Profil de l'enseignement à distance au Canada


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Tendances

D’une part, le milieu de la recherche francophone est diversifié et se concentre sur les multiples facettes de la formation à distance. Vous trouverez dans la littérature une panoplie d'articles qui définissent la formation à distance et qui décrivent les avantages de ce type de formation. Par contre, peu d'études se penchent sur les limites ou difficultés que peuvent rencontrer les étudiants et les établissements lors d'un cours donné à distance.

L’historique des méthodes d’enseignement à distance est illustré dans un article de Robert Sweet où différents auteurs expriment leurs points de vue sur l’évolution de la formation à distance par une classification générative. Selon eux, il existe trois générations de formation à distance : la première relève du temps des cours par correspondance, la deuxième génération est celle où les contacts téléphoniques entre professeurs et étudiants furent ajoutés au cours par correspondance. La troisième génération prend d’assaut le potentiel des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour créer des environnements d’apprentissage plus conviviaux (Sweet, 2000).

En 2002, la formation à distance continue de progresser au rythme des innovations pédagogiques et technologiques et se met au diapason des besoins variés de la clientèle apprenante en lui proposant un éventail croissant de formations ouvertes et flexibles, et ce, en français. D’ailleurs, nous observons une tendance dans les recherches à vouloir identifier davantage le profil psycho-démographique de ces étudiants en plus de décrire les habiletés à acquérir avant de suivre une formation à distance. Par exemple, Statistique Canada est en train de réviser sa méthode d’enquête pour sa publication « Enquête sur l’éducation et sur la formation des adultes (EEFA) » afin de mieux identifier, à l'avenir, les données en rapport à l’enseignement à distance (Burke, 1998). Y aura-t-il une section pour la formation à distance en français?


Une autre facette de la formation à distance étudiée dans la littérature est "l'objet d'apprentissage" ainsi que les méthodes et les outils pour les répertorier et favoriser leur échange et leur réutilisation. Ces objets d'apprentissage peuvent se présenter sous forme d’une courte séquence animée, une formation documentaire en ligne, des enregistrements sonores ou vidéo, etc. Puisque leur accès peut s'effectuer à distance, les objets d’apprentissage peuvent facilement être intégrés dans le contenu pédagogique des cours. Par exemple, l'Université de Moncton travaille en collaboration avec l’équipe IDITAE (Intégration et développement des infrastructures technologiques à l'apprentissage et à l'enseignement) afin d’élaborer des objets d'apprentissage pour la conception de ses cours en ligne. L’échange et la réutilisation des objets d’apprentissage dénombrés dans les divers répertoires du monde entier permettront d’enrichir les contenus des cours et de favoriser la croissance des réseaux et partenariats interinstitutionnels.

Du côté des gouvernements fédéral et provincial, les échanges sont encore récents et à l’étape d’analyse, de création et d’élaboration de projets. Par exemple, en 1993, les ministres de l’Éducation décident de s’unir pour faire face à des problèmes communs et y trouver des solutions profitables à tous les Canadiens selon leur Déclaration de Victoria. Leurs actions, par l’intermédiaire du Conseil des ministres de l’Éducation (Canada) (CMEC) reflètent la volonté d’une approche nationale face à l'éducation, dont l'un des aspects est l'apprentissage en ligne. Dans la Déclaration de Victoria, l’une des actions à réaliser est cette attention nouvelle posée sur l’enseignement “ouvert” et à la formation à distance. Le CMEC devait selon la déclaration s’attarder principalement sur l’enseignement postsecondaire et y faire l’inventaire des politiques et des pratiques dans le milieu de l’enseignement à distance (Déclaration de Victoria, 1993).

Une autre tendance qui se démarque dans la littérature est la certitude des auteurs que le partenariat et le réseautage sont une solution-clé pour les établissements qui désirent rester compétitifs dans le marché de la formation à distance. Les auteurs s’accordent pour dire que les partenariats entre les secteurs public et privé iront en croissant dans les prochaines années. Déjà en 2000, l’auteur Sweet explique la compétitivité existante entre le secteur privé et le milieu postsecondaire dans l’obtention des parts du marché de la formation à distance aux États-Unis (Sweet, 2000). Il précise, dans cet article, que les milieux collégial et universitaire canadiens sont plus actifs que l’on croit dans la création de partenariats avec le secteur privé, soit pour développer de la formation à distance ou pour améliorer les équipements essentiels à la diffusion de ce type d’enseignement. Selon lui, le partenariat reste l’une des stratégies les plus efficaces pour maximiser les ressources entre les établissements. Un exemple de ce type de partenariat est l'Université virtuelle canadienne qui est une alliance d'universités canadiennes engagées à offrir des programmes universitaires qu'on peut suivre à partir de n'importe quel point au Canada ou à l'étranger. L’Université virtuelle canadienne proposait, en septembre 2000, un ensemble de 200 cours en ligne et plus de 100 diplômes universitaires (Amiot, 2001). Seulement deux ans plus tard, le site web de l’Université virtuelle canadienne annonce la disponibilité de 2000 cours en ligne et d’une multitude de diplômes. Le CCFD utilise ce type de partenariat pour enrichir ses services, cependant, ses partenaires sont du secteur privé (voir la section "Liste de partenariats et réseaux pancanadiens" de ce profil).

D’autres auteurs démontrent la forte croissance de la formation à distance dans le milieu privé, «selon les chiffres de International Data Corp., le marché canadien de la e-formation aux entreprises passerait de 145 M $ en 2000 à 875 M $ en 2004. » (Lemieux, 2000). Cependant, certains auteurs évoquent la prudence face à cette croissance rapide de la formation à distance dans le milieu privé. Le groupe de recherche GReFUM a fait l’analyse de deux études canadienne et américaine au sujet de la formation à distance, et dit que : « si l’on veut éviter la création d’un système éducatif à deux vitesses, les secteurs public et privé doivent s’arrimer et se compléter dans le développement technologique et l’accessibilité aux services » (GReFUM, 2001).

Les associations professionnelles peuvent aussi jouer un rôle important dans la formation de leurs membres. Avec une clientèle plus ciblée et qui a de multiples besoins communs, il semble plus avantageux pour les associations professionnelles de développer de la formation à distance et d’investir dans ce milieu. Par exemple, l’Ordre des CMA du Canada tel que présenté dans un article paru dans Les Affaires, « propose, par le biais de son Centre de formation virtuel, des cours à 295 $ chacun ». (De Smet, 2000).

Les partenariats et les réseaux des répondants au questionnaire du profil ont été classés en sept catégories différentes. Certains établissements ont omis d'identifier leurs partenaires, mais nous vous les présentons tout de même.


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