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Compte rendu de la seconde rencontre (11 décembre 2001)

Intervention de monsieur Pierre Bouchard
Intervention de madame Marie-Josée Laforge
Intervention de monsieur Donald McDonel
Intervention de monsieur Yannick Sadler
Période de discussion entre les spécialistes et les observateurs et observatrices
Recommandations

Outre l'équipe du REFAD et l'animatrice, quatre spécialistes et huit observatrices et observateurs s'étaient donné rendez-vous pour discuter du thème à l'ordre du jour. Il s'agit de madame Marie-Josée Laforge et de messieurs Pierre Bouchard, Donald J. McDonell et Yannick Sadler, ainsi que de mesdames Mireille Beaulieu-Caron, Nicole Lacelle, Claire Mainguy et messieurs Martin Beaudoin, Richard Beaudry, Yannick Boily, Gilles Ménard et Claude Potvin.

Qu'en pensent les spécialistes et les utilisateurs ?


Intervention de monsieur Pierre Bouchard
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Le Réseau d'informations scientifiques du Québec (RISQ) (http://www.risq.qc.ca/)

Le Réseau d'informations scientifiques du Québec (RISQ) est le réseau de l'enseignement supérieur et de la recherche au Québec. RISQ désigne à la fois le réseau physique et l'organisation qui le gère.

Le RISQ a pour mission de fournir aux institutions d'éducation et de recherche du Québec des services et des infrastructures de télécommunications sophistiquées, ainsi que l'accès le plus large possible aux sources d'informations dont elles ont besoin pour atteindre leurs objectifs de recherche et d'enseignement. Étant historiquement le premier maillon d'Internet au Québec, le RISQ joue depuis 1989 un rôle majeur dans le développement de l'accès et des services Internet au Québec. Exploitant l'un des réseaux les plus performants au monde, le RISQ agit auprès de ses membres à la fois en tant que lieu d'information, de coordination et d'expertise d'avant-garde dans les architectures de réseaux et les serveurs d'information.

Pour remplir sa mission, le RISQ met en place une architecture de services haut de gamme qui assure aux milieux universitaire, collégial, secondaire et primaire, ainsi qu'à ceux de la formation et de la recherche, la disponibilité de nouveaux modèles d'accessibilité à l'information, à la formation et aux services. L'architecture de services du RISQ favorise le renforcement et le développement des connaissances en mettant en valeur la force médiatique des nouvelles technologies de l'information, les atouts des systèmes multimédias, interactifs et transactionnels, ainsi que les potentiels de la communication à haute vitesse.

Branche québécoise du réseau canadien entièrement optique CA*net 3, le RISQ participe au développement des réseaux de recherche à très haute performance. Il est essentiel pour les institutions d'éducation et les centres de recherche québécois de participer à ce développement et d'y associer, outre les intervenants du milieu de l'enseignement et de la recherche, des ressources humaines issues des milieux professionnels ou industriels. Ces ressources les aideront à atteindre leurs objectifs de recherche.


Les avantages pour les partenaires du RISQ

· L'accès à Internet. Le RISQ a été créé par quelques universités dans le but de partager le coût d'accès à l'Internet, ce qui leur a permis de réaliser des économies de plusieurs centaines de milliers de dollars.

· Les News (usenet*). Le RISQ est un des plus importants fournisseurs au Canada à offrir ce service et fait partie des 50 premiers fournisseurs en Amérique du Nord.

· La rapidité des communications au Québec (QIX: Quebec Internet eXchange). Grâce au RISQ, plusieurs fournisseurs de services Internet se sont regroupés pour maximiser la rapidité des communications au Québec. Un aiguilleur central (Cisco 7206) permet en effet au trafic local de transiter par le chemin le plus court possible, en évitant, par exemple, de traverser la frontière américaine et de transiter par Toronto avant de revenir à Montréal. Ce regroupement a permis à tous les participants (fournisseurs d'accès Internet et membres du RISQ) de réaliser des économies substantielles.

