal, 21 boulevard
Lasalle, Sudbury
(Ontario) P3A 6B1 |
[email protected]
705-560-6673, poste 3011 |
Haché, Gildard, président
|
Interactive VR, 14979 Route 11,
Dugas (Nouveau-Brunswick) E8N 1M3 |
[email protected]
(506) 732-9800
www.gildardhache.com |
IsaBelle, Claire, Ph.D., professeure
agrégée |
Faculté des sciences de l'éducation,
Université de Moncton, Bureau B-230,
Moncton (Nouveau-Brunswick) E1A 3E9 |
[email protected]
(506) 858-4943
www.umoncton.ca/educatic/
http://creatic.ca |
Karsenti, Thierry, Ph.D., professeur
agrégé et Chercheur au CRIFPE
|
Faculté des sciences de l'éducation,
Université de Montréal, Pavillon Marie-Victorin,
local C-314, C.P. 6128, Succursale Centre-ville, Montréal
(Québec), H3C 3J7
|
[email protected]
(514) 343-2457
http://www.scedu.umontreal.ca:2040/karsentt/ |
Laforge Marie-Josée, chargée
de projets
|
TéléÉducation NB, Ministère
de l'Éducation,
Pavillon Jeanne-de-Valois, local A260,
Université de Moncton,
Moncton (Nouveau-Brunswick) E1A 3E9
|
[email protected]
(506) 869-6003
http://teleeducation.nb.ca
|
Lepire Martine, conseillère
en application pédagogique des TIC |
Direction générale de la formation continue,
pavillon J.-A.-DeSève, Bureau 12756,
Université Laval, Québec (Québec)
G1K 7P4
|
[email protected]
(418) 656-2131 poste 13845
|
Lapointe, Nicole, secrétaire,
enseignement médiatisé |
Centre d'intégration du multimédia à
lenseignement,
Université de Moncton,
Campus de Shippagan, 218, boul. J.D. Gauthier,
Shippagan (Nouveau-Brunswick) E8S 1P6 |
[email protected]
(506) 336-3411
http://www.cus.ca/
|
Lirette-Pitre Nicole, chargée
de cours en intégration pédagogique des
TIC |
Faculté d'éducation, Université
de Moncton,
Moncton (Nouveau-Brunswick) E1A 3E9
|
[email protected]
(506) 388-2414 |
L'Italien, Jean-Paul, directeur
de l'Éducation permanente
|
Université de Moncton, campus d'Edmundston,
165, boulevard Hébert, Edmundston
(Nouveau-Brunswick) E3V 2S8 |
[email protected]
(506) 737-5257
http://www.cuslm.ca/index.htm |
Mainguy, Claire, conseillère
en application pédagogique des TIC et présidente
du REFAD |
Direction générale de la formation continue,
Pavillon J.-A.-DeSève, bureau 127, Université
Laval,
Québec (Québec) G1K 7P4 |
[email protected](418)
656-2131, poste 8927
http://www.ulaval.ca/distance |
Martel, Angéline Ph.D.,
professeure, Télé-université et
rédactrice en chef,
DiversCité Langues |
Télé-université du Québec,
4750 Henri-Julien,
Montréal (Québec) H2T 3E4 |
[email protected]
(514) 843 2015 ou 735 0577
http://www.amartel.net
http://www.teluq.uquebec.ca
http://www.uquebec.ca/diverscite |
Poellhuber, Bruno, conseiller
pédagogique |
Cégep@distance, Service de la recherche et du
développement,
C.P. 1000, succ. Rosemont, Montréal (Québec)
H1X 3M6 |
[email protected]
(514) 864-6464
http://cegepadistance.ca |
Potvin, Claude, conseiller en
formation |
Direction générale de la formation continue,
Bureau de la formation à distance, pavillon J.-A
DeSève, bureau 1276, Université Laval,
Québec (Québec) G1K 7P4 |
[email protected]
(418) 656-2131, poste 4303
1-877-785-2825 poste 3202 (sans frais)
www.ulaval.ca/dgfc |
Richards, Griff, Research Integration
Officer/agent d'intégration de la recherche |
Simon Fraser University @ Surrey, 2400 Surrey Place,
10153 King George Highway,
Surrey (Colombie-Britannique) V3T 2W1 |
[email protected]
(604) 586.6062
edusplash
|
Rock, Sébastien, enseignant-développeur,
coordonnateur du Réseau Fransaskois
d'Éducation et de Communication à Distance |
École canadienne française, 1407 avenue
Albert,
Saskatoon (Saskatchewan) S7H 2C6 |
[email protected]
(306) 653-8534
http://www.dsf.sk.ca
http://www.dsf.sk.ca/rfecd/ |
Sadler, Yannick, directeur technique |
Canal Savoir, 4750, avenue Henri-Julien, Montréal
(Québec) H2T 3E4 |
[email protected]
[email protected]
(514) 840-2747, poste 2120
http://www.canal.qc.ca/ |
Samson, David, auxiliaire de coordination |
Société dapprentissage à
vie (SAVIE),
455, rue de l'Église, C.P. 4800, succ. Terminus,
Québec (Québec) G1K 9H5
|
[email protected]
(418) 657-2747, poste 5336
www.savie.qc.ca |
Savard Isabelle, conceptrice pédagogique |
Centre du cyber-@pprentissage, Université dOttawa
(Ontario) |
[email protected]
(613) 562-5850
Uni
Ottawa
|
Séguin, André, coordonnateur,
Cyber-@pprentissage,
Sciences de la Santé |
Service dappui à lenseignement et
à lapprentissage,
Université dOttawa, 120 Université,
bureau 501,
Ottawa (Ontario) K1N 6N5. |
[email protected]
(613) 562-5800, poste 4891 |
Thériault, Paul, coordonnateur
développement virtuel |
CCNB Péninsule acadienne
9, boul. St-Pierre Est, Caraquet (Nouveau-Brunswick)
E1W 1B6 |
[email protected]
(506) 726-2505
www.peninsuleacadienne.ccnb.nb.ca |
Vachon, Isabelle, analyste-conseil
en veille stratégique |
Centre francophone d'informatisation des organisations
(CEFRIO), 900, boul. René-Lévesque Est,
bureau 717,
Québec (Québec) G1R 2B5
|
[email protected]
(418) 523-3746
www.cefrio.qc.ca |
Vigneault, Denise, conseillère
en application
pédagogique des TIC |
Direction générale de la formation continue,
Université Laval, pavillon J.-A.-DeSève,
Bureau 1270,
Québec (Québec), G1K 7P4 |
[email protected]
(418) 656-2131, poste 4705
www.ulaval.ca/dgfc |
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