· L'accès aux réseaux canadiens et internationaux de recherche. Outre l'accès au réseau Internet, les membres du RISQ peuvent entrer en contact avec des réseaux canadiens et internationaux de recherche et d'enseignement, par exemple, le CA*net 3, le réseau Internet optique national consacré à la recherche et au développement.

· L'accès à un vaste réseau de fibres optiques. L'étendue du réseau de fibres optiques du RISQ le met en position de leadership. Plusieurs millions de dollars en équipements électroniques sont en cours d'installation dans les principales universités. Par son concept de partenariat dans le partage des coûts de construction et d'opération de la fibre optique, le RISQ est devenu un modèle dont l'exemple est étudié un peu partout au monde. Le RISQ a pu acquérir de la fibre optique (en partenariat avec les télécommunicateurs québécois et canadiens) grâce à un financement de 35 millions de dollars du ministère de l'Éducation du Québec et de 2 millions de dollars de CANARIE Inc. CANARIE inc. est un organisme sans but lucratif soutenu par ses membres, par ses partenaires de projet et par le gouvernement fédéral. La valeur commerciale du RISQ est de 100 millions de dollars.


La gestion du réseau

· Le partage des coûts. Le RISQ est une société distincte. Sa mission principale est d'opérer et de développer le réseau optique avancé de la recherche et de l'enseignement au Québec, tout en s'autofinançant (services et opération du réseau). Seul le pont de vidéoconférence crée quelques difficultés d'autofinancement car tout le monde veut bien faire de la vidéoconférence mais personne n'est prêt à en assumer tous les coûts.

· La gestion du réseau. Le RISQ est géré par un conseil d'administration qui a créé un comité exécutif, un comité de nomination et un comité de vérification. Le comité consultatif est composé des directeurs informatiques et des télécommunications des universités, d'un représentant des cégeps et de deux observateurs du gouvernement du Québec. Ce comité est présidé par le président-directeur général (PDG) du RISQ. Ce comité, qui est en quelque sorte une courroie de transmission entre le RISQ et ses membres, discute notamment des grandes orientations technologiques. Le PDG est épaulé par un vice-président responsable des opérations et par une vice-présidente responsable des finances et de l'administration.


Implanter un réseau et partager des ressources techniques: les ingrédients du succès

· Élaborer un plan de déploiement pour l'ensemble des établissements. Dès qu'un projet doit avoir une certaine envergure, un tel plan de déploiement devient incontournable afin d'obtenir un engagement plus formel des membres.

· Obtenir du financement.

· Mettre en place une équipe de gestion. Il est surtout indispensable d'identifier clairement une personne responsable; un coordonnateur qui va se sentir chargé d'une mission eu égard au projet.

· Appartenir à une communauté d'intérêts. C'est-à-dire appartenir à une communauté qui oeuvre dans un même domaine et qui désire vraiment collaborer. S'assurer de connaître les leaders ou les interlocuteurs valables de nos futurs partenaires. S'assurer que notre propre organisation accepte de créer un lieu de discussions, d'échanges et de partage où chaque établissement pourra mettre en commun des ressources.

· Désirer réaliser des économies. Par la mise en commun des besoins et des solutions, il est possible de réaliser des économies appréciables pour tous. Pour y parvenir, il faut bien connaître ses besoins et sa mission première.


Les grands défis à relever pour réussir, progresser et survivre

· Livrer la «marchandise».

· Obtenir le maximum de services pour le financement obtenu (partenaires et subventions). S'assurer de la bonne gestion financière. Réaliser des surplus ou des bénéfices est indispensable.

· S'assurer d'obtenir la collaboration du monde des télécommunications en adoptant une approche «gagnant-gagnant».

· S'assurer d'obtenir l'appui de nos membres car nous existons pour eux.

· Travailler en partenariat.

· S'entourer d'une bonne équipe.

· Ne pas perdre de vue notre mission et maintenir une vision. Pour le RISQ, continuer à garder le cap sur le déploiement et l'opération de réseau de fibres optiques.

· Gérer le déploiement du réseau, les échéanciers, les défis techniques, les difficultés légales.

· Toujours avoir un œil sur la compétition. Cela signifie être soi-même compétitif dans le choix des produits offerts.


Intervention de madame Marie-Josée Laforge
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Le réseau provincial de formation à distance au Nouveau-Brunswick (http://teleeducation.nb.ca/)

Le réseau audiographique de formation à distance du Nouveau-Brunswick a été mis sur pied par TéléÉducation NB. Les années 1988 à 1993 ont été consacrées à la planification du projet, puis le réseau a pris son essor entre 1993 et 1997. TéléCampus, le répertoire international de plus de 50 000 cours offerts dans Internet, a été conçu entre 1997 et 2000. Depuis l'an 2000, le réseau audiographique a été réduit en raison du vaste mouvement vers le web.

TéléÉducation NB offre son appui aux éducateurs et aux concepteurs de cours du Nouveau-Brunswick en matière d'élaboration et de prestation des programmes de formation à distance. L'accès à la formation à distance est rendu possible à l'échelle locale par l'entremise d'un réseau partagé de centres d'apprentissage à distance et, à l'échelle mondiale, par TéléCampus. Les services offerts sont les suivants: recherche et développement, consultation, formation, répertoire de cours en ligne, système d'inscription et d'information de l'apprenant, système de paiement en ligne sécuritaire, élaboration de normes, base de données de ressources en FAD et coordination d'un réseau provincial de ressources partagées pour les cours offerts en mode synchrone.


Les ingrédients du succès

- Les facteurs systémiques

· Adopter une approche holistique. Les intérêts de la Province passent avant les intérêts particuliers des ministères, des maisons d'enseignement et des entreprises. TéléÉducation NB coordonne les efforts de tous ces établissements afin qu'ils puissent travailler en collaboration.

· La collaboration. Au milieu des années 1980, les premières initiatives de formation à distance intégrant les nouveaux médias ont été lancées dans la province par l'Université de Moncton, l'Université du Nouveau-Brunswick et quelques autres établissements; ceci afin d'élargir l'accès à l'éducation et la formation dans les communautés rurales. Chacun faisait cavalier seul, y allant selon ses moyens, mais l'expertise et les ressources nécessaires pour gérer des centres de formation à distance étaient insuffisantes. De là est née l'idée de créer TéléÉducation NB qui s'est vu confier le mandat de mettre sur pied une infrastructure provinciale composée de ressources technologiques et humaines dans le but d'encourager le développement de la formation à distance au Nouveau-Brunswick. L'implantation du réseau audiographique inter-provincial a débuté en 1993.

· L'impartialité. Une équipe de 17 facilitateurs répartis dans la Province aidait les établissements à s'acquitter de leur mandat en leur offrant un service supplémentaire et complémentaire pour diffuser des formations à distance de qualité, à des coûts moins élevés. Cette initiative a été bien acceptée partout dans la Province.

· Le développement économique. Le Nouveau-Brunswick a innové en intégrant le développement du réseau de formation à distance à sa stratégie économique. Cette stratégie a permis d'obtenir le soutien direct du Premier ministre de l'époque, Frank McKenna, et de tisser des liens solides entre le secteur de l'éducation et de la formation et le monde des affaires. Les uns et les autres ont dû parfois remettre en question leurs façons de faire et de penser, mais ils ont tous tiré de nombreux avantages de cette intégration: compréhension de l'environnement économique mondial, création de programmes de formation à distance avant-gardistes, expertise plus grande, etc. Le Fonds d'élaboration des programmes, géré par TéléÉducation NB, leur a également permis d'acquérir des savoirs et des expériences dans le secteur des produits et des services en ligne et dans celui du multimédia.

- Les facteurs humains: le personnel

Les facilitateurs offraient une assistance personnelle aux institutions, aux formateurs, aux enseignants et aux étudiants, ainsi qu'un soutien logistique, technique et promotionnel lié aux activités de formation à distance. Cette équipe n'existe plus aujourd'hui pour deux raisons: d'une part parce que de plus en plus de cours sont offerts sur le web, ce qui a amené une baisse de l'utilisation du réseau audiographique et, d'autre part, parce que les établissements sont devenus de plus en plus autonomes.

- Les facteurs technologiques

Dès 1993, TéléÉducation NB a pu profiter d'une infrastructure technologique de pointe en place partout au Nouveau-Brunswick, soit un réseau numérique composé à 100% de fibres optiques. Ce réseau a facilité l'implantation de la formation à distance et l'essai de nouvelles technologies. Plus de 100 centres d'apprentissage ont été mis sur pied dans une quarantaine de localités. Tout cela a permis de créer une communauté d'utilisateurs (formée d'apprenants, d'enseignants et d'administrateurs), d'offrir des formations de qualité (par le soutien direct aux apprenants et aux enseignants) et d'accroître l'accès à l'éducation (équité par la démocratisation de la formation).


Les avantages du réseau

· Réduire les coûts de communication. Une entente avec la compagnie de téléphone locale NBTel a permis de réduire les coûts de communication de chaque établissement et les a donc incités à utiliser le réseau.

· Augmenter les revenus. Les établissements ont pu profiter non seulement des subventions du Fonds d'élaboration des programmes (géré par TéléÉducation NB), mais aussi d'une nouvelle clientèle inscrite à temps partiel, à distance.

· Se consacrer à sa mission avant tout. En laissant à TéléÉducation NB le soin de chapeauter la formation à distance, chaque établissement a pu se consacrer à sa mission et à sa spécialité (par exemple, l'élaboration de programmes).

· Former une nouvelle main-d'œuvre compétente. Le réseau a favorisé l'émergence d'une nouvelle main-d'œuvre spécialisée dans le domaine des technologies de l'information et des télécommunications.

· Partager des locaux et des équipements. Ce partage a permis de réduire les coûts d'opération et d'augmenter l'accessibilité à la formation.

· Favoriser l'accès à la formation. Au Nouveau-Brunswick, environ 66% des gens vivent dans des communautés rurales de moins de 5 000 habitants. La formation à distance a permis d'améliorer leur niveau de vie et d'augmenter leurs possibilités d'emploi dans d'autres secteurs que celui de l'extraction de matières premières.


Le partage des coûts et des responsabilités

TéléÉducation NB s'est chargé d'obtenir le permis (licence) d'utilisation du système d'audiographie Smart pour toute la Province, de négocier les tarifs réduits d'utilisation des lignes téléphoniques et de coordonner les activités du réseau dans toute la province (notamment réserver les salles, les lignes téléphoniques et le pont de téléconférence). Pour leur part, les centres fournissent les locaux et l'ameublement et assument les frais de télécommunication.


En conclusion…

Depuis sa création en 1993, TéléÉducation NB a joué un rôle central en formation à distance en élargissant l'accès à l'éducation et à la formation à la population du Nouveau-Brunswick et en appuyant la croissance et le développement du domaine des technologies de l'information à l'échelle provinciale. Les efforts déployés en ce sens ont permis aux principaux acteurs d'effectuer le virage technologique et de s'approprier le savoir et les habiletés nécessaires pour entrer de plain-pied dans la nouvelle économie du savoir.

Aujourd'hui, TéléÉducation NB continue d'offrir le leadership, la direction, l'expertise et le soutien au gouvernement provincial, aux institutions d'enseignement du secteur public, ainsi qu'au secteur privé. TéléÉducation NB offre son aide aux différents acteurs en encourageant la mise en œuvre d'activités de recherche appliquée et de développement, ainsi que le partage de ressources et le transfert des connaissances. TéléÉducation NB reste à la fine pointe des connaissances et des nouvelles tendances dans le domaine des technologies éducatives et de leurs applications; ce qui permet aux citoyens du Nouveau-Brunswick de relever le défi de l'apprentissage à vie et de participer activement à l'économie du savoir...


Intervention de monsieur Donald McDonell
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Le Réseau national d'enseignement universitaire en français (RNEUF) (http://www.rufhq.ca/man1.htm)

Le Regroupement des universités de la francophonie hors Québec, le RUFHQ, favorise l'épanouissement des universités francophones ou bilingues et la formation en français afin d'offrir la meilleure formation universitaire possible à la population francophone canadienne vivant à l'extérieur du Québec.

En octobre 1997, le RUFHQ a mis sur pied le Réseau national d'enseignement universitaire en français, le RNEUF. Treize établissements en sont membres. Le RNEUF favorise non seulement le partage d'expertises entre ses membres, mais aussi le partage de cours et de programmes d'études. Grâce au RNEUF, les communautés francophones qui ne sont pas desservies par un établissement du RUFHQ, peuvent avoir accès à des programmes universitaires, en français. Le RNEUF permet aussi de produire et de diffuser (en partenariat avec d'autres établissements) du matériel didactique multimédia et facilite l'éclosion d'initiatives conjointes à plus d'un établissement (cours, programmes d'études, recherche, édition, services à la communauté, etc.). Toutefois, dans les communautés fransaskoise et franco-albertaine, le Réseau a tenu compte des besoins d'enseignement des francophones, à l'ordre collégial et même secondaire.

Un Comité de planification du réseau (CPR), auquel participent les treize établissements membres, en assure la mise en œuvre.

Pour que le RNEUF atteigne ses objectifs, les établissements du RUFHQ doivent disposer d'équipements conviviaux permettant des échanges aussi instantanés et interactifs que possible et cela à des coûts inférieurs à ceux de l'enseignement traditionnel. Pour ce faire, les moyens suivants sont utilisés: l'Internet, I'audioconférence audiographique, la vidéoconférence interactive, l'établissement de Centres électroniques de références bibliographiques et la disponibilité, dans les établissements régionaux, de matériel électronique permettant la production de matériel pédagogique multimédia.


Implanter un réseau: les ingrédients du succès

Formel ou informel. Un réseau formel fonctionne différemment d'un réseau informel et les ingrédients du succès ne sont pas tout à fait identiques dans chacun des cas. Par exemple, le Réseau franco-ontarien de l'enseignement à distance (RFO) est un réseau formel (légal), alors que le Réseau national d'enseignement universitaire (RNEUF) est plutôt un réseau informel (ad hoc, non légal). L'implantation d'un réseau formel présente souvent plus de difficultés. Contrairement à celle du RNEUF, la structure du RFO (au moment de son implantation) était très formelle. Deux comités ont été créés. Le comité pédagogique était responsable de l'échange et du partage des cours (des contenus), alors que le comité technologique était responsable de toutes les questions techniques: achat des équipements et des logiciels, horaires des cours, montants facturés aux partenaires du réseau et aux autres établissements. Au début, ce comité, qui était composé de représentants de chaque établissement, se réunissait une fois par semaine, puis, par la suite, il s'est réuni une fois par mois ou selon les besoins.

À l'opposé, le RNEUF fonctionne actuellement région par région, province par province et même, établissement par établissement. Dans ce cas, pour certains établissements qui manquent encore d'expérience, il arrive que ce soit Don McDonell qui prenne toutes les décisions, après avoir présenté toutes les possibilités et les options possibles. Ce n'est toutefois pas le cas du Nouveau-Brunswick qui a créé ses propres comités. Ce sont ces comités qui ont structuré le réseau.

- Les ingrédients du succès

· Une personne doit être responsable du réseau. Par exemple, dans le cas du RNEUF (qui n'a pas de structure formelle) aucun responsable n'a été nommé à ce jour pour assurer le leadership du réseau lorsque celui-ci sera totalement implanté (d'ici un an), ni pour se préoccuper des besoins de toutes les régions et motiver les partenaires. Cela risque de créer bien des difficultés.

· Les équipements doivent être compatibles. Il faut s'assurer que les équipements déjà acquis avant la mise sur pied du réseau soient compatibles et que ceux qui seront achetés par la suite, le soient également. La norme H320 (pour les systèmes qui fonctionnent avec les lignes téléphoniques) et la norme H323 (pour les systèmes qui fonctionnent avec le protocole IP) peuvent constituer une autre source de difficultés si les premiers (norme H320) ne peuvent être techniquement mis à jour lorsque la norme H 323 sera disponible partout au pays. Pour la transmission des graphiques, certains systèmes de vidéoconférence (Teamstation/Picturetel) présentent les graphiques et les images vidéo sur un même écran. Comment peuvent-ils communiquer avec les équipements qui ne disposent pas de cette option? (ce type de problème n'est pas encore résolu à ce jour). Aussi, certains systèmes disposent de deux moniteurs et d'autres d'un seul moniteur. Les graphiques et les images vidéo passent sur la même ligne mais ils peuvent apparaître simultanément sur deux moniteurs ou, si le site ne dispose que d'un seul moniteur, les vidéos et les graphiques doivent être présentés en alternance. Les présentations graphiques peuvent être diffusées sur le même réseau que les images vidéo ou sur un réseau indépendant (comme c'est le cas en Ontario) et cela peut constituer une autre source de problèmes. Les partenaires doivent aussi s'entendre sur le choix d'un logiciel pour diffuser les données et les graphiques (Netmeeting, Sametime, Smart, Astound, etc.).

· Le partage doit être équitable financièrement. Aucun des partenaires ne doit perdre de l'argent. Par exemple, on se demande qui doit assumer les coûts d'opération et d'entretien (élevés) du pont (situé à l'Université d'Ottawa) et les coûts de location des lignes T1 et IP. À l'Université d'Ottawa, l'utilisation de 10 megs par jour (lignes IP) revient à 1000 $ par mois. Comment partager équitablement les coûts entre tous? Un établissement qui ne dispose que d'un seul site et qui organise des vidéoconférences une ou deux fois par mois doit-il contribuer autant que celui qui en organise plusieurs par jour, tous les jours? L'échange ne crée pas de problèmes si un site offre deux cours dans un autre site et si cet autre site offre également deux cours dans le premier. Par contre, si un des deux sites n'a pas besoin des salles de l'autre, il faut trouver un moyen de le dédommager.

· Un service de qualité doit être assuré en tout temps et partout dans le réseau. Dès qu'une activité est organisée dans un site, dès que le cours commence, nous devons offrir un support technique, quelle que soit l'heure de la journée. Mais, qui doit payer le technicien et dans quelle proportion? Là encore, s'il y a échange de services entre les sites, il n'y a pas de problèmes.

· Tous les établissements doivent mettre à jour leurs équipements régulièrement. Il y a plus de cent sites au Canada. Si tout le monde ne met pas ses logiciels ou ses équipements à jour, les sites ne seront plus compatibles.

· Chaque partenaire doit mettre un minimum d'heures à la disposition de ses partenaires. Certains sites sont occupés de 9 h du matin à 5 h du soir, tous les jours. Ils ne peuvent donc partager leurs équipements.

· Les coûts de location doivent être raisonnables (s'il y en a). Par exemple, l'Université d'Ottawa a essayé de collaborer avec des universités américaines, mais le coût de location de leurs salles était tellement élevé que cela est devenu impossible.


Les grands défis à relever

· Partager les coûts équitablement.

· Résoudre les problèmes de conflits d'horaires et du manque de salles équipées. Parmi les solutions envisagées: l'achat d'équipements, la location de salles, ainsi que l'établissement de priorités. L'ordre de priorités est celui-ci: les cours en français, les rencontres administratives, puis les établissements non membres du RFO.


Intervention de monsieur Yannick Sadler
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Présentation de Canal Savoir et de SavoirNet

Canal Savoir (Corporation pour l'avancement de nouvelles applications des langages) est un consortium privé à but non lucratif qui regroupe la plupart des universités québécoises, des collèges, ainsi que des partenaires clés du domaine des télécommunications. Ces intervenants mettent en commun leurs efforts et leurs compétences respectives dans le but d'offrir à la collectivité, par l'utilisation des télécommunications audiovisuelles et multimédias, un accès privilégié à l'offre de formation des établissements d'enseignement, des organismes et des entreprises de formation.

Intervenant majeur dans l'essor de la télé-formation, notamment en tant que télé-diffuseur éducatif depuis 1984, il se démarque tant dans le paysage télévisuel que sur l'échiquier technologique par sa détermination à répondre aux besoins croissants en matière de diffusion des connaissances et du savoir.

Bénéficiant d'un investissement important du Programme d'apprentissage de l'organisme CANARIE Inc. et déterminé à offrir des services combinant l'Internet à large bande et sa station de télévision, le consortium Canal Savoir mène actuellement un projet novateur de recherche et développement: le Projet SavoirNet. Ce projet veut démontrer la faisabilité et l'efficacité technologique et pédagogique d'un nouveau support de diffusion multimédia pour la téléformation et ce, dans un esprit de convergence des médias, permettant aux différents acteurs impliqués d'y jouer un rôle actif.

Les objectifs spécifiques du projet sont les suivants:

· Développer une infrastructure de diffusion numérique reliée de façon efficace aux principales entreprises fournissant des services d'accès à haute vitesse, ceci afin de rendre accessibles des systèmes d'apprentissage multimédias dynamiques par un accès Internet privilégié et par la station de télévision Canal Savoir.

· Développer un portail spécialisé destiné aux différents acteurs de la formation à distance. Ce portail donnera accès à une banque de documents multimédias, à des moyens de communication avancés en temps réel et différé, ainsi qu'à des applications de commerce électronique et de publication sécurisée adaptées aux besoins spécifiques de la formation.

· Produire et expérimenter un cours pilote, de manière à démontrer le haut potentiel technologique et pédagogique de cette nouvelle génération d'outils qui bénéficiera de l'Internet à large bande.

· Démontrer, par des bancs d'essai et des études, la viabilité et la rentabilité de cette infrastructure technologique et de ce portail spécialisé afin d'en assurer le développement et l'exploitation commerciale.

Grâce à ses alliances stratégiques, le consortium Canal Savoir bénéficie, dans le cadre du Projet SavoirNet, d'un investissement important du programme d'apprentissage de CANARIE Inc., de l'expertise de Bell Canada, ainsi que de l'appui des principaux fournisseurs d'accès à large bande. Canal Savoir bénéficie également de la contribution de Savoir Multimédia inc., de la participation de Technologies Cogigraph inc., du Centre de recherche LICEF de la Télé-université et du principal administrateur du réseau Internet au Québec, le RISQ. Le projet SavoirNet est également fort de l'appui du Réseau d'enseignement francophone à distance du Canada (REFAD) et de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ).


Les ingrédients du succès

· Mettre l'accent sur les concepts. Se concentrer principalement sur les ententes avec les partenaires, le temps alloué au projet, les montants d'argent qui seront dépensés, ainsi que les responsabilités de chacun.

· Éviter de préciser trop de spécifications techniques à l'avance car celles-ci sont rapidement désuètes, surtout si les contrats sont signés deux ans avant la mise en œuvre d'un projet.

· Éviter de consacrer trop de temps à concerter les partenaires. Trop de tables de concertation, avec trop de monde, ne permet pas d'arriver facilement et rapidement à un consensus. Il vaut mieux, dans bien des cas, observer ce que les partenaires font, quels équipements ils utilisent et quels sont leurs besoins, pour ensuite leur présenter des propositions à valider.

· Résister à la facilité. Ne pas penser à court terme, mais plutôt à la rentabilité à long terme, à la fois sur le plan de la technologie et des relations entre les partenaires. Ne pas négliger la portée sociale de nos actions. À titre d'exemple, mentionnons le cas de plusieurs expériences en vidéoconférence: tout a bien fonctionné à court terme mais des difficultés majeures, parfois insurmontables, ont surgi après un ou deux ans.


· Diviser le mandat en plusieurs mandats. Pour que le travail soit efficace, il faut confier la gestion de chaque partie d'un mandat à des personnes qui ont les pleins pouvoirs pour accomplir leur tâche sans avoir à rendre des comptes constamment.

· Ne pas sous-estimer la lourdeur bureaucratique. Même si tout le monde est plein de bonne volonté, certains mécanismes administratifs (signatures des contrats, par exemple) ralentissent le travail et ne permettent pas toujours de respecter les échéances. Dans le milieu des technologies, le temps a une influence considérable sur le fonctionnement d'un réseau.


Les avantages

Puisque le projet SavoirNet vient à peine de démarrer, il est difficile, pour le moment, d'identifier des avantages. Pour l'instant, nous estimons peu probable de réaliser des économies, mais nous savons que nous accomplirons mieux notre tâche et obtiendrons plus de résultats avec les mêmes montants d'argent.


Période de discussions entre les spécialistes et les observateurs et les observatrices
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· TéléÉducation NB n'offre pas de cours en ligne mais facilite la prestation des cours des programmes de formation à distance. Depuis 1993, à l'époque où nous avons mis en place le réseau audio-graphique, la technologie a évolué et le web a détrôné la plupart des autres technologies. (M.-J. Laforge)

· Il semble, selon Madame Laforge, que l'appui du gouvernement soit essentiel pour mettre en place un réseau tel que celui de TéléÉducation NB. (C. Mainguy)

· Le RFO était structuré formellement par la majorité des vice-recteurs et des présidents des établissements francophones de l'Ontario. Ceux-ci ont commencé par réaliser une analyse des besoins des francophones. Ils ont réalisé que beaucoup de cours ne pouvaient être offerts autrement que par les technologies. D'où la mise en place des comités mentionnés plus tôt. Dans le cas du RNEUF, tout a commencé par le regroupement des universités francophones hors Québec. Les présidents de toutes ces universités se réunissaient régulièrement. Parmi les mandats qu'ils se sont donnés, il y a la création d'un réseau comme celui du RFO avec pour objectif principal de faire des échanges de cours entre les universités francophones. Toutes les universités ont été consultées au sujet de leurs besoins dans le cadre de ces échanges. Étant donné qu'il y a peu d'universités francophones, particulièrement dans l'ouest du pays, le ministère du Patrimoine canadien nous a suggéré d'intégrer les communautés, les écoles primaires, les écoles secondaires et les collèges francophones. Toutes ces organisations ont été consultées à leur tour et elles ont identifié leurs besoins, les endroits où les installations techniques devraient être faites, etc. La structure n'est pas formelle comme celle du RFO. Il y a eu beaucoup de consultations et de discussions; les uns et les autres ont visité leurs installations respectives, etc. (D. McDonell)


Recommandations
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· Entretenir et maintenir l'intérêt de tous les membres d'un réseau en se concentrant sur leur objectif commun qui est la raison d'être d'un réseau. (P. Bouchard)

· Quelqu'un doit être clairement identifié comme étant le leader du projet et les décideurs doivent lui donner leur appui. (P. Bouchard)

· Prendre le temps de consulter tous les partenaires et d'identifier leurs besoins. (D. McDonell)

· Miser sur la complémentarité entre les établissements au lieu de mettre l'accent sur la rivalité. Trouver son propre créneau et se rallier ensuite à des partenaires. (M.-J. Laforge)

· Laisser à chacun son domaine d'expertise et créer un tout avec les diverses expertises. Ne pas chercher à s'immiscer dans les décisions des autres. (Y. Sadler)

· Une fois le réseau en place, ne pas négliger le support et la qualité du service. (M. Beaulieu-Caron)

· Trouver des solutions novatrices pour partager les coûts efficacement. (N. Lacelle)

· Trouver un équilibre entre la consultation des membres, l'efficacité et l'autonomie. Un leader, par exemple un organisme dont le statut est différent de celui des membres du réseau, pourrait être responsable de faire valoir les avantages de la collaboration. (R. Beaudry)

· Partager les ressources et les idées, créer des réseaux est fondamental. Au Yukon, nous avons déjà mis sur pied des petits réseaux. L'avenir semble prometteur. (G. Ménard)

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Mise à jour: 4/3/2002